Lost in Harmony

Jeu musical, histoire triste, ambiance visuelle très typée japonaise… Lost in Harmony est un melting-pot d’influences et de genres qui donne clairement envie de s’y plonger. Alors on tente l’aventure, on découvre les protagonistes, cette jeune fille malade et ce jeune homme perdu dans ses pensées. Et on s’amuse autant qu’on s’ennuie.

« Je suis malade » (Air connu)

Aya est une adolescente gravement malade, amie avec le jeune Kaito. Les jeunes gens discutent par SMS entre chaque niveau, histoire de nous raconter l’évolution de cette maladie qui tente par tous les moyens de vous faire larmoyer. Réalisé par l’équipe de Digixart ayant à sa tête Yoan Fanise, l’un des concepteurs de Soldats Inconnus : Mémoire de la grande guerre, c’est tout naturellement que le jeu reprend au pixel prêt le gameplay des phases musicales du jeu d’Ubisoft.

Chaque niveau parmi la douzaine disponible vous propose donc un « runner » musical où vous jouez Kaito sur son skateboard, portant la jeune Aya et tentant d’esquiver les différents obstacles. Tout est en rythme avec la musique, des titres classiques redirigés de façon plus moderne avec un certain talent. Chaque niveau dure entre trois et six minutes et propre trois phases différentes, autant musicalement que visuellement : on tient à la fois ici l’une des plus grosses qualités et l’un des plus grands défauts de Lost in Harmony, puisqu’il est réellement magnifique en terme de réalisation sonore mais furieusement inégal pour nos rétines exigeantes.

Si vous cherchez un jeu de rythme de qualité reprenant des idées de Runner classique et des compositions de Wagner à Beethoven en passant par Chopin, alors vous en aurez pour votre argent. Les compositions sont excellentes et plus de la moitié des niveaux sont de petits bijoux de réalisation. Très beau quand on prend les niveaux un par un (certains moments sont réellement épiques), proposant des animations de grande qualité pour nos héros (moins pour les obstacles), Lost in Harmony manque juste de lien artistique entre ses différents tableaux. On sent clairement que chaque niveau a été créé sans prendre en compte le précédent ni le suivant.

Uniquement pour le rythme

Influencé par tous les bords, enchainant les références et les idées graphiques sans se soucier de la cohérence globale de l’aventure, chaque niveau se suit et ne se ressemble absolument pas. Tellement qu’on en vient un peu à décrocher de l’histoire, déjà racontée avec très peu de ferveur via des SMS à l’écrit quelconque et aux clichés abondants. La maladie, la tristesse, le deuil, on a déjà vu cela mille fois et Lost in Harmony traite ce propos sans aucune autre originalité que celle d’imposer des niveaux aux atmosphères différentes, directement liées aux sentiments de notre héros.

Reste que mine de rien, on prend son pied à surfer au tactile d’un bout de route à l’autre, en collectant de la poussière d’étoiles pour espérer obtenir une note au-dessus de 50% de réussite. Le jeu mélange d’ailleurs quelques types de gameplay rythmiques puisqu’en plus de nous envoyer des projectiles et des obstacles à éviter en rythme avec la musique, on aura aussi le droit à quelques notes à toucher en rythme et dans l’ordre dans la zone supérieure de l’écran. Cela amène un gameplay global très intéressant mais pose aussi quelques soucis, puisqu’il arrive souvent que le jeu détecte mal le toucher du joueur et entraîne les héros dans la même direction que la note pointée en rythme. Pour certains niveaux nécessitant d’éviter les bords de l’écran sous peine de tomber dans le vide, cela peut poser problème ! Mais là, on chipote…

On retrouvera aussi des notes à tenir sur une certaine longueur, histoire de dynamiser davantage les dernières compositions du jeu. Bref, niveau « jeu de rythme », Lost in Harmony est très recommandable. Il possède malheureusement quelques niveaux bien en deçà (celui basé sur la musique de Tetris est abominable).

Mignon malgré tout

En plus de toute cette histoire, il y a quelques objets à débloquer pour déguiser notre héros et lui permettre, entre autre, de surfer sur un Hoverboard. C’est amusant, mais on se concentrera surtout sur le mode de difficulté supérieur proposant de très grands moments de prouesses rythmiques qui mettront à mal votre écran tactile ! Aussi, un petit menu vous proposera de jouer avec des musiques connues via votre bibliothèque iTunes ou via Soundcloud. C’est amusant mais peu utilisé pour le moment par les compositeurs en herbe que sont les joueurs. Wait & See…

Aller, arrêtons de jouer les blasés. Lost in Harmony est un jeu très réussi en terme de gameplay, proposant des compositions de qualité et une histoire « toute mignonne » que les plus jeunes adoreront se partager. Mais on a déjà vu cela tant de fois ! À l’heure où le jeu indépendant tente de nouvelles choses, de nouvelles façons de parler des drames de la vie, ce Lost in Harmony tombe comme un énième titre nous assurant qu’il va falloir sortir les mouchoirs, tant il est émouvant. Et gnagnagna.

La vérité c’est que Lost in Harmony est autant un très bon jeu de rythme qu’une très mauvaise histoire dramatique. La narration tombe à plat mais heureusement, les musiciens remontent largement le niveau et nous font oublier le but réel du jeu proposé pour se concentrer sur une seule chose : l’amusement. La seule mais bien réelle grande réussite de ce titre !

3 réflexions au sujet de “Lost in Harmony”

  1. Yo, je l’ai découvert la semaine dernière et je voulais t’en parler x) Je suis plutôt d’accord avec toi pour ce qui est gameplay et pour l’histoire cliché. (Mais si j’ai trouvé que les « sms » n’étaient pas trop mal écrits)

    Par contre pour ce qui est du manque de lien artistique entre les niveaux je le trouve plutôt cohérent.
    Pour moi, l’histoire tourne autour de Kaito qui en rêvant va fuir la réalité de la maladie avec de temps en temps des retours au réel. C’est pour sa qu’il s’imagine plein de situations et d’ambiances différentes et qu’il y a un aspect voyage et contemplation avec l’intention d’emmener son amie loin de la maladie.
    Après je ne sais pas s’il s’agit des réelles intentions des créateurs.

    Mais bon on est d’accord que ça reste larmoyant, même si j’ai beaucoup aimé l’aspect on va rêver au lieu d’être triste.

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    • Ah mais oui ce lien là existe et il est évident je pense. Le problème c’est qu’artistiquement du coup, rien n’est lié et ça fait « melting-pot d’idées ». Même si le scénario sert ce principe, un petit « fil rouge artistique » aurait été le bienvenue. Après c’est loin d’être le plus gros défaut du jeu 😛

      Merci pour ton commentaire ! <3

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