Legend of Heroes : Trail of Cold Steel

Si la saga Legend of Heroes ne vous parle pas, c’est tout à fait normal puisqu’elle a du mal à traverser le pays du soleil levant. La série a débuté en 1989 et les épisodes ont toujours été réalisés en saga de deux ou trois. Trail of Cold Steel, onzième épisode de la franchise Legend of Heroes, ouvre un nouvel arc nommé Erobonia. Déjà disponible au Japon depuis 2013, ce n’est qu’en ce début d’année 2016 que le titre arrive sur le vieux continent sur PS3 et PS VITA.

ss09_lSo old !

Commençons par certains points qui fâchent. Si techniquement le jeu est correct et tourne plutôt bien sur PSVITA, on déplorera toutefois les temps de chargement éternels, les textures bien dégueulasses (en dehors des personnages importants) et un manque de modélisation flagrant sur les objets lors des interactions entre les personnages. Nombre des quêtes que vous réaliserez seront de la recherche d’objet. Lorsque vous donnez les dits objets aux personnes, votre héros tendra les mains complètements vides comme si rien n’était. Autant ne pas faire d’animation, ce serait moins risible.

Côté vieillerie ou presque, on retrouve les gros stéréotypes des personnages agaçants que l’on a l’habitude de voir dans les J-RPG : le héros, un personnage moyen tout tranquille qui se retrouve leader par magie. Le noble hautain, le mec qui n’aime pas les nobles, l’ultra intelligente magicienne, la demoiselle ultra droite dans ses principes, etc. Parmi les neuf personnages, seuls trois sont vraiment intéressants, soit parce qu’ils sont à cheval entre divers stéréotypes, soit par leur discrétion.

ss11Comme tous les J-RPG, Trail of cold steel développe un univers très riche et vaste mais qui est complètement gâché par une histoire quelconque. D’ailleurs, l’aventure vous plonge d’entrée au-delà de la moitié du scénario pour une petite séquence de jeu de trente minutes. En plus de spoiler une partie de l’histoire (c’est la guerre), elle perd le joueur dans les mécaniques. Par ailleurs, le jeu souffre d’un gros problème de rythme étant donné que tous les chapitres sont construits de la même manière, tout du moins jusqu’à la moitié.

Après 50H de jeu dont 40 avec la totalité ou presque des mécaniques de gameplay, l’histoire débute à peine. Il vous faudra faire la moitié du jeu pour commencer à voir cette satanée guerre qu’on nous a spoilée dans les premières minutes. Chaque chapitre correspond à un mois sur lequel, toujours dans le même ordre, vous devrez réaliser votre journée de tâches au sein de votre école, passer un examen de combat contre un robot, puis enfin partir deux jours dans une ville pour faire un stage de Terre. Que ce soient les quêtes à l’école ou dans les villes du continu, elles seront toutes identiques : une quête obligatoire pour tuer un gros monstre, une seconde, encore obligatoire, pour délivrer un objet (ou en réparer un)  à une tierce personne, puis enfin une dernière optionnelle où le scénario variera entre inintéressant et complètement stupide.

Pour finir, si le jeu tourne bien sur PSVITA, il est toutefois inadapté pour y jouer en nomade, la cause à de trop grandes phases de dialogue, pouvant monter à plus d’une demi-heure !

ss15Final Emblem: Persona

Le premier point qui choque après quelques heure de jeu est le manque flagrant de personnalité quant à la structure du jeu. Dans sa progression, le jeu copie Shin Megami Tensei : Persona, en suivant un lycéen au rythme des jours, que ce soit dans sa partie aventure ou sa partie scolaire / vie sociale. Il empreinte ensuite un gros contexte de Final fantasy Type-0, puisque nous sommes amené à jouer neuf étudiants d’une académie militaire qui envoie ses étudiants sur la terre pour apprendre (et participer à une guerre). Dans la saga Final Fantasy, il s’inspire aussi beaucoup du dixième épisode pour le système de combat. Si celui-ci est très classique, du tour par tour basé sur la vitesse de chacun des participants aux combats, il reprend le système de switch de personnage à la volée. Enfin, Trail of Cold Steel reprend le système de relation entre personnages de Fire Emblem. En combat, on peut lier deux personnages entre eux qui, selon leur relation, débloqueront des attaques spéciales.

Malgré ce manque de personnalité, Trail of Cold Steel arrive toutefois à se démarquer, non pas par son histoire, mais bel et bien par son système de combat où grâce à l’ajout de quelques éléments supplémentaires aux trois grosses références des jeux précédemment citées, il se révèle bien plus intéressant. Premier gros point de différence : le champ de bataille est en trois dimensions. Cela donne un aspect très tactique puisque le placement des héros / monstres aura une importance primordiale dès qu’il s’agit de sorts / compétences ayant un effet de zone.

ss17Pendant le combat, l’ordre d’action est déterminé par la vitesse d’action. Ainsi, si un personnage est deux fois plus rapide qu’un autre, il agira deux fois pendant un même tour. Pendant les combats, des bonus visibles sur la partie montrant l’ordre d’attaque viendront donner des avantages, tels que des coups critiques, du soin, de la récupération de magie, etc. La grosse particularité, est que les bonus ne sont pas liés aux personnages mais au tour d’exécution. Si par exemple vous tuez le monstre qui allait agir après vous et que celui-ci possède un bonus, alors ce bonus sera transféré au personnage qui agira après lui. Du coup, ce système apporte une couche encore plus stratégique, puisqu’il sera parfois utile de retarder ses actions ou celle des adversaires pour récupérer les dits bonus.

Côté feuille de personnage, la barre de magie est différente de celle de compétence d’attaque. Cette dernière se recharge principalement en tapant des ennemis et permet d’exécuter des attaques dévastatrices. Avec un maximum de 200 points, l’attaque ultime consommera tous vos points, demandera un minimum de 100 points et sera bien plus efficace si votre barre est pleine. S’il est très facile de remplir la barre de compétence, l’utilisation de l’attaque ultime, même si ultra cheatée, ne sera pas toujours judicieuse vu les effets que peuvent apporter les compétences normales. Enfin, les sorts magiques seront déterminés par des quartz que l’on dépose dans une sorte de médaillon, qui permet à nos lycéens d’utiliser de la magie.

ss17_lConclusion

Legend of Heroes : Trail of cold steel remplit parfaitement le cahier des charges du J-RPG lambda. Avec un univers riche mais une histoire totalement quelconque, il propose toutefois un des systèmes les plus complets à ce jour pour ce type de jeu. Malgré la grosse inspiration du titre de trois grosses licences nippones, il arrive tout de même à nous accrocher, peut-être pour découvrir le secret de chacun des personnages de notre escouade…

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