Stranger of Sword City

A la base créés en occident, les jeux typés dungeon-crawler ont rapidement été adoptés par les productions japonaises, notamment sur consoles portables avec comme série phare Etrian Odyssey. N’étant pas à son premier coup d’essai, Expérience Inc. nous livre son second jeu d’exploration de donjon après un Demon Gaze qui reçut un accueil plutôt correct. Stranger of Sword City compte entrer dans la cour des grands… de ceux qui aiment se casser les dents.

ss_d8702e25e7a27276f203b7afb126eafdf478b5bb.1920x1080Lost

On ne peut pas dire que le jeu nous prenne vraiment par la main, et ce même pour l’introduction au monde de Sword City. Votre avion s’est écrasé, qui plus est dans une autre réalité. Unique survivant, vous allez rapidement faire la connaissance de Riu, une jeune lycéenne nippone, si on omet son arme et la grosse épée qu’elle tient dans la main. En moins de deux elle vous balance tout, avec plein de mots bizarres qui correspondent à des villes, des gens, etc. Après avoir digéré la boulimie de blabla on retient trois choses : nous sommes un « chosen One », un élu, capable de tuer pour de vrai les monstre de type « lineage » (des boss) en récupérant leur « blood cristal » à donner aux gens aillant la faculté « stranger ».

Au nombre de trois, chacun des strangers est le leader d’une des trois factions majeures : les magiciens / religieux, les experts de la technologie et enfin les autres, qui n’ont rien de particulier dont le chef est d’ailleurs Riu, la demoiselle vous aillant accueilli. Toute la partie tutoriel vous permettra d’obtenir trois Blood Cristals, à donner à chacun des leaders, pour poser les bases de l’univers. Sachant qu’à chaque fois que vous offrez des cristaux, vous débloquerez des capacités spécifiques qui s’avéreront primordiales pendant les  combats.

ss_52d84cbb349839cbc3afec56cb037d0a7b87ad9a.1920x1080Classique donjon RPG

Stranger of Sword City ne nous surprend pas non plus du côté gameplay. Comme le veut (souvent) la tradition des donjon-RPG, vous allez créer votre équipe de A à Z, parmi huit classes (combattant, magicien, prêtre, samouraï, danseur, ninja, mercenaire et archer) et cinq races, chacune aillant une affinité particulière du côté des caractéristiques de base (un elfe aura plus de points de magie, alors qu’un nain sera porté vers la force, là où l’humain est neutre dans tous ses attributs). Une fois notre équipe de six combattants créée il faut la disposer correctement, c’est-à-dire « ceux qui tapent sur le front ! Quant aux magiciens et archer, en ligne arrière ! ».

Côté inventaire, pas de surprise, si ce n’est la portée des armes : celles aillant une courte portée ne pourront être qu’en contact direct avec l’adversaire, c’est-à-dire uniquement pour l’un des trois membres de votre ligne d’attaque qui ne pourra attaquer qu’un adversaire étant sur le front du groupe ennemi. Cet aspect étant primordial, puisqu’il définira le nombre d’attaques (hors magie) réalisables en un tour, sachant qu’il y a trois types d’armes : celle attaquant à courte (affrontement direct), moyenne (affrontement à 1 rang de distance) et longue distance (affrontement à 2 rangs de distance).  Au fur et à mesure que vous gagnez des niveaux, vous débloquez de nouvelles capacités, où seules les attaques magiques consommeront du mana. Les autres (celles des différents guerriers) ne demandent aucune ressource particulière.

Là où Stranger of Sword City se démarque par rapport aux autres productions du même genre, est dans la possibilité de changer de classe d’un personnage, nous permettant de sélectionner certains skills, afin de créer des hybrides de classes (jusqu’à 5 changements de classe). Surtout le titre se démarque grâce à sa barre de moral. Cette dernière sert à utiliser les capacités spécifiques obtenues auprès des Strangers lorsqu’on leur donne les Blood Cristals. Allant d’une régénération de vie à chaque tour (quasi obligatoire sur la plupart des combats) jusqu’à une fuite rapide, en passant par un boost de stats pour un nombre donné de tours, ces dernières compétences seront à utiliser avec abus pour espérer survivre au combat, étant donné la difficulté du jeu, dont on peut qualifier l’équilibrage d’improbable.

Lorsqu’un combat débute, avant de vous lancer tête baissée à frapper les monstres, vérifiez bien le niveau de ceux-ci : soit vous les fracassez  facilement (une fois avoir fait les deux ou trois premières montées du gros tutoriel), soit vous vous faites laminer. Il est donc fortement conseillé de garder toujours suffisamment de moral pour pouvoir utiliser la capacité de fuite rapide. De plus, il est très important de bien différencier les niveaux des monstres classiques de ceux des boss, qui ne sont absolument pas représentatifs.

ss_f2b8f2cf91e03ad49ec2d6d96efb9f8c425b2aa6.1920x1080Grandis dans la douleur, ou deviens fermier

Stranger of Sword City n’est clairement pas à mettre entre toutes les mains. Si la mort n’est pas punitive pour un personnage de votre groupe, tout du moins à court terme (étant donné que ceux-ci ont un nombre de points de vie, récupérables à l’auberge contre beaucoup d’argent ou énormément de temps de repos, pendant lequel votre personnage ne sera pas disponible) vous devrez pourtant farmer comme un gros fermier Monsanto pour espérer battre n’importe quel boss (même ceux du tutoriel !).  Du coup, la lassitude s’installe très rapidement, surtout que les divers donjons visités n’aident pas à la distraction, tant ils sont vides de détails et de vie.

Si tous les personnages et monstres sont réussis, ces derniers étant au niveau de n’importe quel artwork du jeu dans un style romantico-gothico réaliste, les donjons en trois dimensions sont d’une pauvreté insultante. Même sur un petit écran comme celui de la PS Vita. Pour vous aider dans votre quête des points d’expérience et de matériaux hautes performances, vous aurez la possibilité de tendre des embuscades (contre quelques points de moral) afin de vous confronter à un boss protégeant un coffre au trésor. Vous devrez tuer rapidement ce dernier avant qu’il ne prenne la fuite pour obtenir son coffre.

Stranger of Sword City est un titre uniquement destiné aux férus et vétérans du genre. Particulièrement dur à cause d’un équilibrage improbable, sûrement afin de forcer le joueur à prendre la fuite et le mettre en danger, le jeu n’a strictement rien à apporter à un débutant si ce n’est de la frustration. Avec un début qui va bien trop vite et qui ne prend pas le joueur par la main, d’autant plus que son interface graphique n’est absolument pas intuitive, il en reste tout même un jeu solide mais ultra classique dans ses mécaniques pour qui aime le genre. Hélas, ce ne sont pas les quelques mécaniques inédites (la gestion du moral, la possibilité de tendre des embuscades) qui feront de Stranger of Sword City un grand donjon-RPG.

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