Viridi

Sorti il y a quelques mois sur Steam, Viridi est téléchargeable gratuitement sous Windows et Mac, avec un modèle basé sur des micro-transactions. Récemment, il vient aussi de sortir sur smartphones, accompagné pour l’occasion d’un lifting graphique. Comme son nom le laisse plus ou moins sous-entendre, c’est un simulateur de pot, permettant de s’occuper de plantes virtuelles qu’il faut donc arroser régulièrement.

20160704034440_1Veni Vidi Viridi

En réalité, il n’y a pas grand chose à faire dans Viridi. Toutes les semaines, une pousse gratuite aléatoire est offerte tandis qu’on peut en acheter pour une bouchée de pain (les prix à l’unité varient entre 0.09 et 0.39 dollars selon les espèces). On peut aussi acheter de nouveaux pots qui iront flotter dans divers environnements et qui peuvent avoir différents dessins. Il faut évidemment arroser ses plantes régulièrement pour qu’elles ne se dessèchent pas, mais comme le jeu se joue en temps réel, il n’y a en l’état pas énormément de choses à faire à chaque fois que l’on lance le jeu. Des mauvaises herbes se mettent à pousser un peu partout, et plus vous attendez avant de les arracher, plus il y en aura la prochaine fois que vous lancez le jeu, dans un esprit similaire à un Animal Crossing par exemple. L’échelle de temps y est d’ailleurs similaire, où l’on peut aller vérifier l’état de son pot une fois par semaine et celui-ci devrait toujours être en vie, ne forçant pas non plus le joueur à se préoccuper en permanence du jeu. Et malgré tout ça, j’aurai bientôt passé une dizaine d’heures sur le jeu, sans compter le temps passé sur la version Android.

Viridi est une expérience relaxante, parfaite pour rester en fond durant une autre activité. D’ailleurs, c’est l’un des points faisant que je reste plus attaché à la version Steam que smartphone. Malgré le fait qu’il soit sympathique d’avoir un pot de fleurs de poche, il est bien plus difficile de garder l’application ouverte dans un coin de son écran comme le permet un ordinateur. Il y a quelque chose de particulièrement apaisant à regarder tout l’écosystème vivre, et surtout survivre, puisqu’il n’existe que par le soin apporté quotidiennement par le joueur. Il y a donc le pot, flottant au dessus du sol, se mettant à tourner d’un coup de caméra. Il y a ce petit escargot, qui fait le tour du pot inlassablement et sans jamais s’arrêter. Et puis, il y a cette jolie musique. Après un certain temps passé sur une plante, le jeu déclenche une animation nous faisant savoir qu’on chante à la plante, changeant l’état de celle-ci vers « vivace » ou « énergique ».

20160704034404_1Vis, Ris, Dis

Paradoxalement, Viridi est à son cœur un jeu à propos de l’humain. Il finit indéniablement par être réflectif, renvoyant sur le joueur un jardin virtuel à son image. Chez moi, cela rend quelque chose de relativement chaotique et de totalement déséquilibré. Chaotique, puis qu’il y a des plantes qui s’en vont dans tous les sens sans semblant de logique et les noms de chaque plante ne semblent suivre aucune logique ; certains sont nommés d’après des connaissances, d’autres sont des jeux de mots, d’autres des personnages fictifs ou historiques m’ayant marqué pendant la période où j’ai reçue la pousse et d’autres sont simplement des noms aléatoires. La seule constante, c’est Bob : le nom de plante par excellence, toutes mes plantes – réelles comme virtuelles – l’ont un jour porté, ici c’est celui de mon pot. Déséquilibré, dans le sens où il y a des plantes plutôt bien développées d’un côté et tout un regroupement de plantes à peine plantées. A mon image, mon pot est totalement irrégulier : il y a des moments où je suis allé m’occuper de mon pot tous les jours, et donc les plantes sont d’un âge assez proche. Et puis il y a la marque d’un abandon ayant survenu à des moments aléatoires, la même sorte qui me fait redouter le moment où je relancerai finalement Animal Crossing après des mois d’abandon de mon village. « La France » et « Post-Brexit UK » sont deux plantes mortes que je garde au fond de mon jardin virtuel, souvenir d’un manque de soin que j’ai apporté à mes plantes à une époque, probablement conséquence d’un manque de temps ou d’une certaine négligence globale.

Viridi est ainsi à la fois incroyablement relaxant de par sa nature et incroyablement effrayant de par son état réflectif de celui du joueur. Et puis, c’est gratuit et les micro-transactions sont ni intrusives, ni nécessaires, ni même abusives au niveau du prix. Dans tous les cas, c’est une bien jolie expérience qui peut être énormément positive et rassurante, à l’image d’un véritable pot de plantes. Sauf si, comme moi, vous avez tendance à oublier de vous occuper de votre jardin miniature pendant une certaine période et donc à laisse mourir toutes vos plantes. Ou bien à tenter de noyer le mignon escargot en l’arrosant et en le jetant dans tous les sens. Heureusement, Viridi reste un jeu vidéo : même quand vous assassinez l’escargot par mégarde, il revient à la vie quand vous relancez le jeu. 

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