Candle

Durant les dernières années, parmi les pays européen qui ont bien profité du boom des campagnes de financement participatif (kickstarter), les studios espagnols s’en sont plutôt bien sortis, avec Dead Synchronicity, Paradise Lost, Crossing Soul ou le titre qui nous intéresse aujourd’hui, Candle. La plupart de ces projets ont eu une telle aura qu’ils ont trouvé pour la plupart un éditeur, dont un certain Deadalic, spécialiste des jeux d’aventure et de point and click qui a signé coup sur coup avec trois studio hispaniques, dont Teku Studio. Sans trop d’étonnement, Candle se marie parfaitement au catalogue de l’éditeur allemand.



Une aventure préhistorique en aquarelle

On ne va pas se mentir, le premier point qui frappe dans Candle, ne sont pas ses graphismes mais l’absence complète de souris dans le jeu, même dans les menus ! Une hérésie sur PC. Une fois le choc passé, effectivement, la direction artistique du jeu illumine le joueur : C’est beau, c’est détaillé, c’est complètement différent des standards habituels. Il faut dire que les petits gars derrière Teku Studios ont pris le pari de réaliser tout sur papier, pinceau et aquarelle à la main. Il s’en dégage une chaleur incroyable qui plonge directement le joueur dans un univers quelque peu étrange, où les habitants ressemblent à des féculents sur patte, avec un masque vaudou en bois sur la tête.

Si le choix d’avoir fait l’intégralité des graphismes à la main apporte énormément à l’atmosphère, évidement accompagné d’un sound design de qualité, le jeu souffre du côté des animations des personnages, ainsi que de certains petits bug de clipping où les environnements n’arrivent pas à se coller les uns aux autres, mais rien de bien gênant. Uniquement sous-titré en français, le doublage espagnol est bien plus convainquant que l’anglais, où la voix du narrateur anglo-saxon est bien moins convaincante que celle de son camarade hispanique.



L’épopée d’une lueur d’espoir.

La chaleur qu’apporte l’aquarelle dans Candle n’est pas anodine. L’intégralité du jeu se basera sur cette chaleur que notre petit héros, répondant au nom de Teku, devra apporter via la petite bougie qu’il a au bout de sa main. L’histoire commence pourtant mal, avec une tribu venant d’un autre continent qui attaque le village de notre héros d’infortune et kidnappe le prêtre de celui-ci pour l’offrir en sacrifice à un dieu.  Disciple du prêtre, Teku part à sa recherche (tout en fuyant le village afin de ne pas se faire capturer) dans l’espoir de le sauver. Vous devrez vous frayer un chemin parmi les camps ennemis, aider des victimes de la tribu qui a attaqué votre village ou bien faire du troc avec un marchand itinérant. Au fur et à mesure, vous découvrez aussi bien le but de la tribu ennemi, que tout le folklore du monde qui vous entoure, critique tantôt social, tantôt politique du monde qui nous entoure.

Si la réalisation du jeu reste correcte malgré les quelques problèmes cités plus haut et que le jeu nous raconte une belle histoire, la partie puzzle oscille entre le sympathique et l’illogisme. Reprenant la mécanique d’objet des point and click, il vous faudra utiliser les objets de la bonne manière afin d’activer certains mécanismes. Certain, bien vicieux, vous demanderont de réaliser des actions en changeant d’écran. Hélas, les feedbacks permettant de comprendre certaines énigmes ne sont absolument pas claire, au point de résoudre certain puzzle par chance et / ou multiple essais, sans comprendre où l’on pouvait trouver les indices de la solution. Seule la dernière partie, bien plus restreinte en lieux à visiter offre une logique de progression tout au long des tableaux, mais pour cela, il faut subir une phase de « runner » complètement hors sujet, non maniable et buggée.


Candle propose une balade offrant de magnifiques scènes, réalisées avec amour dans un univers riche et recherche, où la découverte de chaque nouvel écran est un plaisir pour les yeux et les oreilles. Avec son histoire bon enfant, mais au fond très mature, l’aventure de Teku est un plaisir à suivre, notamment grâce à l’énorme travail du narrateur, tout du moins dans la version espagnole du jeu. Hélas, toute la partie puzzle est ratée, avec bien trop de puzzles qui bloqueront le joueur pendant de longues minutes, dont la solution est soit illogique soit illisible dans tous les feedback donnés au joueur pour qu’il puisse progresser.

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