Knee Deep

Après une sortie passée totalement inaperçue sur PC, mi 2015, Knee Deep des américains Prologue Games débarque fraîchement sur consoles de salon. Le jeu se présente comme une pièce de théâtre, mettant en scène une enquête policière au fin fond des Etats Unis. C’est une idée rarement utilisée. Bienvenue dans la ville de Knee Deep.



Ombre chinoise

Commençons par les choses qui fâchent et qui malheureusement pour le titre, sont nombreuses. La première qui saute au yeux est l’aspect technique du jeu, complètement daté. On y trouve des textures baveuses, au point de pas reconnaître les différents personnages (nous sommes dans l’incapacité de vous donner la couleur de cheveux de la protagoniste principale) où de pouvoir correctement lire l’environnement( notamment dans le menu principal). Du coup, la technique est tellement à la ramasse que les animations des différents protagonistes est tout aussi catastrophique.

Heureusement que cela n’affecte en rien l’expérience de jeu puisque nous avons ici à faire à quelque chose entre un visual-novel et un jeu Telltale auquel on aurait supprimé toute interaction pour ne garder uniquement les dialogues (sans la pression du choix limité dans le temps). Il est d’autant plus dommage que la technique soit complètement datée, que la mise en scène du jeu est plutôt réussie dans son ensemble. L’atmosphère de la cambrousse abandonnée américaine est parfaitement retranscrite, et les changements de lieux sont réalisés de façon plutôt maligne.

Autre point qui fâche: l’interface du menu. Si comme déjà dit, le menu principal est illisible, il en va de même pour le menu in-game représenté par un téléphone portable où l’on se perd rapidement. On ne fait pas la différence entre les onglets sélectionnés et la position du curseur (les deux sont quasiment de la même couleur). Pour en finir avec les mauvais points : dès les premières minutes on a du mal à prendre au sérieux le studio, ou les différentes certifications des consoliers : le jeu est en franglais. Si tout l’aspect pur du jeu est bien en anglais, le téléphone portable ainsi que les différentes pop-up vous expliquant le fonctionnement du jeu est soit dans un français traduit à 100% par Google Trad, (donnant des phrases incompréhensibles) soit carrément semi-traduites. Nous avons eu la confirmation du studio qu’aucun plan de traduction du jeu était prévu même pour sa sortie. Les mystères de l’informatique n’ont pas toujours de réponse, ma petite dame.



True Detective : saison 3

Malgré la tripotée de défauts qu’à le jeu, ce dernier mérite que l’on s’y intéresse un peu plus pour ce qu’il a à nous raconter. Tout débute par le suicide d’une star d’Hollywood. Nous incarnerons tour à tour,une jeune blogueuse people ayant une grande notoriété ; un vieux journaliste papier dont la vie est occupée par son travail, les disputes fréquentes avec son ex-femme et la drogue ; un détective cynique toujours accompagné par son chien et qui fait son retour dans la ville de Knee Deep après plusieurs années d’absence. Très rapidement, on comprend que le suicide n’en est pas réellement un, que des enjeux plus grand seront en jeu, impliquant autant une religion/secte qu’une magouille politique concernant les marécages des alentours.

Côté jeu, le joueur n’aura qu’à choisir l’une des trois options de dialogues qui influenceront le déroulement de l’histoire à chaque scène. Il faut clairement voir le ce système de choix dans la veine des production TellTale : ces choix que vous ferez ne changeront que quelques scènes, mais absolument pas le fil rouge de l’histoire.

Quoi qu’il en soit, on ressent rapidement la grande influence de la série True Détective (tout du moins, sa première saison) dans la narration du jeu. Tout comme dans la série, le jeu débute par un interrogatoire de chacun des protagonistes, où nous jouerons tour à tour ce qu’il raconte au FBI. Evidemment ce n’est pas le seul point commun avec la série, puisque l’ambiance, les thèmes, le rythme… Tout y ressemble. On se prend rapidement au jeu, au point de dévorer le titre ou tout du moins, les deux premiers actes. Hélas, les cinq premières minutes du dernier acte viennent complètement gâcher tout ce qui a été mise en place, à cause d’une scène complètement hors contexte dont même l’un des trois protagonistes du jeu ne croit pas. Si le reste de l’acte revient au niveau des deux autres, le final est tout aussi déconnant et on en ressort plutôt énervé de voir à quel point il est possible de gâcher une histoire juste pour quelques scènes rigolotes.


Si Knee Deep est une catastrophe technique indigne des consoles actuelles, avec des textures baveuses et des animations ultra rigides, il arrive toutefois à s’en sortir correctement grâce à sa mise en scène réussie, donnant réellement l’impression d’assister à une pièce de théâtre. Pour relever le niveau, on y trouve une narration ultra forte, un mélange entre True Détective et les productions TellTale auquel ont aurait enlevé toute interaction. Hélas, le début de l’acte 3 vient détruire la narration mise en place à cause d’une scène surréaliste qui n’a strictement rien à faire dans le jeu. Un beau gâchis.

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