Empathy : Path of Whispers

Après une présentation Gamescom enthousiasmante et une interview de son créateur principal qui semblait clairement savoir où il allait, voilà qu’Empathy est enfin disponible au monde entier. Ce jeu narratif voulait jouer avec les émotions… Mais les nerfs sont les premiers à avoir été manipulés par ce récit alambiqué.



Plongé au milieu de l’histoire

On ne sait pas trop ce qu’on fait dans ce lieu très imaginaire : de géantes statues cachent derrière-elles un village, des ponts de bois bien trop grands pour être réalistes sont à franchir pour passer d’une ville de montagne à des cavernes étranges et globalement, le récit nous baladera entre cinq actes, cinq niveaux très différents visuellement. Le principe ? Vous êtes le seul personnage vivant du jeu et devez explorer les alentours pour comprendre ce qu’il s’est passé, retrouver plusieurs dialogues et monologues dans l’espoir d’y trouver un indice nous permettant de saisir la moindre parcelle de scenario.

Jouant avec les émotions de tous ces individus que vous entendrez mais ne verrez jamais, Empathy demande alors au joueur d’enchaîner les allers et retours incessants dans le seul but de scanner des objets contenant des bribes de souvenirs. Voilà comme se présente Empathy : vous activez votre scanner via le clic droit et des flèches vous indiquent (ainsi qu’une surbrillance) les objets à atteindre dans le décor. Une fois devant vous, il vous suffit de cliquer sur eux : un mini-jeu d’alignement des ondes se propose et vous débloque le dialogue plus ou moins informatif que “contient” cet objet. Vous faites cela une demi-douzaine de fois, en ayant bien fouillé la zone par conséquent, pour activer un “souvenir jouable”. Vous effectuerez une action qu’un personnage de l’histoire a déjà réalisé, permettant à une porte, des verrous, des objets d’être modifiés dans votre réalité.

Répétez alors ce schéma une vingtaine de fois sur cinq heures de jeu et vous aurez le contenu principal de Empathy et ses aller-retours en pagaille.



Captivante déception

Entièrement doublée en anglais avec plus ou moins de talent, traduite textuellement en français (malgré quelques ratés et dialogues oubliés), l’aventure Empathy est tout d’abord enclin à vous proposer de très belles atmosphères visuelles. Si le level design est assez raté, bordélique à souhait et souvent rempli de copié/collé assez honteux (« je n’aurais pas déjà vu ces deux boites en cartons bloquer un autre escalier dans la maison d’en face ? »), les environnements restent pour la plupart sympathiques à parcourir. Certains plans sont mêmes très beaux, comme le prouvent les quelques screenshots agrémentant cette critique.

Les mouvements, eux, peinent à convaincre. Allers et retours oblige, on a heureusement le droit à une course bienvenue. On peut sauter (même si la plupart des plateformes sont un poil trop élevées pour ne pas éviter de nous faire jurer à chaque tentative de saut) et il est impossible de mourir : si vous tombez dans le vide, vous réapparaissez au dernier endroit où vous aviez les pieds bien posés au sol. Quant aux murs invisibles, ils sont partout pour vous éviter d’aller trop loin sur la carte ou de vous mettre en danger.

Loin de ce souci de level-design décevant, bien loin encore de ces allers-retours qui énervent, c’est l’absence totale d’intérêt dans sa globalité qui vient handicaper Empathy. Proposant un récit métaphysique extrêmement obscur qui, même documenté par les nombreux textes bonus à dénicher, ne parvient pas à réellement passionner, le jeu de Pixel Night rate complètement sa narration. Pire encore : la fin vient expliquer d’un coup d’un seul plusieurs choses et se permet une conclusion extrêmement décevante.



Si Empathy vous intéresse, n’y allez que pour la marche, le voyage, les quelques beaux environnements et la recherche d’objets incessante sur cinq heures de jeu. Pour l’histoire, il y a bien mieux ailleurs et Empathy rate complètement le coche de la narration maîtrisée. C’est d’autant plus dommage qu’il avait des idées, que son univers si particulier essaie tant bien que mal de captiver mais malheureusement, rien n’y fait. Reste les musiques, sympathiques, et quelques décors percutants.

2 réflexions au sujet de “Empathy : Path of Whispers”

  1. Hi Skywilly! Developer here. Thank you for your feedback and critique of Empathy. In the release version of the game, we have improved on many of the issues you mention, such as a more rewarding ending, improved level and interior design, and better collisions/layout all around for smoother navigation, although I am sorry to hear that you didn’t feel captivated by the story.

    We’re going to further look into how we can improve pacing and the radar/syncing mechanics to allow for a better experience.

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    • Thank you for your answer ! It’s a good thing to change the ending for a more rewarding experience.

      For the design, i think it’s not a big deal. Some environements are really beautiful. The « object research » mechanics is the first problem of Empathy, i think.

      I hope you will find ideas to improve all that 🙂

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