Scanner Sombre

Si vous suivez la scène indépendante de près, vous devez savoir qu’Introversion Software est un des piliers de cette branche du jeu vidéo, en activité depuis près de vingt ans. Très accès stratégie sous diverses formes, allant du hacking avec Uplink, à la bagarre humaine (Darwinia, Multiwinia) et atomique (Defcon), le studio était au bord de la faillite juste avant leur plus gros succès à l’heure actuelle : Prison Architect. Avec une trésorerie confortable, le studio a pu sortir de ses productions habituelles pour nous livrer une expérience étonnante : Scanner Sombre.



Spelunker virtuel

Qui n’a jamais rêvé d’aller au plus profond de notre planète pour voir ce qui se cache dans les innombrables grottes ? C’est que nous propose Scanner Sombre, à la différence près que, plutôt que d’entrer dans celles-ci pour y descendre de plus en plus, vous commencerez au fond pour en regagner la surface. Si nos fantasmes nous font rêver de grottes aux lumières incroyables créées par les reflets de lumière sur de multiples cailloux aux valeurs vertigineuses, en vrai il n’en est rien. Entre la pénombre et l’obscurité infinie, vous ne verrez strictement rien.

Pour vous repérer, quoi de mieux qu’un casque de réalité virtuelle et une douchette de super marché pour scanner l’environnement ? La réponse est évidemment rien ! Et on peut dire que la solution choisie par Introversion est sacrement astucieuse. Ainsi, en scannant l’environnement, ce dernier apparaîtra directement sur votre casque VR, c’est-à-dire votre écran de PC. Il en résulte une découverte de l’environnement incroyable, où l’on se surprend à tout scanner, dans tous les angles de vues pour reconstruire en intégralité les scènes que nous offre le jeu. Pour que le joueur puisse s’orienter dans les longs couloirs tortueux des entrailles de la terre, une notion de distance est présente : plus le pixel scanné est bleu, plus il se trouve loin, et plus le pixel est rouge plus ce dernier est près du joueur. Evidemment, la couleur des pixels scannés se met à jour en fonction de nos déplacements.

Malgré la faible nuance de couleur qui représentera l’environnement dans lequel progresse le joueur, on ne peut qu’être en admiration sur le travail réalisé par l’équipe artistique, ainsi que celui des level designer, tellement tout est cohérent.



Aller plus haut, pour dessiner des souvenirs.

Au fil de nos promenades souterraines, Scanner Sombre va se raconter aussi bien via son level design, rempli de temples, corniches et autres bâtiments que nous ne vous ferons pas l’affront de décrire pour ne pas vous gâcher la découverte, mais aussi par les commentaires de l’archéologue que nous incarnons. Au fil des découvertes, ce dernier nous donnera le contexte de chacun des lieux, donnant en quelque sorte vie à tout ce qui nous entoure.

Si la narration environnementale est parfaitement réussie, le déroulement du jeu est quant à lui quelque peu étrange. Au fur et à mesure que l’on progresse, nous allons trouver de nouvelle douchettes permettant un meilleur scanning de l’environnement, allant du scanning automatique jusqu’à un nouveau mode permettant de bien différencier le type de matière qui nous entoure, en passant par une meilleure résolution de scanning jusqu’à une mini-map bluffante.

Si toutes les innovations sont les bienvenues pour ajouter un peu plus rythme à la découverte des cavernes, il manque une claire justification à celle-ci étant donné qu’aucune raison n’est donnée quant à leur présence dans la grotte. Si l’on peut supposer que notre archéologue les a abandonnées au fur et à mesure de sa descente au centre de la terre, cette hypothèse ne porte aucun sens : pourquoi se démunir de son outil d’orientation alors que ce dernier assurera la survie au plus profond de la terre ? Evidemment, aucune réelle réponse n’est donnée, avec une fin particulièrement ouverte et méta, qui fait néanmoins le job et justifie quelque passages particulièrement étranges du jeu.


Si Scanner Sombre ne brille pas par sa narration, où tous les éléments venant enrichir le gameplay sont apportés de manière artificielles, il en reste toutefois une découverte et un voyage suffisamment bluffant, apporté par le gimmick principal du jeu qui épate dès les premières minutes et qui tient en haleine le joueur jusqu’à la fin, grâce à l’apport des mises à jour de la douchette à intervalles régulières. On ne peut espérer qu’un support VR au jeu pour une immersion encore plus forte.

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