Hob

Fondé par d’anciens employés de Blizzard Nord (qui ont pour certains bougé depuis), le studio Runic Games est surtout connu pour la série des Torchlight, des hack’n slash colorés qui ont rencontré un joli succès. Hob, leur dernier titre, lorgne plutôt du côté de Zelda avec une grosse part dédiée à l’exploration et à la résolution de puzzles.



Réparer le monde

Les premiers pas dans Hob sont assez étranges. Un robot nous réveille en déverrouillant la porte de notre logement (prison ?) et à l’aide de gestes nous fait comprendre de le suivre. Il nous guide à travers une magnifique plaine mais on voit rapidement que le monde se meurt, ravagé par la corruption. Une matière mauve est en train de se propager peu à peu, détruisant ou corrompant tout ce qu’elle touche, créatures comprises.

Le temps de comprendre ce qui se passe, une plante nous attaque et notre petit protagoniste à cape rouge et aux yeux bleus luisants perd son bras. A notre réveil, nous nous apercevons que notre ami le robot nous a soigné, sacrifiant pour ça l’un de ses bras. Être affublé d’un bras de pierre totalement disproportionné a cependant des avantages, vous pouvez maintenant interagir avec les mécanismes du monde. Placer votre paume sur les interrupteurs répartis un peu partout à la surface permet de les alimenter et de déclencher de nombreux bouleversements de l’environnement.

Le studio a fait un travail de folie à ce niveau-là et au fil de votre aventure, vous verrez des zones de jeu complètes apparaître par plaques, comme si le monde se construisait en fonction de vos actions. C’est d’ailleurs le cœur du jeu, vous devrez remettre la planète en route, un peu comme si c’était un moteur géant, en trouvant comment alimenter chaque zone et en les débarrassant de leur corruption. Le mix exploration / puzzle fonctionne parfaitement et c’est un vrai régal de chercher quel levier actionner, quelle caisse pousser et où, etc. Les donjons sous terre sont vraiment bien pensés et sans être trop compliqués, vous demanderont un peu de réflexion. Votre bras s’améliorera d’ailleurs peu à peu pour vous donner accès à de nouvelles capacités (coup de point chargé, téléportation, grappin…) et donc à de nouvelles zones.

La bande-son assurée par Matt Uelmen colle parfaitement à l’univers et renforce l’ambiance particulière de la planète, tout en appuyant le côté solitaire du héros, qui, mis à part le robot de départ et les animaux, ne croisera aucun autre être amical durant sa quête.



Bonus et secrets

Si les combats ne sont pas le cœur du jeu, vous devrez tout de même lutter fréquemment contre des créatures corrompues. Votre personnage dispose pour cela d’une épée, d’une roulade et évidemment de son bras en pierre qu’il pourra charger pour fracasser boucliers et dents. Vous récupérerez ainsi des orbes verts que vous pourrez utiliser pour débloquer de nouvelles compétences (troisième coup du combo plus puissant, frappe au sol étourdissante, ajout d’un bouclier…).

Vous trouverez également tout un ensemble de bonus à collecter en parcourant le monde : fragments de lame pour améliorer votre épée, cœurs de robots pour augmenter votre réserve d’énergie, plantes spéciales pour augmenter vos points de vie maximum, papillons pour acheter de nouvelles capes dotés d’effets particuliers, etc.

Lorsque vous passerez près de ces objets, un symbole apparaîtra sur votre carte pour vous inciter à y revenir plus tard si vous ne réussissez pas à les récupérer immédiatement. La caméra fixe se placera d’ailleurs de façon à vous donner un indice sur le chemin à prendre ou au minimum vous révèlera un bout de route à explorer. Revers de la médaille, si l’angle de vue est généralement bon, dans certains passages de plate-forme on ne peut pas en dire autant et vous perdrez probablement quelques vies sur un saut raté. Heureusement, les points de sauvegarde sont nombreux et vous n’aurez jamais trop de chemin à parcourir pour revenir à l’endroit délicat.

L’autre point un peu décevant est le manque d’implication dans l’histoire. Nous activons les différents mécanismes car l’apparition de nouvelles plaques de décors et autres transformations sont un véritable plaisir, nous nous extasions à chaque fois que nous réussissons à alimenter une vaste zone, mais jusqu’à la fin, nous ne comprenons pas vraiment pourquoi nous le faisons. D’ailleurs, sans spoiler, même une fois l’histoire terminée il est très peu probable que vous ayez tout compris. Si vous récoltez assez de secrets, des salles jusqu’alors verrouillées s’ouvriront et vous apporteront des éléments de compréhension supplémentaires… tout en laissant une large part à l’interprétation.


J’attendais Hob avec impatience et je n’ai vraiment pas été déçu. Voir le monde se construire par blocs au fil de nos actions est un vrai régal et j’ai passé des heures à me balader pour récolter tous les secrets une fois l’aventure finie, juste par plaisir. Graphiquement le jeu est magnifique et je me suis souvent arrêté pour faire des captures d’écran de ses plus jolis panoramas. Le mix aventure / puzzle / action est bien dosé et si on peut regretter qu’il n’y ait pas de boss, les différents « donjons » vous demanderont un peu de réflexion pour trouver quoi activer et dans quel ordre pour tout remettre en état. Comptez environ 10h pour boucler l’aventure, mais suivant le temps passé à récolter les différents objets cachés vous pouvez quasiment doubler cette durée. Ca faisait longtemps que je n’avais pas pris autant plaisir à m’immerger dans un univers et c’est donc sans hésitation que je vous recommande Hob chaudement.


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