House Party

Parmi le Sacro-Saint des Seins qui s’appelle Steam, le sexe appliqué n’existe point. La nudité à peine tolérée. Par conséquent dans le royaume de l’hypocrisie, les patchs anti-censure sont rois. Le porno game existe depuis que l’électronique s’est faite ludique et n’est pas prêt de partir. Il est même la seule et unique raison pour laquelle les ordinateurs de bureau n’ont jamais totalement disparu au Japon au profit des consoles au Japon ; les Nintendo et autres Sony ne voulant pas de cette tambouille-là, préférant garder leur image familiale intacte de toute perversité lubrique. Quand à la Xbox, elle aurait pu s’y engouffrer pour enfin se vendre au pays du Soleil Levant. House Party joue dans cette catégorie à la moralité grise. Vendu officiellement sur la machine à vapeur comme un jeu d’aventure, il se cache en vérité derrière une simulation de plan cul bien grivoise.



Sans censure

Bien que n’étant qu’en accès anticipé, House Party propose déjà son lot de lolos et même une banane pour contenter presque toutes les sexualités. Presque ? Il faut savoir que notre avatar sexué n’est pas personnalisable physiquement. Pour le moment, il n’est possible que d’incarner un homme. Pour autant, les développeurs présentent ce premier jet comme un prototype appelant de futures mises à jour qui seront théoriquement étoffées par du contenu supplémentaire et une amélioration de ses attributs graphiques. Pour nous faire patienter, ils ont mis en attendant des outils à disposition de leur communauté grandissante tel un braquemart sur une plage naturiste, de façon à ce qu’elle puisse créer les scénarios et les personnages de son envie. Toutes promesses restent bien sûr au conditionnel sachant que l’on parle ici d’accès anticipé, je le rappelle.

En l’état, le contenu se résume à une maison de taille modeste accueillant une fête devant servir d’occasion pour draguer les minettes, rouler des mécaniques et accessoirement s’envoyer en l’air. La panoplie du jeu porno-érotique semble bien remplie avec des fesses, des seins et des engins en explosion de joie. Le ton est parfois gras sans grande subtilité dans des dialogues à choix multiples mais pour le moment assez limités singeant le côté beauf de la comédie sexy pour ados à l’américaine. On est pas vraiment là pour pénétrer au plus profond de la psyché de nos potentielles partenaires sexuelles mais plutôt pour bourrer du mou, sans tarte ajoutée.

En l’état, chaque nouvelle partie va se poursuivre sur un schéma qui invitera d’abord à réfléchir avec ce que l’on à là-haut plutôt que ce qui traîne en bas. Chaque conquête devra se poursuivre au travers d’une quête visant dans un premier temps à satisfaire leurs demandes, avant qu’elles ne satisfassent les nôtres. Il faudra ainsi humilier la sœur de l’une d’entre elle ou bien encore trouver de l’alcool pour une autre dans une fête où le débit de boisson a été arbitrairement interdit par une brute aux fausses allures de Vin Diesel. Le côté basique des dites missions va de pair avec le petit ensemble léger de dialogues à choix multiples mais particulièrement limités dans les opportunités qu’ils apportent.



Pantalonnade

House Party n’est pas à proprement parler un jeu de drague. Si le charnel en est le but ultime, y parvenir revient à simplement remplir une série d’objectifs qui n’ont pas vraiment grand chose à voir avec un jeu de séduction qui se voudrait plus ou moins réaliste. Pourtant, on pourrait presque croire le contraire quand on voit l’IA réagir à certaines de nos actions. Ainsi, faire preuve de rudesse et de lourdeur en parlant à ces jeunes demoiselles, alors qu’aucune forme d’intimité n’ait encore été établie, se soldera bien souvent par un échec cuisant faisant de vous plutôt un pervers qu’un Don Juan. Il en va de même en sortant l’engin de notre fierté de sa prison pantalonesque pour mieux l’exhiber aux yeux du monde. Voire de vous mettre dans le plus simple appareil. Dans les deux cas, l’IA va y réagir de manière assez négative.

D’un point de vue technique, il y a encore du boulot. Le jeu rame pour arriver à un nombre d’images par seconde stable. Un comble quand on voit le résultat à l’écran loin d’être une complexité artistique à nous renverser. La maison en elle-même n’est pas excessivement grande et ne témoigne d’aucune personnalité. Il s’agit peut-être dans ce cas d’un parallèle fidèle à celle de sa propriétaire. Quoiqu’il en soit, hormis certaines animations scriptées, nos compagnons de soirée sont encore un brin rigides dans leurs expressions corporelles comme faciales. Non pas que cela puisse être au final un frein pour certains.


House Party n’est clairement pas pour les moins de 18 ans. Il suffit d’un patch offert par ses développeurs pour passer de l’érotisme du film du dimanche soir sur M6 à celui du samedi soir sur Canal+ sans cryptage. La technique est son plus grand point faible en raison d’une réalisation semblant construite autour d’assets génériques de jeu porno 3D. Le côté jeu d’aventure avec puzzles à résoudre n’est pas inintéressant et ajoute un peu de sel dans un jeu de séduction particulièrement basique, mais est-ce que cela peut suffire ? D’aucun diront que là n’est pas son but premier. Du coup, pour le moment, les relations socio-érotiques qu’il propose sont au moins aussi subtiles et profondes que les pensées d’un plombier qui viendrait plutôt refaire la tuyauterie d’une rombière esseulée que celle d’un lavabo bouché. C’est un jeu du fantasme. Pour l’exploration des relations amoureuses, allez plutôt voir un documentaire animalier sur la chaîne National Geographic.

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