Surviving Mars

Lassés de nous proposer de jouer les dictateurs de pacotille dans la série des Tropico, Haemimont Games nous propose une coopération avec Paradox pour coloniser Mars avec stratégie, tactique et gestion. Voilà un jeu au rythme très intéressant… et frustrant à la fois.



La colonisation prend son temps

Chaque début de partie de Surviving Mars est la même : vous allez choisir quels sont vos modificateurs de partie pour la rendre plus ou moins difficile et puis vous vous lancez dans un Bac à Sable total. Pas de campagne solo, pas de scénario, que de la liberté qui peut clairement déranger les nouveaux venus dans le genre. Une fois les options de la partie sélectionnées, ont choisi ce que l’on met dans notre fusée colonisatrice (la première fois, vous allez forcément garder les bases sans trop savoir quoi en faire) puis vous partez sur Mars. La planète apparait jonchée de points d’atterrissage « conseillés », mais vous pouvez aussi vous amuser à trouver vous-même une bonne parcelle à coloniser. Entendez par là : un point d’eau, de métaux et sans trop de catastrophes alentours. Si jamais ce point se révèle vraiment intéressant, alors vous pourrez en partager un code à vos amis pour qu’ils testent votre découverte… Une idée somme toutes vraiment bonne.

Vous êtes enfin sur Mars : votre fusée vient d’atterrir et vos drones, fidèles ouvriers, vont sortir vos ressources commandées au préalable sur Terre. On commence alors dans l’ordre : créer des bâtiments pour générer de l’électricité, de l’eau, de l’oxygène, puis en parallèle construire de quoi poncer toutes les ressources des sols de Mars. On commencera par du béton, puis viendront les minéraux un peu plus luxueux.

La phase de construction de notre colonie est excessivement lente, laborieuse, répétitive et ce à chaque partie. Impossible de la passer qui-plus-est (là est le souci de l’absence de scénarios et d’une campagne principale) forçant à recommencer ces phases inlassablement et ce, sans trop vraiment y trouver de variantes. On relie donc tous nos bâtiments par des câbles électriques et des tuyaux d’arrivées d’eau et d’air. On place enfin, après de longues minutes de jeu, des dômes d’habitation et la partie cool de Surviving Mars se propose finalement à nous : désormais, il va falloir contenter les colons.



Encore une histoire de colons !

Les colons vont faire leur petite vie sur Mars et chaque dôme que vous créerez sera différent à gérer en fonction de ce que vous y avez implanté. Il faudra de la nourriture, de l’air, de l’eau mais aussi des loisirs et un travail à vos martiens. Tout cela se gère avec les habituelles jauges de contentement et de demandes diverses, accolées à toutes les jauges de ressources de votre colonisation globale. En parallèle, il faudra gérer les potentielles catastrophes : chutes de météorites et tempêtes de sable vont vraiment dégrader à grande vitesse vos unités et bâtiments. Certains sont déjà parés à ce genre d’éventualités, d’autres on de grosses fragilités contre certaines de ces catastrophes. Là aussi, c’est un point à ne clairement pas mettre de coté lors de la construction de votre base et du choix de la zone d’atterrissage.

Le jeu se joue alors sur plusieurs plans : vous avez la vue la plus éloignée qui vous demande de scanner des endroits à la recherche de ressources rares et d’anomalie à vérifier (avec votre drone de reconnaissance) pour obtenir quelques bonus. Ensuite, en zoomant, vous accéder donc à toute vos constructions très austères qui permettent l’extraction de ressources et la distribution de celles-ci vers votre troisième zoom important : les dômes et la vie à l’intérieur de ceux-ci. On ne peut que saluer la qualité du moteur du jeu qui permet de passer d’une vue à l’autre sans sourciller, très naturellement. Alors évidemment les animations ne sont pas incroyables et le look légèrement cartoon du tout est là pour cacher la misère potentielle d’un tel effort… Mais le souhait de rendre tout fluide et direct pour le joueur est respecté et rend le gameplay vraiment confortable.

Enfin, confortable, c’est surtout vrai pour les différents niveaux de zooms. Car beaucoup pesteront sur l’interface très orientée Consoles qui propose des menus et sous-menus assez illogiques à contrôler à la souris. On aurait vraiment préféré avoir le choix d’une interface plus orienté PC, avec les traditionnelles barres de contrôles et les icones bien placés ou il faut. Ici, il s’agit surtout de cliquer droit et de naviguer sans se tromper, en jouant bien de la souris pour ne pas rester coincé sur une unité ou une autre en pleine recherche d’une information complètement annexe. C’est inutilement complexe et si évidemment c’est optimal à la manette, ce genre d’interface n’a rien à faire sur PC.


Prenant de trop longues heures à démarrer à chaque nouvelle partie, Surviving Mars sort surtout du lot pour sa gestion à niveaux de zooms vraiment passionnante. Servi par un moteur très efficace et un arbre technologique assez ample pour y passer de nombreuses heures, Surviving Mars s’en sort avec les honneurs. Mais il aurait pu être bien plus encore avec quelques petits scénarios ou une campagne un poil dirigiste pour rendre le Bac à Sable optionnel et moins répétitif. En l’état, c’est surtout le premier volet d’une nouvelle franchise qu’on espère voir se développer très vite et dans le bon sens.

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