Unavowed

Avec Unavowed, Wadjet Eye donne l’impression de vouloir trancher avec ses habitudes pour mieux se mettre au défi. Retournant tout de même à ses premiers amours, leur dernier jeu d’aventure va mélanger le surnaturel si familier du développeur/éditeur avec l’intention d’offrir une expérience narrative à embranchements multiples. Alors, certes cette promesse a souvent été faite par d’autres sans jamais parvenir à nous convaincre. Mais avec celui-ci, il se pourrait bien que cela fonctionne.



Pour autant, n’ayant pu avoir accès qu’à environ un tiers du jeu final, je ne pourrai me prononcer que sur ces premières heures de jeu. Il m’aura fallu personnellement entre trois à quatre heures pour compléter une première partie de cette version preview. Une première partie me direz-vous ? Effectivement, Unavowed peut être rejoué plusieurs fois selon différentes perspectives.

Dès le commencement, il y aura deux choix à faire. Le premier est de déterminer si votre personnage sera un homme ou une femme. Le second est de décider de son métier entre barman, policier ou acteur. La raison étant simple pour ce second choix puisque c’est immédiatement après l’avoir formulé que nous seront contés les débuts de notre avatar, de sa vie somme toute normale à l’événement déclencheur qui la fera basculer dans l’imprévu et même l’horreur. Et ce morceau de l’histoire sera différent selon le métier choisi.

Je n’ai honnêtement pas le désir d’en révéler trop de détails de peur de gâcher ne serait-ce qu’une des innombrables surprises de ses scénarios à facettes multiples, Unavowed étant déjà riche de sa qualité narrative. J’ai l’impression de me répéter, mais il s’agit là d’un domaine dans lequel Wadjet Eye, le développeur, a toujours su exceller malgré une réalisation faite de gros pixels qui laisserai peut-être penser le contraire à celles et ceux qui ne connaîtraient pas leurs œuvres. Leur dernier bébé n’y fait heureusement pas exception.

En quelques heures seulement, il aura réussi à me faire m’attacher à ses nombreux personnages et plus spécialement deux des membres résidents des Unavowed. Le ton est assez sombre mais se permet quelques légèretés de style pour contraster avec le gore et l’aspect horrifique de certaines scènes. Il y a quelque part là-dedans un brin de l’adn de la série des Blackwell qui se serait mélangé avec la ligue des gentlemen et lady extraordinaires. Il faut se dire que les Unavowed sont un peu les Avengers du surnaturel. Ils ont pour rôle de nous protéger des forces obscures, et, malheureusement pour nous, leurs rangs ont rétréci et plus spécialement la cellule de New York qui nous intéresse ici.



C’est la raison pour laquelle notre personnage va les rejoindre. Ça et aussi le fait que sa vie fortement chamboulée par une manifestation d’ordre surnaturelle le poussera à trouver refuge auprès des Unavowed. En bref, un prêté pour un rendu. Lors de ma partie, j’ai ainsi pu rencontrer des fantômes, de potentielles recrues pour notre groupe et faire face à différents choix d’ordre moraux assez difficiles, tel que laisser vivre ou laisser mourir un ennemi. Même mes réponses lors des dialogues semblent vouloir dessiner un caractère spécifique à mon personnage auquel les autres répondront en concordance. Vous pouvez être compatissant, pragmatique voire sarcastique par moment. Et ce d’autant plus que le métier choisi au départ semble influer ne serait-ce qu’en partie sur nos compétences.

L’exploration de ce New-York possédé fonctionne presque comme un jeu de rôle moderne. Les membres du groupe Unavowed vont de mission en mission par le biais du métro car plus économique (dixit les dialogues du jeu). Tous se retrouvent d’abord dans leur quartier général, une vieille demeure remplie de bric et de broc. L’occasion alors de discuter avec chacun et d’en apprendre plus sur leur personnalité. Vient ensuite le début de la mission en lien direct avec la trame principale. Le métro cité plus haut devient alors un autre lieu de conversations banales qui viennent donner une nouvelle perspective sur nos chasseurs de l’étrange en les rendant humains, ou tout du moins attachants.

C’est aussi dans ce métro qu’il sera possible de choisir quels seront les deux compagnons parmi quatre qui vous accompagneront. Cette décision est plus importante qu’il n’y paraît, puisqu’untel n’aura pas les compétences de l’autre. Ainsi, lors d’une séquence où nous étions piégés, le problème semblait pouvoir être résolu grâce à Eli, un mage manipulant le feu. Or Mandana et son épée courbée qui était alors à mes côtés, m’a apporté en fin de compte une deuxième possibilité de résolution.



Que cela soit par ses dialogues à choix multiples ou ses énigmes, Unavowed semble prêt à nous surprendre par une rejouabilité excitante et rare dans le monde des jeux d’aventure. Son ambiance est oppressante et va de moment fort en moment fort. Son doublage est excellent comme souvent chez Wadjet Eye qui a su s’entourer de très belles voix. Son pixel art est superbement soigné et passe particulièrement bien même en haute résolution. De belles promesses donc en attendant la sortie de la version finale où nous pourrons rentrer plus en détails sur son potentiel de jeu d’aventure dont vous êtes le héros. Ou l’héroïne.

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