AaAaAA!!! – A Reckless Disregard for Gravity

Avec un nom forcément inventé pour ennuyer tous les testeurs du monde et les bases de données des sites de jeux vidéo, ce AaAaAA!!! (pour les intimes) joue la carte de la dérision totale. Qu’en est-il cependant du fun que ce jeu procure ?
L’art de se laisser tomber…
Ceux qui connaissent le Base Jump n’auront aucun mal à saisir rapidement le gameplay de ce titre clairement hors norme. Pour les autres, l’idée est simple : se laisser tomber, en vue à la première personne, du haut d’un building et faire le meilleur score possible à l’arrivée. Sensations garanties ! Pour se faire un maximum de points, il est possible de réaliser des « kiss » (baisers) lorsque l’on frôle un immeuble et des « hugs » (calins) lorsqu’on continue de les frôler tout en tombant. Ces deux scores seront additionnés à la fin de la section. Plus tard au fil des niveaux non linéaires que propose le jeu, il sera possible d’effectuer des actions aussi originales que l’utilisation de café qui ralentit l’action à l’écran, façon Bullet-Time. Une commande parfaite pour mieux viser et gérer la direction de son personnage même si le retour à vitesse réelle est très complexe à appréhender. Plus différent, la gestion des deux boutons de la souris permet de répondre à une foule de manifestants posés sur quelques poutres environnantes. Il suffira de les viser et de répondre de façon identique à leur humeur, même si c’est une action bien compliquée à effectuer en pleine chute. Enfin, certains bâtiments pourront être graffés d’une énorme insulte aux développeurs. C’est très fin.
Même si proposer des environnements réalistes aurait pu être une bonne idée, l’aspect très cartoon de l’environnement de AaAaAA!!! est assez efficace. Il est bien difficile de l’expliquer, tant un visuel ou deux le fait bien mieux et plus rapidement que des mots, mais il ne convainc pas forcement aux premiers abords. Il est fort probable que la plupart des nouveaux joueurs aient une mauvaise approche du jeu, en pensant y trouver quelque chose d’un minimum raffiné. Les décors sont clairement composés à la va-vite, sans réelle harmonie. Ils ne font que servir le gameplay et proposer un amusement toujours plus important. Ainsi, les développeurs peuvent sans rien expliquer partir dans des délires assez incroyables. Des plaques de scores qui flottent, des buildings superposés de façon anarchique, une superposition de poutres qui n’a aucun sens… Tout est bon pour proposer des niveaux intéressants à jouer avant tout. Pour la beauté et la poésie, on repassera. Tant mieux ?
Plus dure sera la chute.
Il ne suffit cependant pas de se laisser tomber et d’enchainer les actions pour gagner un niveau. En plus de devoir éviter tous les bâtiments sous peine de se casser la figure, il faut aussi atterrir au bon endroit cerclé d’orange tout en ralentissant à l’aide d’un parachute. Celui-ci s’active d’une simple pression sur la touche Espace et donne un effet d’apesanteur très complexe à gérer. Plus on s’approche du centre du cercle orange et plus on gagne de points. Si on se retrouve dans le vide, sans être parvenu à atterrir sur la terre ferme, alors c’est le Game Over. Comme pour les chutes brutales, cette fin de partie se matérialise par un joli son d’ambulance, un râle de douleur donnant un sens au titre du jeu et une remise à zéro du score effectué tout au long de la chute. Il n’y a plus qu’à recommencer en tentant de ne pas faire la même erreur une seconde fois. Au début très simple d’accès, les différents niveaux se compliqueront rapidement au point de devenir vite infernaux.
Mais comment donner son avis sur AaAaAA!!! sans parler de cet incroyable tableau de choix des niveaux ? Chacun présenté par un écran de télévision, collés les uns aux autres pour créer une sphère navigable avec les boutons fléchés disposés à gauche et à droite de l’écran, les niveaux ne sont cependant pas tous débloqués en début de jeu. En plus d’un score sur cinq étoiles qui permet d’entrer (ou non) dans le classement mondial, chaque niveau réussi offre un nombre de « dents ». Ces dents sont une sorte de monnaie d’échange permettant d’acheter les niveaux annexes à ceux déjà débloqués. Ainsi il est impossible d’aller piocher n’importe quel niveau au hasard dans la grande sphère proposée : il faudra terminer un des niveaux adjacents à celui-ci pour le débloquer et pouvoir l’acheter. En plus des niveaux de jeu, on retrouve aussi des tutoriaux venus débloquer les actions précédemment citées. Plus curieux encore : certains écrans affichent des indices qui, une fois cliqués, font apparaitre une phrase plus ou moins sensée sur la vie, le monde et tout le reste. Bref, les développeurs s’en donnent à coeur joie et ce ne sont pas ces rares, mais hilarants écrans de messages sonores offrant un cours zen, une recette de grand-mère et autres bêtises à déguster sans modération pour peu que l’on ne soit pas anglophobes, qui me feront mentir. Dans la même veine, on entendra quelques messages radio nonchalants et décalés lors de la sélection du niveau.
Au-delà de son concept, AaAaAA!!! fonctionne surtout grâce à un univers hilarant et des développeurs qui ne se prennent pas une seconde au sérieux. On fonce alors la tête la première dans le jeu de la dérision et du fun, sans se rendre compte de la difficulté pourtant bien présente des nombreux niveaux proposés. Il faut aussi saluer l’excellent travail réalisé sur la tonne de parties proposées, qui rivalisent d’originalité point de vue Level Design et qui ne se contente pas de copier/coller les idées d’un niveau à l’autre. AaAaAA!!! c’est le jeu fun par excellence, rien que ça.

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