Tesla : The Weather Man

Quand deux grands esprits de l’Histoire se rencontrent, cela fait des étincelles. Ce n’est pas peu dire quand il s’agit d’Edison et de Tesla. Mais quand l’un prend le pouvoir sur l’autre, c’est tout un monde de robots démoniaques qui tentent de dominer le bon sens et la réalité des choses. Ovni vidéoludique en approche !
L’utilité des bobines
Le courant alternatif de Tesla a triomphé et est officiellement financé. C’est pourquoi Edison entre dans une colère noire et construit une armée de robots maléfiques pour envahir le monde et se venger de cet affront fait à son égocentrisme indiscutable. Tesla, à l’aide d’un gant pouvant contrôler les éléments, va devoir l’arrêter. Ce jeu est, à l’image de son scénario, complètement frapadingue.
Avec ses airs de peinture d’adolescent à peine peaufinée, la direction artistique de Tesla surprend au premier abord. Clairement décevante, peu raffinée, elle met en avant un univers pas du tout crédible et très coloré face à son propos. L’entrée en matière n’est donc pas clairement à l’avantage des développeurs qui pourraient bien perdre quelques accros potentiels dès les premières minutes. Ce serait dommage pour ces impatients, car donner sa chance au jeu pourrait bien être une belle idée. Car passé le tutoriel et deux ou trois niveaux de présentation, celui-ci nous montre tout son potentiel.
Tesla va découvrir un gant tout d’abord doté d’un pouvoir télékinesique bienvenu. Ce pouvoir se contrôle tout simplement à la souris, en cliquant sur les objets (principalement des caisses) pour les porter et/ou les lancer dans la zone d’action. En dehors, l’objet est lâché et le contrôle est impossible. On bouge alors au clavier, l’objet soulevé à la souris, d’un bout à l’autre du niveau. Ce gameplay n’est ici qu’une grosse excuse pour enchainer les niveaux « puzzles » ou, pour arriver à la pancarte de fin, il faudra réveiller ses méninges et trouver de jolies combines pour éviter les pièges du jeu.
Un gant pour les contrôler tous !
Des ennemis sont dispersés sur la carte, eux aussi designés de façon très originale et absolument pas en phase avec l’univers proposé dans les cinématiques. Des tanks, des objets volants qui nous bombardent d’explosifs, nous ne sommes clairement pas dans un monde très crédible ni harmonieux visuellement parlant. Comment les éviter ? En attirant notre foudre sur eux, pour commencer.
La foudre est le premier pouvoir que l’on peut contrôler. Il s’agit tout simplement de viser un point d’impact avec son curseur pour faire s’abattre un éclair destructeur. Utile pour faire le ménage, surtout que cela fonctionne aussi sous terre pour peu qu’on utilise les bons fils conducteurs qui trainent par delà les niveaux. Cette même foudre permet aussi d’enflammer des caisses (pour un joli barrage faisant quelques dégâts) et peut briser la glace.
Une glace bien utile pour passer des fossés noyés, qu’il est impossible de traverser à la nage sous peine de voir son gant se court-circuiter et griller notre pauvre Tesla. Une belle astuce scénaristique pour justifier l’impossibilité de se mouiller un peu. En faisant tomber la neige, il est donc possible de faire « pousser » de la glace sur tout endroit étant déjà envahi par les eaux. En abusant du système, on peut même produire des effets indésirables tels que d’énormes pics de glace qui traversent l’écran et bien sûr, bugs irrémédiablement. Bien que peu précis, cela reste amusant à produire et à utiliser pour se forcer un passage lors d’un niveau un peu trop labyrinthique.
En plus du soleil dont il est possible de rediriger les rayons sur une zone, afin de tout faire fondre ou assécher, Tesla peut enfin faire tomber la pluie. Bien que dangereuses quand elle remplit des fossés, elle se trouve être une alliée lorsqu’on découvre que les caisses y flottent et permettent donc de se fraye un passage d’un point à un autre. En clair, les éléments sont les meilleurs alliés du joueur.
Il est possible de les améliorer tout au long du jeu, à l’aide de minéraux à récupérer qui peuvent être dépensés dans le menu adéquat. L’occasion d’étendre sa zone de télékinésie, de se gratifier d’un peu plus de vies, d’augmenter la vitesse de la pluie, la force du soleil, de la foudre et pourquoi pas de son propre personnage. D’autres petites utilités sont à dénicher dans ce menu, telles qu’un meilleur visuel des ennemis « hors écran » et l’obtention d’une force assez conséquente pour soulever certains types d’adversaires avec le pouvoir de télékinésie. Pratique pour s’en débarrasser en les lançant à travers l’écran ou, mieux, les faire se retourner contre eux.
Un bac à sable conceptuel
La première chose qui crève les yeux au lancement de Tesla : The Weather Man, c’est sa volonté de ne pas se prendre la tête. Le scénario est complètement sans queue ni tête (mais jonché de références historiques), c’est graphiquement très moyen et la direction artistique est bancale. Néanmoins, certains sursauts de génie sont à déceler à tous les niveaux du jeu. Les énigmes sont bien trouvées, les pouvoirs sont amusants à utiliser et la bande son, pourtant vite répétitive, est très motivante. Finalement, malgré tous les défauts, on se retrouve à réellement poursuivre l’aventure jusqu’au bout pour être récompensé par un final aussi dingue que les cinématiques précédentes.
Ce serait certainement se chercher des excuses trop facilement que de dires de Tesla qu’il est un jeu conceptuel avant tout. Mais c’est surtout un titre mêlant de la plateforme et de la réflexion avec du génie, pas mal de petites déceptions visuelles, mais tout de même beaucoup de bonnes choses qui suffisent pour laisser penser que les développeurs de ThoughtQuake ne sont pas à oublier de sitôt. De plus, Tesla est un homme de science fascinant, ici savoureusement mis en avant. Il faut juste ne pas s’attendre à une durée de vie immense, mais seulement à une bonne petite expérience vidéoludique intelligente et humoristique. C’est déjà bien, non ?

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