Jamestown : Legend of The Lost Colony

L’histoire de Pocahontas revisitée dans un shoot-em’up de science-fiction à moins de dix euros ? Il n’y a vraiment que les studios indépendants pour faire une chose pareille. Après deux ans de développement, Jamestown est enfin de sortie. Une bonne nouvelle ?
Jamestown, en Virginie
Le 14 mai 1607, une colonie britannique de 104 hommes dispersés dans trois navires contrôlés par le capitaine John Smith, s’installent dans la future Amérique et créent la ville de Jamestown. Ça, c’est la vraie histoire. Celle du jeu de Final Form est un peu plus ésotérique : reprenez les mêmes événements et transposez les sur la planète Mars, pour avoir un John Smith contrôlant de puissants méchas et des environnements bien plus chauds et extraterrestres. Pas de doute, c’est un shoot’em up. Jamestown est jouable jusqu’à quatre en coopération, avec une couleur différente pour chaque personnage. Quatre genre de tirs différents sont aussi disponibles, avec chacun leurs effets, leurs bons et leurs mauvais côtés. Chacun des types d’armes possède deux tirs, certains interagissant avec l’autre. Par exemple, l’un des quatre armements permet de faire exploser avec le bouton 2 les projectiles lancés avec le bouton 1. Dans le même ordre d’idée originale, une autre arme permet de rediriger son axe de tir à volonté afin de se permettre une totale liberté d’action sur le terrain.
Par original je veux bien dire qu’elles ne font que sortir du lot, tant les amateurs de shoot’em up trouverons ça « habituel » face aux terribles shoots de Cave et autres grands développeurs japonais continuant de nous créer toujours plus de schmup’s plus originaux les uns que les autres. Du côté des bonnes idées, on notera aussi ce système de crédits/vies, alloués à tous les joueurs. Comprenez par là que pour perdre un crédit, il faut que tous les joueurs à l’écran aient été détruits. Lorsqu’un seul joueur se fait toucher, il disparait de l’écran et, selon le mode de difficulté, prévoit sa réapparition dans plus ou moins dix secondes de jeu. C’est alors au(x) coéquipier(s) de s’arranger pour ne pas perdre d’ici là. Enfin, une fois détruits, certains ennemis relâchent un item permettant la réapparition instantanée d’un camarade disparu. Néanmoins, Jamestown n’a pas à rougir de la concurrence. Il s’impose même à leur égal, avec une excellente idée de scoring. À l’aide du troisième et dernier bouton/touche/clic utilisé dans le gameplay du jeu et pourvu qu’il ait amassé assez des pièces, le joueur peut enclencher un mode Vaunt générant une sorte de bouclier pendant de très courtes secondes autour du personnage.
Ce bouclier collecte alors tous les projectiles avec lesquels il entre en collision et les transforme en points. Une fois ce bouclier disparu, le mode Vaunt continue tout de même à améliorer vos tirs et à « comboter » tous vos points jusqu’à ce que votre jauge se vide entièrement ou que vous mourriez. Bien sûr, collecter des pièces pendant le Vaunt activé alimente aussi la jauge. Se lance alors un grand défi : rester dans ce mode le plus longtemps possible, sans mourir, en collectant un maximum de pièces. Jouissif. Enfin, si vous avez besoin d’une protection en urgence et que vous êtes en plein combo, désactivez le Vaunt pour stopper vos points, mais profiter d’un petit bouclier pendant quelques secondes. Une petite astuce qui se révèle très salvatrice à certains moments.
Il a tout d’un grand !
Le mode histoire est très inventif. Comportant cinq niveaux différents, il ne peut pas être terminé à toutes les difficultés. Ainsi, en mode Normal, seuls trois niveaux sont accessibles. Pour débloquer le quatrième, il faudra recommencer les trois premières étapes en Difficile. Pour débloquer le cinquième ? On se doit alors de terminer les niveaux précédents en Légendaire. Ce système de progression est très utile, surtout pour permettre à tous les publics de s’amuser dès le lancement du jeu sans avoir à regretter son choix de difficulté. Les débutants peuvent ainsi apprendre à jouer pendant que les habitués passeront directement aux choses sérieuses. Ces cinq niveaux sont tous précédés d’une petite cinématique faite d’écrans fixes nous racontant cette colonisation de Mars mise en parallèle aux vrais événements de 1607. Graphiquement, le jeu est assez incroyable de finesse . C’est très beau, la 2D fait des merveilles et les effets spéciaux subliment le tout. D’un point de vue des projectiles tirés, des rayons, des explosions, ont est vraiment devant un shoot’em up haut de gamme complètement ahurissant de qualité.
Tout cela est par ailleurs sublimé par une bande-son tout aussi merveilleuse, qui change terriblement de ces musiques trop japonaises pour être vraiment passionnantes à écouter des heures. Un shoot’em up aux bonnes musiques cela ne sert à rien, mais contribue à l’excellence artistique du tout. On ne va pas s’en plaindre, surtout qu’il suffit alors de se lancer sur le menu principal pour avoir une envie soudaine de se plonger dans l’aventure. Jamestown est beau, vraiment attirant. Bluffant pour une si petite production. La durée de vie ? Ajoutez à l’aventure principale un autre mode de jeu, le Gauntlet, vous proposant d’aligner les cinq niveaux en seulement deux crédits. Aussi, l’argent récolté pendant les parties permet d’acheter de toutes petites missions de survie/de scoring appelées les Challenges. Des modes de jeu cachés sont aussi au rendez-vous, histoire de bien enfoncer le clou et prouver que ce titre vaut son prix.
Honnêtement, j’ai beau chercher dans tous les sens, tenter de trouver la petite bête qui me fera tempérer mes propos sur Jamestown, mais je n’y parvient pas. Ce shoot’em up est tout simplement excellent. Très amusant, proposant un gameplay raffiné, des classements mondiaux ajoutant un peu de défi, Jamestown est surtout une petite pépite visuelle et sonore qui ne volerait pas sa place de grand jeu indépendant du moment. C’est tout ce que l’on souhaite aux développeurs de Final Form qui, pendant deux ans, ont développé ce qui semble être le plus sympathique shoot’em up « classique » et PC sortis depuis un bon bout de temps. Vous hésitiez ? Sincèrement, vous feriez bien de craquer.

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