Puddle

Parmi les très rares bons jeux PSP non tirés d’une licence existante, il y en a un qui m’a beaucoup marqué : « Loco Roco ». Derrière une prise en main des plus simple se cachait un gameplay intelligent que je regrettais de ne pas avoir vu réexploité, du moins jusqu’à ce que je joue à Puddle…

Tout d’abord 2 doigts.

Le désavantage des jeux dématérialisés c’est, comme je vous l’ai déjà cité, le manque de notice. Ce que je n’ai pas précisé c’est que parfois le jeu est tellement accessible qu’on n’a pas besoin de notice. Puddle démarre très simplement : vous visualisez un gobelet de café et à l’aide des gâchettes vous aller inclinez l’écran d’un coté à l’autre jusqu’à provoquer la chute du gobelet et ainsi l’écoulement du café dans les canalisations. Et voilà qu’en quelques secondes vous avez fait le tour des commandes disponibles, c’est simple, accessible et ça rappelle furieusement Loco Roco.

Quelques différences toutefois, car contrairement a ce que vous pensez vous ne contrôlez pas le fluide à l’écran, mais seulement l’inclinaison de l’écran qui entraînera votre liquide. Toutes les autres touches étant inutile vous ne pouvez sauter, ni contrôler la caméra, vous ne pouvez alors que laisser couler comme disent les djeun’s…

Puis un va-et-vient répété.

Une fois votre café balancé aux égouts il vous faudra guider celui-ci en alternant successivement des inclinaisons vers la droite, puis vers la gauche, un retour à droite doucement enchaîné d’un revirement rapide à gauche, etc. Car si les commandes sont simples le gameplay est en revanche extrêmement riche, votre fluide réagira de façon très précise à la physique que ce soit apesanteur, force centrifuge ou autre.

Il faudra donc jouer de vos index (et non de vos pouces pour une fois) pour contrôler habillement votre liquide et éviter d’en perdre une trop grande quantité en route car ci vous ne conserver pas la dose minimale, il faudra recommencer le niveau depuis le début jusqu’à réussir à atteindre l’arrivée avec assez de votre précieux élément.

Graphiquement le jeu est beau et surtout varié, les jardins sont fins et bariolés, les labos propres et aseptisés et certains univers sont réellement originaux (mention spéciale au niveau sur feuille quadrillée comme on vous le montre ci-contre). Chaque atmosphère est traitée selon ses propres graphismes donnant au tout un mélange détonnant. Fausse joie suite à la scène dans les toilettes… j’aurais tellement aimer faire couler du liquide partout (quoique à bien y réfléchir j’ai du faire ça assez souvent aux abords des bars servant de la bière en grande quantité).

Jusqu’à ce que le fluide arrive à destination.

Sous ses airs simples Puddle camoufle un gameplay réellement riche. Si une pseudo histoire vous permet de passer d’un monde à l’autre en guidant votre bien du point A au point B, elle est en fait uniquement prétexte à utiliser à chaque fois un nouveau fluide. En effet laisser couler de l’eau dans les égouts ne réagira pas de la même façon que de faire dégouliner de l’engrais dans le jardin.

Et si cette nuance est faible le joueur la ressent bien assez et devra recommencer les niveaux plusieurs fois pour s’approprier chaque élément. Ajoutez à cela des propriétés physiques plus spécifiques comme l’explosion de la nitroglycérine ou le contrôle en apesanteur et vous voilà avec un jeu des plus complet.

À chaque fin de niveau votre score sera calculé en fonction de divers paramètres, comme le temps mis à traverser le niveau et la quantité de fluide restante, le tout permettant de vous attribuer (ou non) un élément correspondant à votre réussite à savoir or, argent ou cuivre représenté par son symbole scientifique respectif (Au, Ag et Cu). La difficulté du titre est progressive sans être frustrante et si les premiers espaces permettent d’obtenir aisément un rank « Au » il deviendra quelques mondes plus tard bien plus compliqué de finir un niveau en obtenant un quelconque grade.

Un bémol par contre sur la musique qui correspond typiquement à de la musique d’ambiance expérimentale d’étudiants artistiques où, comme dirait mon petit frère, «c’est de la merde». Les fonds sonores sont mous et si cela correspond pour des phrases au contrôle assez lent comme l’apesanteur on aurait aimé quelque chose de bien plus vif pour des passages tendus comme le carburant de fusée ou la nitro.

Bien entendu c’est plus drôle à plusieurs.

Puddle est un jeu idéal à partager avec des potes. Que l’on soit spectateur ou joueur, le jeu est un régal, la physique est précise et chaque personne n’éprouvera pas la même difficulté aux mêmes endroits, un de vos amis pourra passer en une fois un niveau que vous avez raté 15 fois. Un compteur d’essais sera d’ailleurs visible lors du rechargement du niveau suite à chaque tentative. Il est d’ailleurs dommage de voir autant de temps de chargement. Ainsi, on apprend les différents pièges cachés par les créateurs à grands coups de jurons, à côté de ses potes. Ou comme dirait l’un d’eux «Oh les suceuses de tondeuse à gazon !».

Le titre permet aux plus mauvais joueurs (au sens fairplay du terme) de sauter un niveau trop difficile à leur goût, en utilisant le joker disponible seulement 3 fois sous le nom évocateur : « faire son ouin-ouin ». Le terme fera sourire et donnera aussi l’occasion de charrier ses amis : « non mais regarde l’autre il joue encore son ouin-ouin ». De cette façon, chaque joueur voudra repousser ses limites pour ne pas être humilié en société ou s’il joue seul, tout simplement pour découvrir le niveau suivant, car le jeu est extrêmement addictif.

Les jeunes savent y faire…

En résumé Puddle est un de ces petits jeux qui savent intelligemment réexploiter des concepts esquissés par d’autres titres pour les pousser et les enrichir par bien des nouveautés (d’ailleurs, cette logique n’est pas nouvelle, Kinect n’est que l’héritage de l’Eye Toy par exemple). Au-delà de son côté étrange, le jeu saura être une des expériences les plus intéressantes de la physique depuis Little Big Planet sans pour autant vous coûter le prix d’un jeu « matériel ».

Comme quoi quelques étudiants brillants savent parfois faire des jeux plus intelligents, plus intéressants, plus fun et moins cher que les blockbusters que vous finirez sûrement en autant de temps. Alors, espérons que Konami rentre dans ses frais pour pouvoir continuer à promouvoir de jeunes talents. Sur cette phrase pleine d’espoir (mais aussi de scepticisme) je m’en vais nettoyer mes chaussures, j’ai du marcher dans du Puddle.

3 réflexions au sujet de “Puddle”

  1. Le gros point negatif à mon gout c’est les temps de chargement extremement long entre chaque mort. Et pour un « Die and retry » c’est tres handicapant

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    • Les temps de chargement sont vraiment long et à mon grand regret ce défaut devient de plus en plus présent dans les productions actuelles. Je l’accepte encore d’un titre dématérialisé mais beaucoup moins d’un jeu a 70€. A moins que les standarts actuels n’est changé pour ce qui concerne les temps de chargement… il est loin le temps des cartouches.

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