Skylanders : Swap Force

La poule aux oeufs d’or d’Activision revient avec un troisième opus se voulant différent. Quand on tire sur la corde, généralement, ça se voit et cette fois, les p’tits gars du marketing ont laissé les développeurs de Vicarious Visions (des vieux de la vieille) faire ce qu’ils voulaient de la bête pourvu qu’ils vendent des figurines. Les développeurs sont-ils parvenus à leurs fins ?

Cette fois, ils peuvent sauter !

C’est toujours une blague de parler de Swap Force via cette nouvelle feature « révolutionnaire », mais mine de rien c’est le symbole du changement pour les Skylanders. Si vous ne savez pas ce que c’est, que vous avez vécu sur une ile déserte ces trois dernières années, alors on vous conseille d’aller lire notre « Guide pour Parents Perdus ». Mais revenons rapidement sur le concept : des statuettes/jouets que vous placez sur un périphérique nommé « Portail » vous permettant de jouer avec le personnage représenté, tout en sachant que son évolution (par niveaux), ses pouvoirs débloqués et les chapeaux avec lesquels on l’a décoré restent inclus « dans » la mémoire de la statuette. De sorte que l’on puisse échanger cela avec des amis, jouer avec son Skylanders chez les autres, etc. Swap Force, c’est la même chose, mais différemment.
Je m’explique : les développeurs ont changé et par la même occasion, la façon de voir les choses en ce qui concerne la construction du jeu. Sans vous révéler le scénario (je ne vous laisserai pas gâcher le plaisir de vos enfants !) sachez que le jeu suit l’histoire de Giants comme le fait un dessin animé du samedi matin : de loin, en ne prenant pas de risque. Ici, c’est le personnage prétentieux, mais gentil qu’est Flynn qui est mis en avant. Héros de cet épisode, suivant les Skylanders et le Maître du Portail (nous, le joueur) dans des péripéties centrées autour d’un volcan qu’il ne faut absolument pas réveiller, Flynn est le pendant comique d’un jeu pour enfant qu’il est très amusant de parcourir quand on est grand. Giants était un poil moins inspiré que le premier jeu et c’est une bonne chose de voir ce Swap Force qui reprend tout à l’identique, mais avec une vision artistique différente.
Déjà, c’est plus beau. Ouf ! Car mine de rien, Spyro’s Adventure et Giants était assez grossier visuellement. La possibilité de sauter est mise en avant par des animations beaucoup plus fines, des effets de lumières enfin dignes des consoles sur lesquelles ils sont lancés et des textures beaucoup plus sympathiques à l’oeil. Problème : le jeu est clairement pensé pour la Xbox One et la PlayStation 4, ce qui nous donne des versions PS3 et XBox 360 assez baveuses et floues. C’est donc beaucoup mieux que les deux précédents opus (il n’y a pas photo), mais il y a quand même ce souci qui gênera les amateurs de belles images.

Mais qu’est-ce qui change au juste ?

En plus d’avoir accès à une toute nouvelle histoire de 17 niveaux assez longs (environ 30 minutes chacun), Skylanders : Swap Force propose une grosse nouveauté : des figurines qui se détachent. Le haut et le bas de certaines figurines « Swap » peut donc être détachés (via deux aimants bien puissants) et attachés sur d’autres parties. Vous pouvez avoir le haut d’un Skylanders de l’Air avec le bas d’un Skylanders de la Nature. Vous pouvez utiliser les propulseurs d’un Skylanders du Feu avec les pouvoirs du pistolet à bulles d’un Skylanders de l’Eau. Cela permet deux choses : de proposer au joueur énormément de combinaisons, mais aussi de permettre à Activision de nous faire passer à la caisse. Malins !
Contrairement aux géants de Skylanders : Giants (d’ailleurs entièrement jouables comme toutes les figurines depuis le premier opus), les figurines Swap Forces sont réellement amusantes à jouer et se suffiraient presque à elles seules. Mais évidemment, de nouveaux personnages ont fait leur apparition dans ce Swap Force et il faut bien avouer que les designs sont toujours aussi inventifs. On en reparlera avec le guide d’achat à venir dans les jours qui suivent ce test, mais la créativité des character-designer est sans faille ! Contrairement à Giants, ici, il y a beaucoup plus d’inspiration.
Sous une forme beaucoup plus « rangée » et avec une base principale vaste qui rappelle celle de Spyro’s Adventures (adieu le petit bateau ennuyant de Giants), on retrouve tout ce qui a fait le succès et la durée de vie de la franchise : des arènes, des défis (qui ne sont plus liés aux Skylanders, mais qu’il faut trouver dans les niveaux), mais aussi des mini-jeux Swap Force. Car voyez-vous, chaque figurine Swap possède un élément (comme les Skylanders classiques), mais aussi un pouvoir spécifique : creuser, rebondir, voler, grimper, etc. Et évidemment, des portes pas du tout cachées seront à ouvrir dans les différents niveaux de l’histoire pour débloquer un de ces mini-jeux. Globalement, ceux-ci sont très décevants : soit peu maniables, soit trop difficiles, soit au contraire trop durs, ils semblent avoir été réalisés avec beaucoup trop de hâte.

Un bon troisième jeu

Oui, Skylanders est une pompe à fric. Mais il le fait bien, intelligemment, avec (et c’est ce qui est le plus étonnant dans l’affaire) un respect de ces petits fans qui semble trop étrange pour être vrai. Mais finalement, c’est un bon compromis : d’accord, l’éditeur profite de l’attachement de votre enfant à Skylanders pour vous faire acheter beaucoup de figurines et de contenu additionnel (deux niveaux à acheter sont déjà prévus), mais en échange ils tiennent pour l’instant leur promesse en terme de jeux d’Action/Plateformes simple, mais de qualité, pleins d’humour, variés et très dépaysants. Et Swap Force ne déroge pas à la règle même si évidemment, ils ont rajouté un paquet de portes à deux pouvoirs qui vous obligent à posséder une figurine Swap Force de chaque élément.
Par contre, il va falloir oublier le jeu en coopération tant celui-ci est lourd à pratiquer. Le lien qui unit les deux personnages est très court si bien qu’on a vite fait de se gêner, la caméra gère très mal les deux personnages et cela n’est finalement intéressant qu’en arènes seulement. Surtout que les défis ne sont jouables qu’en solo. Aussi, musicalement, Lorne Balfe est beaucoup moins inspiré et ce ne sont pas les reprises d’anciennes musiques façon techno qui changeront cela.
Reste que Skylanders : Swap Force est sans aucun doute un bon jeu, le troisième d’une série que les grands adorent détester parce qu’évidemment, elle est très consumériste, mais en donne pour son argent à l’enfant qui y jouera. Comme toujours, il faut surveiller ce qu’on achète, ne pas acheter à l’aveuglette et savoir s’arrêter. Sans cela, évidemment, on achètera de l’inutile. Mais en soi, Swap Force est un très bon jeu d’Action/Plateformes pour plus jeunes (et les grands enfants) qui peut se partager aisément en famille et propose une interactivité très amusante avec des jouets toujours correctement réalisés. Certes, il est très coûteux au final, mais au moins on sait quoi leur acheter à Noël !

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