Tower of Guns

Joe Mirabello est un mec vraiment sympa. Il a pensé à vous, pauvres joueurs disposant de peu de temps ou de trop de jeux à faire. Tower of Guns est un jeu sur le pouce. C’est un jeu à faire le temps de votre pause déjeuner, pendant une heure ou deux, à dézinguer moult machines infernales crachant des balles à l’infini et au delà. Votre cerveau reptilien, vous ne pouvez le nier, a soudainement besoin de destruction primaire. Armez-vous et plongez dans les tréfonds de cette tour infernale !

 »Cloudy with a chance of bullets »

Ne réglez pas votre téléviseur, vous n’êtes pas dans la quatrième dimension. Oui, Tower of Guns est un jeu sans histoire, je veux dire sans scénario, ni rebondissements, ni narration à outrance. Pour le coup, imaginez plutôt un Doom ou un Quake qui aurait fait un enfant illégitime à Binding of Isaac. C’est en tout cas ainsi que son développeur le définit, mais reste à savoir si ces belles paroles sont légitimes. Ou pas.

Voilà donc un jeu très arcade et en tant que tel, il se manie avec aisance sans les lourdeurs du genre comme s’accroupir, s’allonger, ou encore retenir son souffle pour mieux viser avec un fusil à lunette. Ici, on se déplace rapidement, on saute, on tire et on ne recharge jamais notre arme. Ça a le mérité d’être simple et immédiat.

Avant de vous lancer à l’assaut de la tour, il faudra choisir entre deux armes, une qui tire des scies circulaires lentes mais puissantes et une autre qui tire bien plus rapidement mais dont les dégâts sont plus faibles. Vous aurez également à choisir entre deux compétences, un double saut ou l’absence de dommages quand vous tombez de haut, et on tombe souvent de haut dans une tour. Choisissez une arme et une compétence – plusieurs peuvent être débloquées – et vous voilà fin prêt pour partir déboulonner du robot par paquet.

Un peu moins d’une dizaine de niveaux vous attendent dans ce roguelike à la première personne, les niveaux étant découpés en différentes pièces dont la structure, les ennemis et le butin à ramasser sont générés aléatoirement à chaque fois que vous recommencez une nouvelle partie. Votre défaite vous obligera à tout recommencer depuis le début sans autre forme de procès.

Tower of Guns est destiné à ceux qui recherchent un jeu rapide à jouer, pour une courte session d’une heure ou deux, le temps de se défouler. Pour autant, il ne faudrait pas croire que la ballade sera tranquille, cette tour pouvant très vite devenir un enfer vous projetant au cœur d’une tempête de balles.

/destroy all

Détruire des trucs, c’est marrant. Réellement. A la belle époque, Doom savait nous offrir ce plaisir instantané du frag. Je vois, je tire, je tue. C’est primaire, mais tellement jouissif. Tower of Guns essaye de reproduire le même effet en ce concentrant sur l’essentiel qui font qu’un fps peut être simplement fun à jouer au lieu d’être prise de tête.

Le système de compétences (perks en anglais) est vraiment le bienvenu et ajoute du dynamisme à l’action de façon exponentielle. Il est en effet possible d’accumuler certaines d’entre elles pour par exemple vous offrir une capacité de saut démentielle. De la petite monnaie est disséminée un peu partout, et parfois il est possible d’en récolter sur la carcasse encore fumante des robots (littéralement, ils disparaissent dans une explosion), et servira alors à s’acheter ces fameuses compétences, tandis que d’autres seront données par certains ennemis ou boss une fois défaits.

Mais ne croyez pas pour autant qu’il s’agisse d’un fps bête et méchant, et uniquement old school. En effet, une subtilité de taille vient s’ajouter au reste. Si un bon ennemi est un ennemi mort, il est aussi et surtout la source de l’amélioration de votre arme, laissant derrière lui diverses boulettes colorées, et plus spécialement celles teintées de bleu, qui une fois récupérées, s’accumulent et font gagner un niveau à votre outil de mort. C’est de cette façon que votre pistolet devient plus puissant. Mais attention, si ces boules bleues améliore votre arme, prendre des coups de vos adversaires vous en fait perdre. Pour résumer, plus vous serez à même d’éviter les balles adverses, plus votre flingue sera puissant.

Lunch Break Game

Lunch break game est le terme utilisé par Joe Mirabello pour parler de son œuvre. Vous avez peu de temps pour jouer ? Alors pourquoi ne pas vous lancer une petite partie d’une heure et peut-être un peu plus histoire de vous défouler un moment, enfin, si et seulement si vous êtes capable de vous défendre ! Et c’est exactement ce à quoi il faut s’attendre. Tower of Guns est un jeu fait pour se détendre avec ce qu’il faut de challenge pour avoir envie d’y retourner à l’occasion, de s’en jeter une comme ça, pour le plaisir, et tenter de faire mieux que la dernière fois. Les niveaux ne sont pas très long, on est dans l’action constamment, sans temps mort ou presque. ToG a vraiment été conçu pour être terminé en une à deux heures grand max.

Néanmoins, sa très bonne rejouabilité (merci la génération procédurale !) et le fait qu’il soit un roguelike font que chaque partie est différente de la précédente et permet dans une certaine mesure de renouveler l’intérêt à chaque fois. Bien évidemment, on est pas à l’abri de trouver tout cela répétitif à force, mais de toute façon Tower of Guns n’est pas pensé et n’est pas recommandé pour de longues sessions de jeu.

C’est un jeu arcade qui emprunte à Doom ou Quake pour les sensations, et qui par moment me rappelle également les manic shooters, ces shoot’em up de l’enfer de la boulette non stop. Car il pleut énormément de plomb vous demandant de rester alerte pour arriver à danser entre les balles rapides de tel canon et celles plus lentes d’un autre, sans oublier les robots volants et par conséquent mobiles. C’est de cette multiplicité des dangers que provient la difficulté de ToG, d’où cette nécessité d’arriver à faire fonctionner notre cerveau sur les différents timings de ces dangereux projectiles.


Nerveux et à la prise en main immédiate, Tower of Guns propose le mélange improbable d’un fps à la Quake et d’un bullet hell à la nippone, dans un écrin de roguelike et fait de troisième dimension à la robe dessinée à la main comme un comics, le tout agréablement souligné par des accents de musiques rock. Le terme  »jeu de la pause déjeuner » lui colle bien à la peau et le définit assez bien. C’est un défouloir assez dingue et délirant dans un univers fait de métal et de canons surpuissants. Il y a définitivement de quoi s’amuser là dedans.

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