The Castle Doctrine

Quand Jason Rohrer parle, on l’écoute. Quand il crée, on teste le résultat. Et quand il sort des sentiers battus ? On tente de comprendre ou il veut en venir. Mais quoi qu’il en soit, Jason Rohrer donne envie de parler de lui.

Un jeu totalement cassé

Sans aucune musique et avec un pixel-art classique, The Castle Doctrine est une simulation de cambriolages massivement multijoueur. Vous commencez par créer votre « maison » en posant des murs en carton, en brique et autres systèmes d’alarmes plus ou moins sophistiqués à base de chien de garde et de sol électrifié, pour défendre votre coffre mais aussi votre petite famille : sa femme, son fils et sa fille. Vous possédez un très faible portefeuille et ne pouvez donc pas créer quelque chose de très élaboré. Une fois cela terminé : vous le testez, en évitant de vous faire tuer. Si pendant votre test vous mourrez, c’est fini, vous recommencez tout à zéro.
Votre plan fonctionne, il faut donc cambrioler une maison de votre côté. La liste des joueurs apparaît et vous avez l’embarras du choix, avec des statistiques de cambriolages réussis et d’attaques supportées pour chacun des joueurs. Choisissez bien et plongez dans une création peut-être facile, qui vous permettra de traverser simplement un chemin pour vous diriger vers le coffre et voler l’argent de quelqu’un de bien réel, que vous ne connaissiez pas il y a cinq minutes. Si vous vous faites manger, électrocuter, tirer dessus à bout portant par madame et son Shotgun, alors c’est la mort. C’est fini, vous recommencez tout à zéro.
Le déséquilibre est total et comme vous le précisent les paragraphes précédent, on meurt très rapidement et très souvent. Le jeu ne propose aucune sauvegarde et votre progression est totalement temporaire. Il suffit d’une attaque, d’une malchance, pour perdre. Et bien entendu, les possesseurs du jeu depuis son lancement sont bien plus avancés et possèdent des statistiques tout simplement hallucinantes. En clair, il est pratiquement impossible de jouer à The Castle Doctrine.

Et pourtant, on y joue…

La raison qui fait que les joueurs persistent à tenter de sortir du lot sur la liste ? Le concept, bien évidemment. Totalement original et très facile d’accès, il permet aussi et surtout aux plus inventifs d’élaborer des pièges incroyables qui relèvent du pur génie machiavélique pour certains. Mieux encore : débarquer dans une salle comblée de pièges et réussir à les passer donne un sentiment de satisfaction assez unique. The Castle Doctrine a ses moments de grande classe.
Malheureusement, il est impossible de le conseiller à quiconque cherche un réel « jeu », pour s’amuser de façon basique. The Castle Doctrine est un essai, un brouillon, un test, un concept et Jason Rohrer en est bien conscient quand il le vend à petit pris sur Steam. Ce jeu est une sorte d’expérience permettant de savoir ou sont capables d’aller les gens pour trouver un sens à un jeu qui en manque un peu. Son concepteur peut être fier : les joueurs ont joué le jeu. Même si malgré tout, on préfère quand le créateur finit ses jeux. Inside a Star-Filled Sky en fut un bon exemple.

0 réflexion au sujet de « The Castle Doctrine »

  1. J’avais été vraiment séduit par les promesses du jeu, mais après y avoir joué, j’ai pu y voir y peu les mêmes problèmes que toi. C’est n’est pas un jeu « fun ». C’est plus un problème ou un puzzle infernal.
    Mais comme la montée en difficulté est délirante c’est super démotivant.

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