The Amazing Spider-Man 2

Chaque sortie de blockbuster est bien souvent accompagnée d’un jeu, The Amazing Spider-Man 2 ne déroge pas à la règle. Toujours édité par Activision, et ce, depuis plus de quinze ans, c’est une nouvelle fois Beenox qui est chargée du développement. Après trois jeux, cette suite se veut plus grande encore, et plus léchée. Dès les premiers pas dans le jeu, Beenox s’éloigne encore plus de la trame du film pour offrir une histoire originale dans le même univers. Du film, rien ne reste ou presque. Les personnages n’ont pas le visage des acteurs, ni leur voix.

On s’fait une toile…

Du premier jeu, il ne reste plus grand-chose. Si le web-zip reste (un bouton permettant de faire aller notre personnage à un point précis), tout le reste a été complètement revu. En monde libre, le websling (balancement) a été modifié. Cette fois-ci, les toiles s’accrochent vraiment aux bâtiments. De plus, chaque gâchette contrôle un lance-toile en particulier (gauche et droite). Ceci peut sembler anodin, mais maîtriser ce balancement est nécessaire pour vraiment jouer à l’araignée dans les rues de Manhattan. Tisser du bras gauche permettra ainsi de mieux aborder les tournants vers la gauche et vice-versa. Les toiles ne s’accrochant plus au-dessus des immeubles, il est alors plus compliqué de se balancer quand il ne s’agit pas clairement d’une rue… et c’est tant mieux ! Cette nouvelle méthode procure une vraie satisfaction une fois maîtrisée, même si cela peut paraître un peu frustrant lors des premières heures de jeu. Une fois bien prise en mais, elle offre un plaisir réel au point de vous faire vous balader dans raisons apparentes. À vrai dire, ayant joué à tous les jeux Spider-Man, je pense qu’il s’agit ici du meilleur websling jamais offert dans une adaptation vidéoludique. Toujours en mode libre, il est intéressant de signaler l’apparition d’un nouveau système nommé « Héros ou menace ». Dans le scénario, une armée s’installe à Manhattan pour s’occuper des crimes, et comme Jameson le répète sans cesse, Spider-Man est une menace. Afin de ne pas être attaqué par cette armée privée, il vous faudra régler des crimes, faisant progresser votre héroïsme. Si vous échouez, ou si vous ne la réglez pas, celui-ci disparaîtra vous faisant ainsi passer dans la jauge de menace, et vous aurez bien moins d’aisance à vous promener (robot, mur désactivant les lances-toiles etc…). Si sur le papier ce système est intéressant, il l’est un peu moins en jeu. Pour la simple et bonne raison qu’il y a trop de crimes, ou alors ils disparaissent trop vite. Certain sont fun, d’autres le sont moins et surtout quoi qu’il arrive vous aurez le droit à des chargements qu’ils soient cachés ou non. Et au bout d’un moment, on est en droit d’en avoir un peu marre de refaire les cinq mêmes événements. On peut se demander si ce problème est quelque chose d’inhérent au genre.


De grands pouvoirs…

Côté scénario, comme dit précédemment, il diffère assez radicalement de celui du film. Tellement que la ravissante Gwen Stacy n’est plus du tout présent et qu’Électro n’est qu’un mini événement entre deux missions. Dès le début, le but sera de retrouver le tueur de votre oncle (chose que le film a totalement oublié de faire). L’histoire tournera alors entièrement autour des pouvoirs et de l’acceptation de cette responsabilité. Une figure de père pour vous enseigner quelques leçons bien utiles, et une figure criminelle qui pousse Peter à questionner la morale. Aidant la narration, chaque boss aura droit à son petit question/réponse. Une série de cutscène avec une question à poser à votre adversaire pour établir un dialogue. Là encore, même si l’idée est vraiment intéressante, elle ne fait que donner l’impression d’un semblant d’interactivité. On peut alors poser les trois questions, écouter les réponses puis finir le dialogue sans vraiment avoir gagné grand-chose. Le gameplay est calqué sur la majorité des jeux modernes. Pour ceux ayant beaucoup joué au premier Amazing, une chose vous sera bien déroutante : le marqueur de danger (sixième sens) est inversé. Alors que dans le premier il était blanc pour les ennemis proches et rouge pour une attaque à distance, ici, c’est le contraire. C’est un détail, mais celui-ci peut vraiment devenir gênant lorsque l’on a été de ceux à passer plusieurs dizaines d’heures sur le précédent opus. On appréciera néanmoins une réduction importante des QTE. Beenox aime ses personnages et les boss sont bien travaillés. Mais voilà, ces boss, ils sont assez anecdotiques. Toujours intéressants scénaristiquement, ils ne sont pour autant pas plus difficile à battre que le soldat moyen une fois la technique comprise. De plus, tout un tas d’ajouts son disponible rendant votre tête de toile plus agile, plus rapide, plus fort et avec un lance-toile permettant de tirer des ondes d’énergie. Il y a chez Beenox comme une volonté de ne pas suivre le film, et même si c’est une bonne chose, les fans de ce Spidey-là s’en retrouveront sûrement légèrement déçus. Il est intéressant de noter que les thèmes et musiques de Samuel Laflamme se rapprochent bien plus des thèmes d’Elfman sur la série de Raimi que sur le reboot Amazing.


… Impliquent plein de trucs à débloquer.

L’autre élément utile, que certain prendront pour du fan-service totalement assumé, c’est l’importance des costumes déblocables. Assez simples à avoir, ils ne sont ici pas simplement un ajout esthétique. Chacun des costumes a ses caractéristiques propres (résistances au feu, balles, etc.) pouvant se montrer utiles dans certaines zones du jeu. De plus, ils ont une progression par niveau (sept niveaux par costumes) permettant d’augmenter celles-ci. Attention toutefois, si vous êtes considérés comme menace par la population, ces atouts s’annulent. Parmi les autres contenus déblocables, on trouvera les comics (quinze comics entier et lisible disponibles avec la récolte des 300 pages éparpillés dans la ville), les classiques figurines, artworks et challenge de combat. Et tout ça vous le retrouverez au Comic Stand tenu par Stan Lee lui même, qui doit bien être le personnage le mieux modélisé.


Malgré tout ce vrai bon travail fait par les Québécois de chez Beenox, le jeu souffre d’un problème majeur : le temps de développement. L’impact de celui-ci, ayant été de deux ans selon les communiqués officiels, se ressent directement sur le jeu. Ils ont amélioré les acquis de leurs précédents jeux adaptés du tisseur, mais il manque toujours ce petit quelque chose qui le fera sortir du lot et lui permettant de ne plus être classé comme un « jeu à licence », ceux que tous redoutent. Le pire restant les temps de chargement interminables pour le moindre événement, que ce soit pour une mission (compréhensible) ou pour entrer dans le magasin de comics (ça prend autant de temps de charger quatre murs et Stan Lee ?!) On ne peut que le regretter et espérer voir un jour les développeurs sur un jeu avec un temps de développement plus correct, et sur un jeu qui ne serait pas adapté d’un film. Mon petit doigt me dit que ce n’est pas près d’arriver, mais comme on dit souvent : Wait & See.

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