Titan Souls

Depuis deux/trois ans, certains types de jeux sont ultra attendus. Les premiers viennent des différentes campagnes de crowdfunding, où les joueurs financent directement un projet afin qu’il puisse sortir un jour, sans aucune garantie. L’autre catégorie, celle dont fait partie Titan Souls, sont les jeux qui ont fait fureur lors d’une game jam et qui ont une base suffisante pour continuer le développement et en faire ainsi un titre complet qui va au-delà d’un prototype.

David contre Goliath.

Grâce à Devolver Digital, ce petit éditeur de la hype qui n’hésite pas à accompagner des projets foufous comme Hotline Miami, Serious Sam, Always Sometimes Monster (et qui n’en est pas à son premier jeu édité venant d’une game jam, étant donné qu’on leur doit Gods will be watching de Deconstruct Team et Broforce de Free Lives), il n’est pas étonnant de voir Titan Souls d’Acid Nerve dans leur catalogue. Développé lors de la vingt-huitième édition de la Ludum Dare en décembre 2013, Titan Souls répond avec ingéniosité au thème qui était « vous n’en avez qu’un ». Vous contrôlez un petit bonhomme, armé d’un arc et d’une seule flèche pour la totalité du jeu. Les combats sont d’une grande violence et ultra rapides étant donné que vous n’avez qu’un seul point de vie. Du coup, à la moindre éraflure ou projection contre un mur, c’est la mort. Rassurez-vous, il en est de même pour les titans.

Crim contre le Yéti

Une fois que vous entrez dans l’arène d’un des dix-neuf boss, vous ne pourrez en sortir que de deux manières : en tuant le titan ou être tué. Chaque arène est suffisamment petite pour forcer le combat et suffisamment grande pour pouvoir esquiver les coups. Une fois dans l’arène, lorsque vous rencontrez pour la première fois un titan, vôtre espérance de vie sera d’environ deux secondes à compter du moment où vous le réveillez (en lui tirant une flèche dessus). Des lors, vous avez quelque secondes pour récupérer votre flèche, et mourir lamentable via la première attaque, comme les énormes boules de neige du Yéti qui vous exploserons contre un mur. Une fois mort, vous réapparaissez au checkpoint de la zone, à quelque pas du boss. Dans notre cas, ici, la grotte du Yéti.

Après deux ou trois morts en boucle, on comprend comment éviter les trois premières boules de neige, avec la roulade magique dont vous abuserez pendant tout le jeu. Sauf que ce petit coquin de Yéti s’était gardé bien au chaud une quatrième attaque et il me roulera dessus… environ 80 fois ! Une fois que l’on comprend le pattern de chaque titan, il faut trouver son point faible, souvent en surbrillance et toujours très bien protégé. Dans le cas du yéti, il faut lui mettre une flèche dans son popotin. Evidemment, sur une phase complète de pattern, vous aurez environ une demie seconde pour planter votre flèche dans le point faible du titan. Deux options s’offrent à vous pour réussir : soit en lui tirant la flèche dessus, soit via votre pouvoir de rappel de la flèche. Ce dernier, permet de faire venir à vous la flèche tant que vous maintenez le bouton de rappel appuyé.

Inconvénient, vous ne pouvez pas bouger pendant cette action. Mais votre flèche reste meurtrière et une bonne alternative pour prendre à revers un des géants. Comme pour le Yéti (oui ce boss m’a traumatisé). Chacun des dix-neuf titans est complétement différent des autres, aussi bien dans leur design que dans leur pattern. Vous allez souffrir, beaucoup, mais chaque titan tué vous apportera gloire et richesse, ou du moins suffisamment de satisfaction pour passer au titan suivant. Afin de ne pas trop bloqué la progression, certain titans au choix du joueur seront optionnels, étant donné qu’il faut tuer un certain nombre de titans pour ouvrir une porte.

Un univers rempli de titans et de vide

Chaque arène se trouve dans un monde gigantesque et totalement vide. Vous ne tuerez que les titans et rien d’autre. Du coup le rythme du jeu est entièrement cassé. Notamment parce que, entre chaque mort, vous revenez au checkpoint de la mini zone qui contient deux à trois arènes. A ce que j’ai compris, ce système est fortement inspiré de dark souls, peut permettre au joueur de se mettre dans l’ambiance et surtout le forcer à s’appliquer lors de la confrontation contre le titan. Sauf qu’ici, comme il n’y a rien à faire dans le monde, c’est très lourd de toujours avoir à refaire les dix à quinze secondes de déplacement pour atteindre sa prochaine cible.

En plus d’être vide, les décors sont quelconques et la perspective des bâtiments complètement raté. C’est fortement dommage, car artistiquement, il y a vraiment du savoir-faire. Tous les titans ont un design très travaillé, on retrouve certaines sublimes fresques sur les murs. Du coup, on se trouve avec un jeu totalement déséquilibré artistiquement. Enfin, la bande son signée David Fenn est de toute beauté et retranscrit parfaitement cette univers onirique dans lequel on se balade. Elle donne du punch aux batailles épiques contre les titans.

Conclusion

Titan Souls est un jeu à ne pas mettre entre toutes les mains. Si la difficulté vous rebute passez votre chemin. Pour les autres, vous prendrez un énorme plaisir à venir à bout des titans, à rager un nombre incalculable de fois en insultant le titan de cheater, alors que vous savez au fond de vous que la faute vient uniquement de vous et de personne d’autre. Si toute l’atmosphère du jeu est réussie, on déplorera toute fois la grandeur du monde qui n’apporte strictement rien au jeu et qui casse le rythme de ce « boss rush » magnifique.

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