Etherium

Du jeu de stratégie en temps réel, en 2015 ? On croyait cette curieuse bête envolée après la mort de Westwood et la suprématie de Starcraft 2 mais il semblerait que le genre veut encore faire parler de lui. Pour cette fois, c’est les français de Tindalos Interactive (Stellar Impact) qui s’y collent…

Trois factions, une conquête

On ne va pas vous raconter ce qui sert d’histoire à Etherium, c’est assez basique : des planètes à conquérir, trois empires qui luttent pour en prendre le pouvoir, on a déjà vu cela des milliers de foi. Dans le rôle d’un de ces empires au choix, que ce soit les humains du Consortium, les Eveillés d’Intar et les Vectides, qui semblent être de vraies machines. Les trois races sont assez identiques en termes d’unités, seules quelques statistiques font la différence en plus du look. On est en terrain connu : quel que soit la race sélectionnée, cela se jouera plus ou moins de la même façon. Ce n’est pas un mal, ceci dit…
Etherium a plein de bonnes idées, à commencer par son mode Conquête. Vous y lancez une flotte pour conquérir plusieurs planètes pendant que vos adversaires en font de même. Chaque planète est constituée de trois avant-postes que vous devrez dominer. Les ennemis pourront tenter de vous en capturer un, vous pourrez vous aussi tenter de capturer celui de vos ennemis. Et que vous soyez en Attaque ou en Défense, il se lancera toujours une bataille nous plaçant au cœur du jeu.
Mais avant d’en parler, de ces batailles, continuons avec le mode Conquête. Vous y trouverez du tour par tour avec, à chaque tour, une carte piochée vous permettant d’obtenir un bonus ou de gêner la progression adverse. Gros problème par contre : le temps de réflexion des intelligences artificielles et beaucoup trop long ! On passe de long temps à attendre devant son écran sans que rien ne se passe, c’est complètement ennuyant.

Classique jusqu’au bout du clic ?

Sur le terrain, on retrouve des bases saines avec quelques originalités piochées sur certains titres un peu obscurs du genre. La carte est divisée en plusieurs secteurs à conquérir. Si vous placez la bonne unité sur un pilier de base (impossible de placer celles-ci ou vous le désirez), alors il commencera à en construire une. Une base vous permet de dominer le secteur. A vous, ensuite, d’améliorer cette base et d’en tirer un maximum de profit.
Quand vous construisez une base sur un secteur possédant un orbe d’Etherium, vous pourrez dépenser un peu de cette monnaie unique du jeu dans la construction d’un extracteur. Chaque extracteur vous fait bénéficier d’un bonus d’Etherium régulier. Avec cet argent, vous allez pouvoir faire grossir vos bases de plusieurs façons. Chacune de vos installations possède un nombre défini de « slots » d’améliorations, ou vous pourrez créer un laboratoire (pour améliorer votre niveau de recherche et accéder à de plus grosses unités si vous les avez débloquées avec vos points… de recherche), une raffinerie pour améliorer le rendement d’Etherium, un poste de commande pour obtenir davantage de points… de commande (décidément !) et autres fioritures intéressantes. La limitation de construction via le nombre de slots oblige à faire des choix cruciaux.
La plus importante des installations, c’est celle permettant de déployer des troupes autour de la base. Toutes les bases n’en seront pas capables si vous ne leur achetez pas l’amélioration et il n’y a rien de plus frustrant que de voir une base se faire attaquer et de ne pas lui faire apparaître des troupes fraîchement achetées à côté d’elle. Là aussi il va falloir choisir sagement quelles bases serviront d’accueil aux troupes que vous achetez (car vous n’en construisez pas, elles viennent de votre flotte) sachant qu’en plus, le nombre de troupes est extrêmement limité. On ne dépasse que trop rarement la dizaine d’unités en simultané (une unité en comportant en fait plusieurs, d’où le terme de troupes).

L’Etherium comme Tiberium

Oui, on a déjà vu toutes ces idées, dans des jeux comme Le Soleil de Tiberium, Rise of Nations, j’en passe et des plus obscurs. Il y a un peu de Dark Reign pour les vieux de la vieille qui s’en souviennent. Mais Etherium est surtout une volonté évidente de proposer des choses nouvelles, de changer un peu du STR habituel et curieusement, c’est tout le contraire qui s’installe. Malgré la limite de troupes, le principe de territoires segmentés et le mode Conquête, on se retrouve tout de même devant un jeu de stratégie en temps réel tout ce qu’il y a de plus classique.
Alors ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : Etherium n’est pas un mauvais jeu, loin de là, il a même de bons moments à proposer. Mais il est tellement précis dans ce qu’il propose qu’il enchaîne les missions et se répète inlassablement. Pas vraiment de scénario, aucun script à la Command & Conquer, juste de la domination par l’invasion : voilà ce que propose cet Etherium un peu bas du front malheureusement.
Reste à parler des conditions météorologiques, amusantes et bien réalisées quand cette tornade ne vient pas exploser votre grosse tourelle de défense fraîchement conçue. Cette idée est bonne et mérite d’être félicitée, surtout qu’elle prend tout son sens de « piège du hasard » en multijoueur. Malheureusement, coté multijoueur, les serveurs sont déserts… Etherium aurait au moins mérité quelques joueurs pour le faire vivre en ligne, là où il aurait trouvé davantage d’intérêt.

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