Eron

Eron est le jeu d’un unique homme, David Mulder. Plateformer ultra hardcore de son état, ce titre a directement titillée ma curiosité notamment grâce à un pixel art bien maitrisé. Maintenant, est-ce que cela suffit à rendre le jeu agréable ?

Plan plan cul cul.

Vous incarnez un robot qui doit… euh… avancer. Voilà c’est ça, il doit avancer pour aller… là-bas… Bon vous aurez compris, Eron ne s’embête pas à poser une histoire, aussi inutile soit-elle, pour avoir un background. Soit. Du coup, on ne fait qu’avancer, à l’aveugle, puisque rien n’est expliqué dans le jeu. Toutes les actions possibles ne sont pas intuitives, en dehors du changement de plan. Pour arriver au bout de chaque tableau, votre robot devra changer le plan sur lequel il se trouve, afin de faire apparaître ou disparaître des plateformes. Ce changement de plan est intuitif étant donné que, lorsqu’une plateforme est sur le plan sur lequel on ne se trouve pas, elle apparaît en transparence. Par contre, il est impossible de savoir quelle partie va disparaître lors du dit changement de plan. Etant donné que celui-ci s’effectue de manière ultra rapide, une simple pression de la gâchette permet de faire clignoter le plan et ainsi de voir les changements. Evidemment à faire pendant un saut, sous peine de voir le sol disparaître.

Parmi les features absolument pas intuitives se trouve la course, qui au premier coup d’œil, n’a pas vraiment de différence entre la marche et la course. On trouve aussi des grosses boules mécaniques à faire exploser pour désactiver une barrière électrique, principalement en fin de niveau, ainsi que le fait d’utiliser l’explosion de cette dernière pour faire un saut bien plus haut. Afin d’exploser une boule, il faut réaliser un changement de plan, alors que l’on se trouve en plein milieu de celle-ci sur le second plan. L’action est très simple à réaliser sur un simple saut. Par contre sur une chute, un saut propulsé par un court d’air ou autre, la chose devient bien plus compliquée étant donné qu’il faut réaliser le changement de plan pique poil au milieu de la grosse boule (il est impossible de faire un changement de plan si notre robot se trouve sur une zone pleine de l’autre plan). La rage par manque de skill commence à se faire sentir dès que toutes les features du jeu sont présentes dans un même niveau.

Un robot à demi-saut.

Eron est dur, très dur. Il faut être capable d’enchaîner les diverses actions, principalement les changements de plan, au timing parfait sous peine de mourir. Tout étant ultra millimétré, la mort va venir rapidement, et à chaque mort, il faudra recommencer le tableau en entier. Cette partie n’est pas la plus frustrante étant donné que les niveaux sont plutôt courts, trente secondes à une minute maximum. Là où le jeu vous fera rager c’est lors des sauts, caractéristique principale du jeu de plateforme et sur laquelle le droit à l’erreur est de zéro. La trajectoire d’un saut normal en avant, hors air-control, est à quelque chose prêt un demi-cercle. Ici ce n’est qu’un quart de cercle. C’est-à-dire que dès que votre robot atteint le point le plus haut de son saut, il tombe en ligne droite verticale avec impossibilité de jouer sur la trajectoire de la chute. Cet énorme problème, qui rend les mouvements ultra désagréables, sera la cause de plus de la moitié de vos morts.

Eron partait sur une bonne base. Avec son pixel art réussi (malgré des décors un peu vide) et sa bande son entraînante, il avait tout pour proposer une expérience courte mais agréable, surtout pour le prix d’un café parisien. Hélas, le saut de notre robot vient gâcher l’expérience de jeu, ajoutant une frustration qui n’a pas lieu d’être. Dommage.

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