Interview – Color Way (Hits Playtime)

L’équipe O■ aime bien utiliser les symboles peu fréquents sur nos claviers, mais c’est pour mieux nous expliquer le jeu qu’ils ont conçu pour le concours Hits Playtime de cette année. Si vous voulez y jouer, c’est sur ce lien qu’il faut cliquer. Pour smartphones, l’APK est ici.

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Bonjour à toute l’équipe. Commençons très simplement : pouvez-vous vous présenter à notre public, histoire de mieux vous connaître ?

Nous sommes l’équipe O■, cinq étudiants en 2ème à Supinfogame Rubika à Valenciennes.
Laura Chan et Clément Liéven, étudiants en Game Art & Management, sont les Game Artists de Color Way. Ces voisins de classe s’occupent de tous les visuels, et de tout support de promotion du jeu comme les trailers ou les vidéos « How to ».
Gwendal Reuzé, étudiant en Game Design & Management, est le Programmeur du jeu. Grâce à sa grande efficacité, nous avons eu rapidement des prototypes jouables, et nous pouvons rapidement corriger les quelques bugs rencontrés.
Nicolas Pankowiak et Pauline Broeckaert, étudiants en Game Designer & Management, sont les Game Designers, Level Designers et Community Managers de Color Way. Ce binôme fonctionne parfaitement et leurs visions du jeu étant la même, a permis d’avancer rapidement.
Pour gérer cette belle équipe, c’est Pauline qui prend la place de Producer.

unnamed (1)Avez-vous déjà participé à de la création de jeu vidéo en groupe, dans le cadre d’un concours, ou est-ce la première fois ?

Clément est le seul à avoir déjà participé à un concours de création de jeu vidéo, il avait travaillé sur Cosmogonite, l’année précédente, pour le HitsPlaytime. Pour ce qui est des autres membres de l’équipe, il s’agissait de la première fois dans des conditions « formelles » et de longue durée.
Comment a démarré l’aventure ? C’est vous qui avez contacté les organisateurs ou le contraire ?
Toutes les personnes de notre promotion intéressées par le concours HitsPlaytime se sont retrouvées un soir après les cours. Chaque personne ayant un game concept ou un univers intéressant l’a présenté aux autres. Une fois les présentations terminées, les équipes se sont formées autour des projets qui plaisaient le plus. Quelques jours plus tard, chaque équipe s’est inscrite au concours.

Parlez-nous de votre projet… Quel est-il et quelles sont ses originalités ?

Color Way est un puzzle game destiné aux plateformes mobiles. Il présente une mécanique originale de jouer avec les couleurs : mélanger différentes couleurs pour obtenir une ligne continue d’une seule et même couleur. Ce concept original plait beaucoup aux actuels joueurs, « ce jeu est tellement addictif », et il nous permet, en tant que Game Designers, de nombreuses possibilités au niveau du gameplay.

Si vous deviez ne choisir qu’une inspiration parmi tous les jeux que vous aimez, quelle serait celle qui définirait au mieux votre jeu à venir ?

Si nous devions n’en choisir qu’une, ce serait 0h h1, de Q42, pour son concept simple mais qui fait réfléchir les joueurs, et pour sa rejouabilité.

Le milieu du jeu indépendant vous est-il familier ?

Gwendal suit la scène indé avec intérêt depuis plus ou moins 2008. Bien qu’il ait toujours apprécié les jeux amateurs ou indépendants (via RPG Maker ou les heures perdues sur des jeux Flash), il s’y est –comme beaucoup– réellement plongé qu’aux environs de Braid.
Nicolas, lui, a toujours été un grand amateur des jeux AAA, mais depuis quelques années il s’est intéressé à la scène indépendante qui a su lui proposer de nouvelles expériences. Et quand on s’y intéresse de près, on y découvre des choses… incroyables !
Quant à Laura, Clément et Pauline, le milieu du jeu indépendant ne leur ai pas si familier, ils ne connaissent que les plus grands titres mais sans forcément les avoir testés eux-mêmes.

Que pensez-vous de ces quatre dernières années ayant franchement bousculé le milieu AAA du jeu vidéo avec la scène indé ?

Le terme « bousculé » est un peu fort, c’est une évolution qui a pris du temps et un cours finalement assez logique. C’est plaisant de voir des titres modestes sous les feux des projecteurs, ceux-ci se permettant d’aborder des thèmes différents que les « AAA », souvent via des approches nouvelles.
Les plateformes comme steam ou encore itch.io ont permis de mettre en avant des jeux – peut-être moins ambitieux – mais plus sincères et surtout innovants. Le public en est probablement devenu encore plus sensible et exigeant quant à l’expérience qu’un jeu peut leur offrir, et cela permet de faire avancer les choses.
On a cela dit tendance à s’y perdre, au vu du nombre de jeux qui sortent par jour, et il semblerait parfois qu’indé soit devenu une marque destinée simplement à élargir le public de certaines compagnies.

Qu’attendez-vous de ce concours, précisément ? L’apprentissage ? La mise en avant ? Le contact avec les autres équipes ?

Ce concours nous permet principalement de travailler en équipe sur un projet qui nous plait, aller jusqu’au bout des choses et réaliser un jeu vidéo. Ce n’est pour nous qu’une première grosse deadline et la possibilité d’avoir des retours, puisque notre objectif premier est, depuis le départ, de développer Color Way après ce concours.

Vous êtes élèves dans une école de jeu vidéo. Pouvez-vous davantage nous décrire votre rythme d’étudiant, pour les plus jeunes qui voudraient suivre votre exemple ?

A l’école, notre rythme se résume à des cours théoriques intercalés par de nombreux projets en groupe, qui ne sont pas forcément la création d’un jeu vidéo, comme un reportage, un exposé sur un thème précis etc. Tout cela nous permet d’apprendre de nouvelles choses, et de travailler en équipe.
En dehors de cela, ce n’est pas parce qu’on est étudiant qu’il faut faire n’importe quoi. Il faut savoir garder un bon rythme de vie et être régulier. Après une journée de travail il est important de trouver son “bouton off”, et de dédier son temps libre à autre chose. Jouer reste indispensable pour notre métier, certes, mais il faut également savoir se détacher du jeu vidéo et aller chercher autre part : lire, écrire, dessiner, regarder des films, sortir. Avoir un bon rythme de vie et une vie saine permet de garder un esprit sain, et donc une créativité sans limite.
Le petit conseil qu’on pourrait donner aux jeunes qui voudraient suivre notre exemple, ce serait de noter toutes ses idées dans un carnet, même les plus nulles, et de pouvoir les relire plus tard. S’intéresser à tout et écouter les autres, tenter de réaliser des choses, même si c’est raté.

Quel moteur et outils utilisez-vous, exactement ?

La programmation de Color Way est en HTML 5, et nous n’utilisons pas de moteur afin de garder propreté et liberté. Tous les éléments de l’interface et les décors des mondes sont faits sous Illustrator, quant aux vidéos réalisées pour la promotion du jeu, nous utilisons After Effect ou Premiere (de la suite Adobe). Les niveaux du jeu sont réalisés manuellement, le level design est réalisé sous Photoshop. Enfin, nous utilisons Google Drive pour le partage de fichiers et pour l’organisation.

Et à quoi vous jouez pour vous détendre entre deux séances de travail acharné ?

Chaque membre de l’équipe a ses petites préférences. Quand Nicolas ne joue pas à Counter Strike ou au dernier jeu AAA du moment, il va jouer à des jeux dont il a entendu parler ou qui lui semblent intéressants à tester. Gwendal joue aux plus de jeux possibles, les plus variés possibles et dernièrement The Next Penelope, Snakebird et Smash 4. Laura se détend plutôt sur Fire Emblem, et Clément sur Minecraft. Quant à Pauline, elle se détend plus facilement sur des jeux mobiles comme Clash of Clans ou 1010!, ou sur des jeux de gestion comme Prison Architect, Banished et Cities Skylines.

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