Highlands

Comment renouveler le genre du jeu tactique et de conquête, surtout sur PC ? L’épreuve est gigantesque et je n’aurais pas voulu être à la place de Burrito Studio lorsqu’il a fallu expliquer aux gens que « non non, Highlands n’est pas un énième jeu du genre sans âme ». Bon, avec de tels graphismes, ça a quand même du simplifier les choses…

2D mon amour !

Hommes et femmes héroïques d’une certaine contrée dans les nuages s’en vont faire barrage à un empire du mal venant tout détruire sur son passage. Le scénario est basé sur une idée tout simple, très classique, trop sans doute… Mais l’exécution est du plus bel effet. Du beau texte s’affiche à l’écran pour combler l’absence de voix et vient vous raconter l’histoire d’un monde très proche du notre mais qui a clairement davantage la tête dans les nuages. D’un certain Age moderne, aux petits airs de steampunk par moment, Highlands semble tout droit sorti d’une saga de Jules Verne jamais écrite.

Dans ce monde, vous n’aurez donc le droit que d’explorer que certaines parcelles de niveaux. Chaque chapitre est un seul niveau, composé de plusieurs territoires dans le ciel. Ces territoires se croisent, sont quelquefois liés par des points, des ascenseurs et autres belles machines qui rouillent et couinent quand on les utilise de trop. Un monde qu’on croirait sale, triste et pourtant affiché ici en milliers de couleurs joyeuses, chatoyantes. Il fait bon jouer à Highlands si on aime les belles choses, au sens strict du terme.

Les artworks des personnages sont tout aussi réussis que les mondes dessinés, ces nuages qui défilent et qui s’accélèrent quand on passe au tour suivant. Car oui, Highlands est un jeu au tour par tour dans la lignée d’un RISK en un peu moins classique, inspiré de ces jeux du même genre qui ont fait la gloire du PC à certaines belles années. Vous avez donc vos personnages, que vous pouvez déplacer sur un territoire que vous ne possédez pas pour essayer de le conquérir. Si celui-ci n’a aucune défense : l’affaire est dans la poche. Si des ennemis y sont présents alors il faudra se battre.

D’un tour à l’autre…

Les combats sont rapides puisque tout se déroule à base de jet de dés. Plus vous avez de personnages et de force de combat, plus les jets de dés sont élevés. En face, les ennemis sont régis par la même règle. A chaque tour de combat, les dés sont lancés et chaque camp accuse le coup en fonction du chiffre affiché. Des objets peuvent être utilisés (du soin, des coktails molotov…), certains personnages bénéficient de bonus et les ennemis ont très souvent des pouvoirs défensifs venant casser votre globale facilité à tous les enchaîner.

Diviser pour mieux dominer ? Pas sur que couper votre groupe de héros soit toujours une bonne idée. Pourtant, il va falloir conquérir la carte (en fonction de l’objectif proposé) et pour cela, prendre des risques. Certains personnages pourront aussi créer des armes, des armures et des objets au Workshop de certains territoires. Cela prendra quelques tours. D’autres personnages sont à recruter dans les tavernes et seront générés aléatoirement (et vous pourrez les faire mourir au combat, contrairement aux héros du scénario qui vous mèneront à l’écran de Game Over).

D’autre personnages pourront soigner l’équipe ou augmenter la défense des zones ou vous vous trouvez, histoire de résister plus longtemps aux forces ennemis au cas où vous seriez absent lors d’une vilaine attaque. Mais pour cela, il faut gagner trois types de ressources à collecter… En passant son tour avec la bonne action sur un territoire déjà conquis. Pour être clair, perdre des tours vous permet de vous assurer que vous pourrez vous soigner ou défendre vos contrées plus tard au moment opportun. Mais pendant ce temps, l’ennemi gagne du terrain !

Simple au début… Et puis ça se corse.

Highlands a cette étonnante particularité d’avoir une première heure de jeu très mensongère. Il nous fait croire que les parties sont simples. Les deux premiers niveaux du jeu sont d’un facilité déconcertante au point même qu’on en viendrai à s’ennuyer, à se dire qu’on a masteriser les règles et qu’il est impossible de nous battre. Et puis viens le troisième niveau avec son ascenseur maudit. Le quatrième avec cette troupe d’alliés à rejoindre… Le jeu va crescendo et propose finalement un défi réellement bien pensé, à la courbe de progression très intéressante.

Highlands est un bon jeu de conquête au tour par tour, magnifique visuellement, mais se destine surtout à ceux qui aiment les grandes épopées en solitaire avec une solide histoire en fond et une écriture de qualité. On s’attache facilement à nos personnages tout au long de leur progression et de leur augmentation de niveau, si bien que le Permadeath fonctionne très bien même avec les troufions de base qui n’ont aucun intérêt scénaristique.

Highlands a une belle âme, qu’il montre sous son plus beau jour et qui mériterait d’être sur tous les bureaux des joueurs avides des jeux du genre. Un bon jeu, solitaire, honnête, à la direction artistique très solide et qui nous raconte quelque chose de certes peu original mais au moins de bien conçu. Ce n’est pas un Must-Have… Mais on s’en rapproche !

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