Evoland 2

Quand j’ai appris que Shiro Games allait faire un Evoland 2, je me suis dit « chouette ! ». Puis après réflexion, je me suis dit « pourquoi ? ». Surtout qu’à la base, le studio français travaillait sur un autre projet, Until Dark, mis en pause car trop ambitieux. Du coup, Evoland 2 sonne un peu comme un projet de secours, dont on n’a aucune idée de ce qu’il peut nous raconter car tout a été dit dans le premier… ou pas.

Un jeu d’histoire.

Petit retour en arrière, quelque part vers fin deux mille douze, Sébastien Vidal et Nicolas Cannasse participent ensemble à une Game Jam, la Ludum Dare, dont le thème était « l’évolution ». Ils ont la bonne idée de nous raconter l’évolution technique du jeu vidéo via quelque chose qui ressemble fortement à un Zelda. Au fil du jeu, les écrans deviennent plus grands et on passe d’un jeu game boy à un jeu en trois dimensions, en passant par les 8 et 16 bits. Le concept a tellement plus qu’ils ont décidé d’en faire un jeu complet. Particulièrement apprécié de la presse et du public, le jeu avait toutefois un gros défaut : un manque clair de personnalité, trop influencé par Zelda et Final fantasy (le héros était une fusion de Link et Cloud).

Du coup pour ce second épisode, la formule est gardée, puisque nous naviguerons dans les quatre styles techniques précédemment cités, sauf que ce coup-ci, dans un vrai univers propre. Après un tutoriel agaçant par ses dialogues, qui reprend en cinq minutes chrono la base d’Evoland premier du nom, on se retrouve rapidement téléporté dans le monde 16-bits. On y rencontre une petite elfe, qui décidera de nous appeler Kuro. Pourquoi ? Tout simplement parce que notre héros est amnésique et a décidé d’être muet. On part avec elle à la recherche de son père, on se frotte au gardien de la forêt, touche un autel bizarre et pouf, on se trouve téléporté dans le monde 3D. Rapidement on comprend que nous sommes cinquante ans plus tard. Vous l’aurez compris, chaque style graphique (gameboy, 8-bits, 16-bits et 3D) correspond à une trame temporelle. Rapidement on trouvera de nouveaux alliés, un démon et une bibliothécaire, qui nous accompagneront dans ce grand voyage temporel, où comme dans grand nombre de RPG, vous devrez sauver le monde… du temps.

Le jeu des jeux.

Les premiers pas dans Evoland 2 font un peu peur quant à ce que nous réserve le jeu. De nouveau, nous sommes dans un titre fortement inspiré par A link to the past, c’est-à-dire, un jeu d’action vu de haut. Contrairement à sa référence, vous n’aurez pas d’objet utilisable pour pouvoir avancer dans les niveaux, mais des compagnons de route qui vous prêteront main forte. En maintenant votre attaque appuyée, vous déclencherez une attaque spéciale, en fonction du compagnon choisi. Fina, la petite elfe, lancera une vague de vent horizontale, capable aussi de couper les branchages qui vous dérange. Menos, le démon, viendra fracasser le sol depuis les airs, capable de détruire les blocs de pierre barrant votre route. Enfin, Velvet, la bibliothécaire, a le pouvoir de la glace, pour geler vos ennemis et créer des ponts. Ce sont les uniques pouvoirs que vous aurez, à quelque exceptions spécifique à certaines zones, dont je tairais les capacités pour ne pas tout vous dévoiler.

Peu-à-peu, Shiro Games va nous surprendre en ajoutant des phases de plateforme, comme dans un Mario Bros, mais aussi de la résolution d’énigme à la professeur Layton. Si le premier Evoland nous racontait l’évolution technique du jeu vidéo, le second volet de la saga se concentre sur les divers types de jeu. On retrouve évidement les grands classiques du RPG console avec Zelda en référence principale, nous aurons aussi du Final Fantasy avec le système ATB, mais aussi du tactical RPG et du Puzzle Quest. Si ces derniers collent parfaitement à l’aventure que l’on vit, on trouve d’autres styles qui à leur découverte vous donneront obligatoirement le sourire tellement ils sont inattendus. En plus du professeur Layton déjà cité, on trouvera une phase de runner à la Cannabalt, du beat them all à la Double Dragon, du shmup, du Guitar Hero, du Street Fighter (!!) et j’en oublie surement. A quelque chose prêt, il ne manque que le RTS et le FPS. Si le premier aurait parfaitement pu être faisable, j’imagine très mal le moteur supporter la vue à la première personne.

Tout ce melting-pot de style est plutôt bien réussi dans son ensemble. Si les mécaniques ne sont pas trop poussées dans chacun des genres de jeu exploités, ils sont suffisamment bien rodés pour proposer une bonne expérience. Par contre, il ne faut pas s’attendre à avoir des temps de réponse incroyable, notamment sur le combat « Ryu vs Seth », où certaines attaques (on retrouve les principales attaques de Ryu), dont les ultras, sont difficilement réalisables.

Du contenu à la pelle.

Là ou Evoland premier du nom se faisait en une petite après-midi, vous aurez ici de quoi faire. Si la première moitié du jeu est ultra linéaire, une fois que l’on pourra voyager dans le temps à notre guise, énormément de contenu optionnel se débloque. Entre la recherche de carte, pour un jeu à la Heartstone, l’arène des pirates ou vous affronterez des vagues de mobs pour les puristes de Double Dragon, la recherche d’amélioration de votre stuff mais aussi des pouvoirs de vos compagnons de route, il faut compter facilement vingt-cinq heures de jeu pour en venir à bout.

Evoland 2 est clairement une énorme surprise étant donné qu’il nous emmène là où on ne l’attendait absolument pas. Avec une base solide acquise avec Evoland, Shiro Games nous démontre qu’il est possible de faire un jeu avec une multitude de gameplay, le tout de manière très intelligente. Avec des sprites jolis comme tout dans sa version 16-bits et son histoire remplie d’humour, on est à chaque fois impatient et émerveillé, même si la réalisation est parfois bancale, de découvrir un nouveau gameplay.

7 réflexions au sujet de “Evoland 2”

  1. Hahaha pas d’accord sur tout (^_^)
    « Après un tutoriel agaçant par ses dialogues » ; sérieux il ne dure même pas 5min ^^
    En point négatif, la seule chose qui m’a énervé c’est de prendre un level dans la phase de shmup, ça coupe l’action et à failli me causer une mort de plus.
    Ha si, mais ça, ça vient peut-être de mon manque de skill, il y a deux combats (Cherry il me semble, en phase 2D) que j’ai trouvé super difficile car déjà super rapide et pattern jamais dans le même ordre pour justement appréhender un peu malgré la vitesse, et aussi le combat contre un certain bonhomme de neige. Par contre mention spéciale au fait de pouvoir changer la difficulté en cours de jeu, et ça c’est super cool.

    Sinon pour moi, c’est je crois mon GOTY 2015, je doutes que dans les mois qu’il reste un jeu m’apporte autant de sourire, de rage, d’aucune envie de lâcher le jeu pour connaître la suite, et voir toutes les références et clins d’oeil.

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      • Et bin, ça ne dure même pas 5min c’est quoi un tuto qui fait référence au 1er Evoland, et il n’y que 3 ou 4 actions à faire dans ce tuto. T’as pas dû parler à beaucoup de PNJ alors si un simple tuto t’as gavé, si c’est le cas c’est dommage il y a des choses bien sympa à lire en tant que clin d’oeil.

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      • Détrompe toi, j’ai quasi fait le jeu à 100%. Mais qu’on me dise bravo à chaque action dans le tuto, c’est énervant (et comme je le précise dans mon test, heureusement, c’est court). A aucun moment je remets en cause le reste du tuto.

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      • Oki, juste que quand on a fait Evoland 1, retrouver ce clin d’œil est plutôt cool, et les bravo justement moi je les aient vu un peu justement en tant que « critique » de certains tuto d’autres jeux où on nous prend un peu beaucoup pour des « neuneu ». Pour moi c’est qu’un clin d’œil de plus. Pour ça, pas trop compris que ça passe dans un point négatif, mais je respect hein ^^

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