Renowned Explorers : International Society

On peut dire qu’Abbey Game n’a pas abusé de sa notoriété pour le financement de Renowned Explorers. Après un premier succès un peu inattendu (Reus – un 4X / God Game en 2D) on ne pouvait qu’attendre ce nouveau étant donné le vent de fraîcheur qu’avait apporté le studio hollandais au genre. Ici, exit le 4X, place à l’aventure et l’exploration dans un jeu purement tactique.

It’s time to explore the world, my friend.

Votre but dans Renowned Explorers sera d’explorer le monde, afin de découvrir le maximum d’objets sacrés et surtout, avouons-le, battre cette raclure d’explorateur français répondant au nom de Rivalleux. Pour cela, au sein de votre compagnie d’explorateurs, vous allez devoir choisir trois parmi seize explorateurs avec la particularité d’en élire un capitaine. Poste important puisque ce dernier permet d’apporter un bonus à l’équipe. Chacun de vos aventuriers a une classe de prédilection : ingénieur, rôdeur, beau parleur ou aventurier, avec quatre explorateurs par classe.

Vous mélangez tout ça et ça donne un nombre assez conséquent de possibilités pour s’adapter aux envies du joueur. Afin de donner un coup de main au joueur, sur chaque fiche de personnage, il y une recommandation de trio. Bien pratique lorsque l’on découvre le jeu pour avoir une équipe équilibrée, qui déterminera clairement la réussite de votre aventure.

A l’aventure compagnon !

Une fois notre équipe constituée, nous sommes prêt à partir à la découverte du premier endroit. Au départ on voit 2 points principaux sur la map : celui de départ et surtout, celui où se trouve le trésor principal de l’endroit que l’on visite. Les autres repères sont dans le brouillard, inaccessibles au départ. A chaque point de la carte, il y aura un événement qui se divise en trois catégories : trouvaille de ressource, défi ou combat. Quel que soit l’événement qui nous attend, une petite pastille nous indique le type de défi, de combat, de ressource présente sur le point.

La difficulté du jeu c’est de prendre le bon chemin pour arriver au saint graal : chaque déplacement consommera une ration de nourriture qui est limitée à 10 une fois la première exploration effectuée. Il sera évidemment possible de trouver de la nourriture sur place, mais aussi d’en perdre. Quoi qu’il en soit, il sera impossible de parcourir l’intégralité des lieux qu’on visite sans tomber à cours de nourriture. Pas d’inquiétude, vous ne pourrez pas mourir de faim. Par contre, à chaque tour, l’un de vos aventuriers recevra un malus (très pénalisant) rendant les combats bien plus durs. A vous de décider si amasser un peu plus de richesse vaut cette peine ou non.

La roulette russe.

Les compétences de vos explorateurs se divisent en deux parties : celles d’exploration utiles lors des défis et celles de combat. Les premières sont reparties en une dizaine de familles de compétences (naturaliste, voleur, ingénieur, tacticien, etc.) avec 6 compétences par famille (exemple : mécanique dans la famille ingénieurs). Ces compétences vous seront utiles pour réussir les défis. Plus vous avez de métiers dans la famille de compétence nécessaire au défi, plus votre pourcentage de réussite du dit défi sera haut. Evidemment, vous ne pouvez choisir que l’un de vos aventuriers pour réaliser le défi, sachant que vous voyez le pourcentage de réussite de chacun des explorateurs, mais aussi les récompenses possibles à la clé.

Une fois votre aventurier choisi arrive le moment le plus stressant du jeu : la roue de la fortune de Renowned Explorers. Sur cette roue, deux symboles : le logo du jeu « RE », qui détermine la réussite du défi, ou une tête de mort pour l’échec. Plus votre pourcentage de réussite est haut, plus le logo « RE » sera présent sur la roue. Evidemment le challenge viendra sur les défis à perte de nourriture ou de point de résolution, votre seconde ressource de survie. C’est très simple, un point de résolution correspond à un point de vie. Si vous tombez à zéro (via l’échec d’un défi ou la mort d’un de vos personnages lors d’un combat), votre partie se terminera.

It’s time to fight.

Les compétences de combats, se divisent en trois types. Une compétence d’attaque physique, une compétence de dialogue pacifique et une compétence de dialogue mesquin. Quelle que soit la nature de l’attaque que vous effectuez (physique ou mentale), la barre d’énergie impactée sera la même, mais les effets sur votre adversaire diffèrent. Chaque attaque, en plus d’avoir un effet sur la barre de vie, aura aussi un impact sur l’état d’esprit votre adversaire, qui gagnera ou perdra en attaque ou en défense. Afin d’enrichir un peu plus le tout, vous aurez aussi un profil d’attaque qui vous donnera un bonus ou un malus. Ce profil, dans un premier temps dépendra de la nature (attaque, parlote gentille ou méchante) de votre première attaque.

Pour changer par la suite de profil au cours du combat, il faudra réaliser un certain nombre d’attaques pour changer de profil et de bonus. On ajoute à cela une condition optionnelle de bonus de fin de combat selon le profil majoritairement utilisé lors du combat. Oui ça fait beaucoup de choses, on est un peu perdu au début mais on s’y fait rapidement. Notamment car le déroulement des combats est plutôt classique : une carte, des hexagones au sol, du tour par tour. Chacun de nos aventuriers pourra se déplacer et attaquer à chaque tour, sachant que votre équipe attaque en premier, puis c’est au tour de votre adversaire. Moralité : un système pur, ultra classique, mais avec un enrobage peu commun.

Explorateur Fag Mafia

Ok, on se bat, on fait des défis à la con avec une roue, on amasse des richesses et bien d’autre choses. Ok, mais pour quoi ? Comme je vous l’ai dit, le but du jeu (une fois la première exploration faite) est de devenir meilleur explorateur qu’un français prétentieux.  Pour ça, tous les trésors, en plus d’avoir chacun leur utilité, se convertiront en point de renommée. A la fin de votre aventure, au bout de 5 expéditions parmi moins d’une dizaine, le calcul est fait et vous saurez si vous devenez l’Indiana Jones de l’année. Lors de chaque étape d’une exploration, vous ramasserez une ou plusieurs ressources. En plus de la nourriture ou des points de résolution (qui eux sont rares), vous trouverez des points de recherche, d’exploration, de l’or et enfin des points de combat qui vous donneront un petit peu de chacune des trois ressources. Ajoutez à cela des vrais trésors (du type saint graal, masque de pharaon, etc, plus d’une centaine à trouver) qui donneront divers bonus et ressources.

Une fois la map terminée, chacune des ressources se transforme en ressource dédiée. Les points de recherche, roulement de tambours, en points de recherche. Vous allez vous dire « il se répète ! ». Oui un peu, mais il y a une vraie différence. Un point de recherche trouvé en mission peut se transformer en quatre ou cinq points de recherche à dépenser. Pourquoi ça ? Simplement parce que vous allez pouvoir « acheter » des gens grâce aux points d’exploration pour augmenter les gains de vos missions. Ainsi, un chercheur augmentera vos points de recherche, le journaliste (vendu Doritos !) des points d’exploration et les marchands pour l’or. Or qui, lui, aura (heureusement) une utilisation simple étant donné qu’il ne servira que à acheter de l’équipement (arme / armure) à vos explorateurs.

Conclusion

Abbey Games a le don de complètement revisiter un type de jeu, en proposant un gameplay bien plus profond qu’il n’y parait. Il est évident que le nombre d’informations à digérer dans ce titre est énorme et un peu indigeste lors de la première partie. On comprend l’essentiel de ce qu’il faut faire lors de notre première partie sans trop savoir comment le jeu fonctionne. Il vous faudra quelques explorations afin de vraiment comprendre toutes les mécaniques du jeu. Pour faire passer la pilule, le jeu est plutôt bien écrit, les situations sont parfois complètement  absurdes, ce qui permet de s’attacher facilement au trio d’aventurier.

Tout comme Reus, Renowned Explorers est réalisé dans une 2D très propre et cartoon, qui donne un vrai sens « aventure animée » à nos explorations. Si le jeu a en théorie une durée de vie infinie, avec une génération plus ou moins aléatoire des lieux que nous allons visiter, on ne tourne hélas que dans moins de dix environnements différents, dont la narration elle ne change pas. Du coup, on fait bien trop rapidement le tour. Seuls les passionnés de collectionite et de high score y passeront vraiment du temps, pour les autres, ne comptez pas plus d’une dizaine d’heures pour en venir à bout.

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