Shardlight

L’arrivée d’un nouveau jeu signé Wadjet Eye Games est toujours un grand moment à la rédaction, l’occasion de descendre ensemble dans la cave, monter sur le ring et montrer qui est le plus fort au point & click. Notamment que pour ce titre, Wadjet Eye Games n’agit pas en tant qu’éditeur mais bien en tant que développeur, même si le titre n’est pas porté Dave Gilbert himself, mais par le reste de son équipe.

Shardlight (1)C’est la fin du monde qu’on vous dit.

Le titre commence en vous mettant dans l’ambiance dès la première phrase : « le monde est mort il y a vingt ans ». Il faut croire que les grandes têtes pensantes des grands pays ont eux la main légère quant à l’appui du gros bouton rouge permettant de s’alléger de quelques missiles nucléaires sur ses voisins. Depuis la fin de cette guerre, les gens survivent comme ils peuvent. Un nouveau système s’est instauré, ou plutôt un ancien, avec le retour de l’aristocratie en place de gouvernement et en dessous, un peuple qui survit comme il peut. Comme à l’accoutumé, Wadget Eye Games nous plonge dans un monde de science-fiction, ici post-apocalyptique au lieu de l’habituel monde futuriste, avec une très grosse dose de politique.

Shardlight (2)Vous y incarnez Amy Wellard, vingt-sept ans. Vous commencez alors qu’elle est en plein travail pour l’aristocratie, travail payé en tickets de loterie pour un vaccin, moyen parfait pour l’aristocratie de garder la mainmise sur le peuple tout en montrant un visage de « bonté et de partage ». Un grand mal ronge la société, une « fièvre verte », qui tue irrémédiablement quiconque attrape le virus en quelques jours. Plutôt que de s’occuper de son atelier de réparation, Amy, atteinte de cette fièvre verte,  part dans une centrale nucléaire pour y rétablir le courant. Elle y découvrira une autre personne qui comme elle était venue pour le gouvernement mais avec moins de fortune… Puisqu’il s’est fait écraser par un rocher. Dans ses dernières forces, cette personne remettra à Amy une lettre à délivrer à un certain Danton, dont on découvrira rapidement qu’il est le chef de la rébellion.

Shardlight (3)Une aventure classique

Évidemment, tout l’intérêt du jeu porte sur l’histoire dont je ne vous dévoilerai rien de plus, mais sachez qu’il sera ici question de lutte de pouvoir, d’espionnage et d’un culte religieux vénérant le « corbeau », maître qui apportera la mort sur le peuple. Si Amy n’est pas un personnage au fort charisme, elle dégage une volonté incroyable (dont je ne vous dévoilerai pas la motivation), volonté qui la poussera à (sur)vivre et à faire des choix, durs, malgré le fait d’être prise entre deux camps, sans avoir la possibilité de s’extirper de cette situation, où elle finira par perdre beaucoup plus qu’elle ne pourra gagner. Comme à l’accoutumée des productions Wadjet Eye Games, l’écriture du titre est incroyable. Clairement orienté pour un public adulte, le jeu arrive à nous mettre face à divers types de situations, allant de la petite fille jouant à la corde à sauter en chantant des chansons macabres, à une messe d’un culte religieux douteux au discours apaisant.

Shardlight (4)Encore une fois, si le moteur graphique est complétement daté, le jeu utilisant Adventure Game Studio comme toutes les productions du studio, la direction artistique est fabuleuse. Elle est capable de nous fournir un no man’s land chaleureux où la technologie se marie parfaitement avec un univers baroque. Contrairement aux précédentes productions, Shardlight n’apporte strictement rien d’un point de vue « mécaniques de jeu ». Ici tout est classique, vous ne contrôlez qu’un seul personnage. Rien ne pourra vous dérouter, si ce n’est un manque d’observation et de réflexion de votre part, pour l’une des fins du jeu. Amateur de point and click, foncez !

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