The Flame in the Flood

L’Après Bioshock Infinite a été très dur pour Irrational Games, à tel point que le studio a disparu. Si leurs jeux étaient perfectibles, le studio avait tout du moins réussi à mettre une vraie valeur ajoutée, qu’elle soit dans le gameplay ou dans la recherche d’univers forts. Loin d’être démotivés, plusieurs petits studios se sont montés tels que Fullbright (Gone Home), The Deep End (perception) et The Molasse Flood qui nous livre sa première production, The Flame in the Flood. Le radeau prendra-t-il l’eau ?


La vie est un long fleuve plein de violence.

L’histoire débute avec un chien, une radio et une jeune femme assise tranquillement auprès d’un feu. N’aillant aucun lien entre eux, le chien s’approche de la demoiselle, elle découvre une radio dans le sac de celui-ci. Radio qui n’émet même pas un petit signal, rien. Pourtant, elle décide de prendre la mer rivière à bord des trois bidons et quatre tables qui lui servent de radeau, fraîchement accompagnée de son nouvel ami le chien, à la recherche désespérée d’un signal radio. En moins de trente secondes, le studio nous donne un semblant de motivation pour descendre la rivière et vivre l’aventure que l’on s’imposera. Heureusement, si le scénario est totalement quelconque, l’univers lui est bien plus intéressant, on le découvrira au fils des rares rencontres et des traces laissées par les anciens habitants de la région. Anciens, car vous allez rencontrer très peu de personne (deux frères et sœurs, un vieillard et une vieille sorcière dans mon périple). Il faut dire que le monde n’a pas l’air d’aller très bien, tout est en ruine, déserté, pour on ne sait quelle raison, même si on se doute fortement d’une belle catastrophe écologique. Et au milieu de tout cela, une rivière au courant violent, vous servira de guide dans votre périple


Don’t starve : Gitano edition

La manière la plus simple de décrire The flame in the flood est la suivante : c’est comme Don’t starve, mais sans base fixe, vivant au court de la rivière, nous débarquant d’île en île pour faire le plein de ressources. Comme pour ce dernier, le jeu est clairement axé sur la survie de votre avatar, bien qu’ici l’aspect aventure soit bien plus développé. Afin d’arriver au bout de la rivière, vous devrez faire attention à tout un paquet de jauges si vous ne voulez pas mourir : la faim, la soif, la fatigue, la vie et la chaleur corporelle. Si la dernière ne vous posera aucun problème pendant la grosse première moitié de votre aventure, les trois premières agiront directement sur votre vie. Il vous faudra donc régulièrement trouver des aliments, principalement à cuisiner et de l’eau, à rendre potable, si vous souhaitez survivre plus d’une demi-heure. Là où les choses se compliquent, c’est que les îles que vous visiterez ne seront pas forcement désertes. Loups, serpents, sangliers, ours, fourmis viendront vous compliquer les choses puisque la plupart de ses bestioles vous attaqueront à vue, provoquant des blessures (saignement, fracture, poisson, etc.). Heureusement pour vous, avec le matériel adéquat, vous pourrez vous soigner, mais aussi construire divers pièges, de la viande avariée au piège à lance mortel, pour tuer tout ce petit monde et profiter de leur viande et de leur peau pour vous confectionner de nouveaux habits chauds. Hélas, si le début de l’aventure est plutôt agréable et offre suffisamment de challenge, une fois bien équipé, le jeu devient simple, si ce n’est les passages en radeaux qui peuvent devenir délicats en cas d’inattention. On regrettera aussi l’(in)utilité du chien, qui au final ne sert que d’inventaire sur pattes et d’alarme à danger, dont nous n’aurons aucun contrôle sur celui-ci, afin, par exemple, de s’en servir d’appât pour attirer une des bêtes sauvages vers un piège. N’aillant pas de vie, ne pouvant pas être attaqué, aucun lien ne se forme avec ce dernier.


FlameintheFlood (3)L’inventaire

Parlons de l’inventaire. Oui tout un chapitre dédié à lui tellement il y a de choses à dire. Pour faire simple, si le jeu est plutôt agréable, l’inventaire et par extension le menu de crafting viendront vous faire perdre un temps fou. Ce dernier se décline en trois parties : votre sac à dos, le sac du chien qui vous accompagne et le stock sur votre radeau. Si vous avez accès aux deux premiers à tout moment, il vous faudra être proche du radeau pour pouvoir poser/déposer des objets dans celui-ci. Comme tout jeu de survie / crafting, vous allez très rapidement arriver à la limite stock possible, vous obligeant à faire le tri. Le problème vient du fait qu’il n’y a aucune assistance au tri. Si par exemple vous voulez ramasser un caillou, que votre inventaire est plein et que votre chien a déjà des cailloux et de la place pour en prendre d’autre, le cailloux ne partira pas directement dans l’inventaire du chien, c’est à vous de tout gérer à la main. Un petit bouton pour réorganiser et empiler les éléments de même nature aurait été le bienvenue. Si cette gestion de l’inventaire est déjà lourde, elle est encore pire pour le crafting, puisqu’il est impossible de crafter quoique ce soit si vous n’avez pas une place de libre et ce même si de la place se libèrerait après avoir crafté le dit objet. Si le jeu se joue très bien au pad, l’interface de crafting est clairement pensée pour la souris : aucune surbrillance n’est appliquée au niveau des menus de la page de crafting, du coup on se perd rapidement dans les menus et sous menus dès que l’on navigue un peu trop vite dans celui-ci. Ami gaucher, si vous n’avez pas de pad, faite directement l’impasse sur le jeu puisqu’il n’est pas possible de reconfigurer les touches du clavier.


The flame in the flood offre une alternative à Don’t starve pour qui ne veut pas se prendre la tête à connaître les quarante-huit millions d’objets craftables. Avec un style graphique très particulier et plutôt agréable, la ballade qu’offre le jeu de The Molasses Flood reste plutôt agréable tout du moins la première demi-douzaine d’heures. Par la suite, le jeu devient un peu trop simple une fois que l’on a compris toutes les mécaniques. Complètement plombé par une gestion catastrophique de l’inventaire, notamment au pad, on perd un temps incroyable à tout organiser à la main, au point que l’on fera l’impasse sur un paquet d’îles pour atteindre au plus vite celle que l’on recherche et se délester de quelques objets.

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