Cossacks 3

Il faut que je vous avoue que j’ai une relation amour/haine avec les STR, étant plutôt un joueur contemplatif dans l’âme, j’aime prendre mon temps et m’émerveiller sur le travail des designers. C’est généralement à ce moment que le rush « zergling » arrive. Puis je prends ma tête dans mes jambes et pleure. Depuis je me soigne, je me presse, mais je sais que le STR ne m’aime pas et n’aimera jamais. Sur Cossacks néanmoins, j’ai souvent pu battre l’IA grâce a des tactiques non avouables dans ces colonnes. C’est donc avec plaisir que j’ai accepté de tester ce remake de la série. Cette critique arrive tardivement à raison, d’abord pour faire enrager Skywilly, mais aussi car je voulais observer la réception du titre. Nous y reviendrons.


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Un vrai jeu à l’ancienne

Si vous n’avez pas joué a Cossacks, sachez que Cossacks 1 et Cossacks 2 avaient une approche très différente, le deuxième étant plus réaliste mais plus frustrant. C’est le gameplay du premier, ressemblant plus à un STR classique qui a donc été porté ici. On se demande en fait ce qui a changé, la liste tient sur quelques lignes :

  • Des navires en moins (qu’on imagine réintroduit dans un futur DLC)
  • La 3D évidemment, assez jolie.
  • Le rythme du jeu est aussi plus lent, ce qui est bienvenu par rapport au titre original.

Ce conservatisme se poursuit même jusqu’à utiliser la touche F10 au lieu de la touche « échap » pour faire apparaître le menu, on parle d’un temps que les moins de vingt ans … Au moins le dézoom est honnête par rapport à un Starcraft 2, ce qui permet une vue d’ensemble.

L’ IA du jeu est capable, mais somme toute prévisible, on s’adapte à elle assez rapidement. Sa principale qualité est de construire rapidement, mais elle sait aussi capturer les canons efficacement voire lancer des raids si elle joue l’Ukraine avec ses fameux cosaques. Il reste des bizarreries mineures, l’IA cherchera étrangement à abattre chaque morceau de palissade au canon à bout portant, tout en mettant des unités au milieu qui se font donc décimer. Je dis que ce bug est mineur car généralement cela arrive en fin de partie quand vous avez perdu.


Le STR le plus intelligent

Le jeu est indéniablement simple : pas de portée, de gestion de l’expérience, d’avantage sur les hauteurs (bref : ce que Cossacks II avait apporté). Néanmoins ce n’est pas un jeu simpliste, Cossacks possède un gameplay synthétique qui est une abstraction parfaite de la guerre.

Ainsi, les paysans et maisons sont des dommages collatéraux. Nos troupes passent à côté d’une maison, celle-ci peut s’enflammer comme être capturée intacte, a-t-on un contrôle parfait de ses troupes ? Non. C’est l’horreur de la guerre. La meilleure façon de gagner est justement de laisser ses troupes ravager l’économie adverse : on peut faire passer ses colonnes infernales de grenadiers ou de cosaques à travers la « base » ennemie, si l’ennemi a eu le malheur de négliger la protection de sa population, tout va flamber, la moitié des paysans seront réduits en esclavages à travailler dans nos mines. N’est-ce pas une tactique utilisée historiquement en vrai comme pendant la guerre de trente ans ? Dans un geste de désespoir, votre adversaire peut toujours ordonner le suicide de sa paysannerie pour qu’elle ne vous profite pas : je dis terre brûlée.

Autre exemple : parmi les ressources du jeu, il faut s’assurer surtout d’avoir de l’or et de la nourriture. Sans le premier, les mercenaires nous lâchent et se retournent contre nous (cela a bien sauvé Louis XIII en son temps). Sans le second vos unités mourront une par une (d’où l’interêt de ravager les moulins adverses). Non vraiment, s’eut été dommage de changer ce gameplay, qui mériterait d’être montré dans les cours d’histoire.



Des critiques injustes

Revenons aux fameuses critiques, celles-ci furent de deux ordres : premièrement on a trouvé le jeu non fini, et c’était vrai. Jusqu’à récemment, il n’y avait même pas d’écran des scores , et l’intelligence artificielle patine encore un peu notamment sur les cartes maritimes. Sans oublier les pelletés de bugs qui sont à présent corrigés. Les autres critiques portaient sur le peu d’innovations, et je pense que c’est un faux procès. Le jeu n’était pas vendu comme un reboot mais comme un remake, une réactualisation.

Qu’apporte le jeu dans cette optique ? Déjà, le fait d’être supporté par le matériel récent dans des résolutions dignes de 2016, mais surtout remettre au goût du jour un titre remarquablement intelligent qui profitera, j’en suis certain, aux jeunes générations qui n’auraient pas connu cette pépite autrement.

2 réflexions au sujet de “Cossacks 3”

  1. Même si j’adore ce jeu (lui préférant tout de même le deuxième), je trouve tout de même les critiques justifiées. Il ne s’agit pas tellement de parler d’un reboot, mais d’une suite. Il est vendu sous le nom de « Cossacks 3 » et sur Steam avec un texte « La suite du jeu de stratégie maintes fois récompensée ». On attend donc logiquement une suite, un jeu reprenant le meilleur du premier et deuxième. Cela n’enlève rien à la qualité du jeu, mais on se retrouve avec un mauvais marketing.

    Quant à l’actualisation et au remake, que dire… Beaucoup de choses ont été faites dans les jeux de stratégie ces dernières années, oubliés dans ce jeu. Les raccourcis claviers, pour exemple. A moins que tout cela fut corrigé dans les derniers patchs ?

    Je reste sur une impression d’un « Cossacks 1 HD ». Ce qui reste tout de même sympathique, mais loin d’être excellent.

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