Rogue Trooper REDUX

Ayant obtenu deux BAFTA à son époque de sortie, en 2006, Rogue Trooper a curieusement le droit à une version Remastered de la part de son studio de développement Rebellion (désormais surtout connu pour la série des Sniper Elite). Pourquoi ? Comment ? Qu’est-ce ? Et que vaut-il ? Les réponses sont dans le texte ci-dessous.



Après les Schtroumpfs…

Basé sur le comics éponyme de la publication 2000 A.D (celle qui diffuse aussi du Judge Dredd), ce Rogue Trooper nous propose de jouer Rogue, un soldat G.I développé par des humains avide de gagner une guerre contre les Norts. La particularité de ces créations, en plus d’être entièrement bleus, est de pouvoir « survivre » après la mort au sein d’une puce de données. Rapidement, vous allez collecter les puces d’autres G.I pour les poser sur des armes, un casque ou votre sac à dos. Le but étant de toujours les entendre vous donner de bons conseils mais surtout, de pouvoir avoir accès à quelques jolis pouvoirs.

Rogue Trooper, c’est un monde ou votre mitraillette peut se transformer en tourelle contrôlée par la puce de votre ancien collègue adepte des bonnes blagues. Un jeu ou l’esprit fou de la moitié des années 2000 permettait de rendre un titre d’action quelconque plus amusant à jouer qu’il n’y parait. Grace à ce grain de folie proposé par l’univers, ces armes modulables en fonction des alliées récupérés sous forme de puce, mais aussi via un gameplay qui ne fait absolument pas dans la dentelle. Rogue Trooper tâche, est quelquefois de mauvais gout, furieusement nanar dans sa réalisation… et la version française entièrement doublée vient sublimer cette sensation.



Avant Avatar…

Oubliez les mondes libres, les gameplays précis et dynamiques, les menus aux milles possibilités : Rogue Trooper sent bon 2006 et propose donc des personnages rigides qui bourrinent, des ennemis stupides (encore qu’ils semblent quelquefois assez bien codés pour l’époque pour se cacher efficacement) et des Game Over injustes. On suit une carte extrêmement linéaire à chaque niveau pour atteindre un point précis. Sur le chemin, on allumera tout ce qui bouge et quelques objectifs seront proposés pour donner un peu de sens au scénario, si peu intéressant mais toujours bien présent.

Sniper, Shotgun, Mortier, Lance-Roquettes, Fusil Électrique, mines, grenades incendiaires, à fragmentation ou collantes : voilà de quoi diversifier la façon d’exploser l’ennemi, sachant que toute ces armes (et quelques autres qu’il ne faut pas révéler pour garder le plaisir de la découverte) peuvent être améliorées. Auprès de la puce d’un de vos alliés tombés au combat, vous pourrez créer des munitions, des grenades et des améliorations au fil des ressources collectées. Du craft bien avant l’heure, ici des plus simplifié.



REDUX sincère ?

On se demande vraiment d’où vient l’idée de créer une version remasterisée de ce jeu assez oublié en Europe, mais on s’en réjouira peut-être. Alors non, le jeu n’a pas du tout bien vieilli, il est d’une rigidité effroyable et malgré ses graphismes revus à la hausse, il pique souvent les yeux. Mais on retrouve des musiques qui fonctionnent, un rythme de niveau très bien pensé et surtout, les joueurs des Sniper Elite d’aujourd’hui y trouveront bien des bases amusantes à déceler.

Ce qui reste le plus incompréhensible dans le travail réalisé sur ce remake, c’est la présence d’un gameplay absolument pas amélioré. On a des graphismes de Xbox 360/PS3 (à leurs débuts) avec une prise en main de l’ère de console précédente à ceux-ci. Du coup, à moins de réellement vouloir y jouer pour découvrir un titre raté à l’époque, difficile de le conseiller aux nouveaux venus et aux plus jeunes. Il va rapidement être maudit pour son manque de précision et son maniement venu tout droit du Neandertal du jeux-vidéo.


Forcément amusant pour les fans de l’original, du comics original ou des vieux titres PS2 difficiles à relancer sur un écran HD de nos jours, ce Rogue Trooper REDUX peut trouver son public. Néanmoins, il ne plaira absolument pas au plus grand nombre tant il oublie de se rendre plus maniable et précis. Fatiguant au fil des niveaux, il propose une belle dose de nostalgie mais rien ne vient donner l’envie de réellement le terminer. C’est assez dommage, car l’univers a de grosses qualités qui peuvent faire mouche de nos jours !

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