Rapides Critiques #Décembre 2017

Aucun changement pour nos critiques les plus rapides, qui sont dédiées à tous types de jeux. Bons ou moins bons, ils sont ici juste parce qu’ils n’engagent pas à écrire un long pavé, s’expliquent très vite ou qu’il n’est pas nécessaire d’y passer des heures pour vous donner envie (ou non) de vous y plonger. L’occasion d’en rater encore moins, malgré un nombre de sorties toujours plus énorme alors qu’il n’y a toujours que 24 heures dans une seule journée…


4 Alice : Lorange Journey (PC)

Si le titre est peu accrocheur, l’image du jeu vraiment pas attirante et le concept de jeu textuel sur Twine jamais très bankable pour vos petits deniers sur Steam, 4 Alice est néanmoins une petite histoire disponible en Français qui a de bons moments à proposer. Onirique et réaliste, poétique et sombre à la fois, la courte aventure d’Alice Lorange est surtout l’histoire d’une adolescente autiste.

Remake d’un premier jeu davantage mis en image et déjà aperçu sur Steam comme une petite curiosité dont il fallait vous parler, ce 4 Alice est clairement dédié à ceux qui aiment les petites nouvelles bien écrites et ne sont pas contre un peu d’interactivité en valeur ajoutée. Les différentes fins sont souvent intéressantes et si l’aventure originale est réellement moins passionnante que la nouvelle, le fait d’avoir les deux en un jeu est une bonne idée.

Mia Blais-Côté est donc une scénariste à suivre avec beaucoup d’intérêt. Si vous êtes créatrice ou créateur indépendant et que vous cherchez quelqu’un pour vous écrire une narration réaliste et intéressante, vous devriez sans doute vous intéresser à ce titre.

Skywilly


AER : Memories of Old (PC, Xbox One, PlayStation 4)

Vous êtes une jeune fille ayant la capacité de se transformer en oiseau. Dans un monde constitué d’îles volantes, seulement équipé de votre pouvoir et de votre lanterne, vous allez devoir faire la lumière (oui, j’assume) sur une histoire de dieux déchus et d’un monde en lambeau.

Souvent magnifique, AER raconte une histoire assez quelconque en y mettant pourtant les moyens artistiques. Musicalement, visuellement, AER se détache clairement du lot et propose une aventure particulièrement reposante et basée sur l’exploration (pour le vol) et les puzzles (pour les différents temples à fouiller à pied). Dommage que la monotonie s’installe vite, rendant cette histoire moins accrocheuse que voulue et donc facilement abandonnée par un joueur qui, ayant fait le tour de la carte en trente minutes, n’y reviendra pas forcément.

Reste donc ce voyage : à vous de voir ce que vous en ferez, si vous y trouverez votre compte entre la simple découverte des quelques ilots et la fouille de secrets débloquant des succès/trophées. Si seulement AER s’était avant tout concentré sur son voyage, plutôt que sur son scénario ! On y aurait vraiment gagné sur le long terme. En l’état, AER se découvre plus qu’il ne se termine, sympathise plutôt que passionner.

Skywilly


Music Awards Manager (PC)

J’ai joué 91 minutes à ce titre pour une seule raison : sa traduction Google à mourir de rire qui en fait une vraie mine d’or pour des screenshots à partager. A coté de ça, on a le droit à un Tycoon assez naze ou il s’agit de créer des chansons, les publier, en créer une dizaine pour faire son album qui ne se vendra pas, tout en réalisant des concerts automatiques dans des lieux d’Europe de l’Est avant de grimper les échelons de la célébrité et voir comme par magie le jeu se faciliter : davantage d’argent facile, des chansons de qualité qui fonctionne, des albums qui frôlent le top des ventes…

Tout est ultra automatisé en termes de courbe de progression et de difficulté, à tel point qu’on se rend compte rapidement de la supercherie et qu’on s’y ennuie terriblement. Ajoutez à cela des graphismes très décevants, deux musiques qui passent en bouclent à vous arracher les tympans et les neurones, mais aussi des bugs de partout et une répétitivité de tous les instants pour vite comprendre à quel point je ne vous conseille pas d’y mettre le curseur de votre souris.

Skywilly


Outcast : Second Contact (PC, Xbox One, PlayStation 4)

J’ai tellement aimé Outcast à sa sortie. Le voyage, la voix française de Bruce Willis, les portes à la Stargate, le dialecte inconnu, le voxel, la possibilité de liberté qui était assez unique pour l’époque… Tout était nouveau, prometteur pour l’avenir et puis voilà, le jeu ne s’est pas forcément bien vendu. Alors on a tous voulu une suite pendant des années, le studio Appeal (désormais fermé) travaillait dessus mais ce cher « Bruno Bonnel présente… » d’Infogrames en a voulu autrement.

Des années plus tard, alors que « Bruno Bonnel se présente… » en tant que député, Outcast joue la carte de la cure de jouvence en tournant entièrement sur un nouveau moteur. Le héros est rajeuni, au faciès très générique. Le gameplay légèrement amélioré, le voxel oublié, mais le voyage toujours aussi présent. Evidemment, avec les années tout semble très segmenté et la liberté n’est plus autant impressionnante. Les bugs de caméra sont nombreux, la rigidité est partout, mais on ferait franchement avec s’il n’y avait pas un gros défaut inhérent à cette idée de « remake » : le jeu a vieilli et rien n’est plus pareil.

Le héros est grossier, lourd à tous les niveaux, à tel point qu’on ne s’identifie jamais à lui et qu’on a qu’une seule envie : le quitter rapidement. Les mécaniques de discussions sont limitées, le scénario est extrêmement bateau désormais et surtout, toute la (plutôt jolie) surcouche moderne se voit comme un écran vert d’une série Netflix. Cela nous sort toujours du jeu et pour quiconque y a déjà joué à l’époque, ce remake n’a rien de vraiment positif. C’est une piqure de rappel pour ceux qui pensent encore que les bonnes choses ne vieillissent pas. Outcast a vieilli et ce Second Contact en souffre irrémédiablement, aussi travaillé soit-il. Préferez définitivement la version 1.1 d’Outcast, avec toutes ses qualités et ses défauts, pour moins cher et plus fidèlement daté.

Skywilly


PickCrafter (PC)

Quel dilemme ! D’un côté nous avons là un Clicker, un Idle Game, absolument quelconque sur le papier et reprenant absolument tous les visuels et les sons de Minecraft sans trop s’en vouloir. De l’autre, il faut bien l’avouer, c’est un Idle Game qui fonctionne. Vous allez miner, assez pour pouvoir créer des objets qui augmentent votre taux de minage, jusqu’à passer d’un endroit à l’autre parmi la vingtaine à débloquer. 

Le jeu force tout de même pas mal le joueur à passer à la caisse avec du vrai argent pour aller plus vite, tant le rythme est d’une lenteur incroyable. Néanmoins, les idées sont là et elles ont déjà fait leur preuve. C’est un Idle Game au fonctionnement sympathique, malgré un capital sympathie globalement très mise à mal par ses libertés, ses emprunts et son économie. C’est gratuit, vous pouvez donc vous faire un avis rapidement. Mais force est d’avouer que ce n’est pas raté.

Skywilly


Soldiers of the Universe (PC)

First Person Shooter extrêmement dur (à peine vu, vous vous faites exploser), Soldiers of the Universe propose aux joueurs de tenter la prudence et d’avancer avec la peur à chaque pas d’être dans la ligne de mire d’un ennemi. Au gameplay quelconque, graphiquement en retard mais pas vilain, Soldiers of the Universe serait un énième FPS lambda guerrier au Moyen-Orient s’il n’était pas conçu… En Turquie.

Cela change tout car le jeu reprend tout ce qu’il y a de patriotique dans un bon gros Call Of de la belle époque, mais transposé à l’armée Turque (ou ici, à une branche secrète nommée Akinci Warriors). On se bat en Syrie, à Istanbul, avec ces cinématiques d’introduction qui résonnent comme un discours politique très propagandiste et c’est tout aussi gênant qu’à l’époque avec les Américains. Sauf que voilà, Soldiers of the Universe est tellement le seul à proposer cela qu’on ne peut s’empêcher de lui trouver une âme. L’équipe de développement turque Rocwise Entertainment y a mis de sa culture, de ses connaissances, de ses convictions et cela y transparait tout à fait. On se plait réellement à découvrir quelques éléments de cette culture dans les quelques cinématiques, tout aussi mal jouées et au discours trop patriote soit-elles… Dommage qu’elles servent un jeu très bas du front et plus que frustrant par sa difficulté.

Skywilly


Star Ghost (Switch)

Hécatombe à la rédaction : on reçoit un shooter sur une plateforme dont Bestio n’a pas la console. Tout le monde fuit et se cache pour que le code n’arrive pas dans leur Switch. Après un moment d’inattention, votre serviteur se fait piéger et se dit finalement “pourquoi pas, ça occupera les pauses caca” (que de poésie). L’illusion du fun n’a duré que quelques secondes, le temps de comprendre ce qu’est vraiment le jeu. Si vous vous attendiez à un shooter classique et nerveux, passer votre chemin étant donné que nous avons ici un flappy bird spatial avec une petite composante shooter. Bien moins tortueux que l’oiseau qui se mange les tuyaux de Mario, il est ici bien plus simple d’éviter les parois, d’autant plus que votre vaisseau a une barre de vie et de quoi absorber 4 à 5 collisions contre les murs ou les ennemis.

Pour le côté shooter, votre vaisseau tire de manière automatique et vous n’aurez que la possibilité de diriger légèrement la direction du tir. Au fur et à mesure que vous tuez des ennemis, vous récupérez des power-ups (cadence de tir accrue, augmentation du nombre de projectiles à chaque tir), de la vie ou un aimant plus puissant pour attirer les power-ups / monnaie du jeu. Grosse contrainte, les deux power-ups de tir sont à usages limités. Etant donné que le tir est automatique, et qu’il se déclenche dès que le niveau démarre, on se trouve à rager à gaspiller des munitions alors qu’il n’y a pas d’ennemis à l’écran.

Si le jeu est très loin d’être foufou, il est aussi très loin d’être une purge. Il reste néanmoins trop limité dans son gameplay même si les développeurs arrivent toutefois à varier légèrement les situations. A ne prendre qu’en sachant à quoi s’attendre.

Crim


Star Wars Battlefront II : Résurrection (PC, Xbox One, PlayStation 4)

Extension gratuite du mode Histoire de Battlefront II, cette mise à jour c’est aussi deux nouveaux héros et de nouvelles cartes liées au film Star Wars : Les Derniers Jedi. Néanmoins, ce qui nous intéresse là est réellement la suite et fin (ouverte) de l’histoire de Iden Versio. Attention, ça va légèrement spoiler ci-dessous !

On suit donc Iden Versio, bien plus âgée, avec une trame se déroulant entre l’épisode 7 (Le Réveil de la Force) et le huitième et dernier volet sorti au cinéma (Les Derniers Jedi). Iden a une fille, qu’elle entraîne à la succéder en termes de combativité et de morale. Arrêtons les spoilers : si vous avez terminé l’Histoire principale du jeu alors il est utile de vous préciser que oui, vous allez avoir le droit à la conclusion de l’arc narratif principal laissé en plan à la fin du mode Histoire d’origine.

Vous aurez le droit à une bataille spatiale en X-Wing, un retour (beaucoup trop facile pour les développeurs) sur la planète Vardos en plein conflit, une autre bataille spatiale assez classique et enfin, l’infiltration d’un croiseur du Premier Ordre qui reprend les couloirs et checkpoints « vagues d’ennemis » du jeu original. C’est du vu et revu, du recyclage d’idées, mais l’histoire est bien racontée et rend le tout intéressant pour les fans. Comme pour le jeu de base, donc.

On retiendra tout de même des personnages très sympathiques que l’on espère vraiment retrouver et des graphismes toujours plaisants, faisant mouche en termes d’atmosphère et de voyage. L’intelligence artificielle des ennemis est toujours crétine, les headshots sont toujours aussi simples et le tout est une vraie balade pour tout joueur de FPS confirmé… Mais pour une extension gratuite d’environ une heure, ça fait clairement bien le job.

Skywilly


Swim Out (PC, iOS, Android)

Puzzle-Game assez simple dans ses idées, nous demandant de contrôler un nageur dans une piscine en atteignant l’échelle de sortie sans toucher aucun des obstacles, Swim Out est un taquin assez difficile qui symbolise un ratage par un coup de sifflet du maître-nageur. Et croyez-moi, vous allez l’entendre souvent !

Porté par une esthétique agréable, ce petit jeu est aussi et surtout assez long à terminer avec sa demi-dizaine d’actes faits d’une vingtaine de niveaux chacun. Chaque acte amène son lot d’originalités : un filet qui bloque les ennemis, des plongeurs qui vous bloquent sur votre case pendant trois tours, des tunnels vous amenant dans d’autres piscines, des poissons et bien d’autres choses viendront dynamiser un jeu qui semble au final très honnête et complet, à défaut d’être original. On y passe de bons moments de réflexion.

Skywilly


The Mummy Demastered (PC, Xbox One, PlayStation 4, Switch)

Depuis Shovel Knight, réalisé par d’anciens employés de WayForward, cette société a un peu perdue de sa superbe. Le dernier Shantae n’est pas folichon et concrètement, on attend encore un jeu à la hauteur de leur DuckTales Remastered. The Mummy Demastered, tiré du film La Momie avec Tom Cruise, est un pur projet commercial présent pour financer le studio… En espérant une IP plus originale à l’avenir ?

En tous les cas, pour l’instant, on doit faire avec ce Metroidvania nous proposant de fouiller les égouts de Londres à la recherche de monstres et d’énormes Boss à dessouder avec toutes les technologies à récupérer au fil de la progression. Plutôt difficile d’accès en premier lieu, le jeu se répète rapidement beaucoup trop dans tous les domaines (visuellement, musicalement, dans son level-design) pour espérer motiver les troupes à aller jusqu’au bout de son aventure. Pourtant, se serait mentir de dire qu’on ne s’y amuse pas.

Pur produit marketing, cela se sent à tous les instants, The Mummy Demastered est un « Metroidvania de plus » qui ne propose pas grand-chose de niveau, sans pour autant manquer d’attraction. Si vous êtes un passionné du genre, alors ce sera un petit interlude entre deux gros titres.

Skywilly

Laisser un commentaire