Raiden V

Sorti l’année dernière en exclusivité sur Xbox One, Raiden V est l’épisode célébrant le 25ème anniversaire de la licence. Si elle n’est pas forcément appréciée par l’ensemble des amateurs de shmup, il faut bien reconnaître qu’elle fait partie des titres ayant vraiment compté dans l’évolution du genre. Voyons ensemble ce qu’apporte cette version Director’s Cut disponible maintenant sur PC et PS4.



Classique mais connecté

Comme on pouvait s’y attendre pour un épisode anniversaire, les bases de Raiden V sont tout à fait classiques. Vous commencez par choisir un vaisseau parmi trois, plus ou moins rapide, blindé et puissant, chacun équipé d’une arme secondaire spécifique (missiles à tête chercheuse, lasers directionnels ou roquettes frontales). Vous pouvez ensuite embarquer trois armes différentes (une bleue, une jaune et une rouge). Pour chaque catégorie, trois variations sont possibles, ce qui donne au final une excellente personnalisation.

Le jeu utilise quatre boutons. Le tir automatique, la smart bomb et les deux derniers pour un système très original appelé Cheer. En gros, puisque de nos jours tout le monde est connecté en permanence, vous verrez parfois apparaître à l’écran un message indiquant que tel joueur a battu son record, a récupéré un secret, etc. A ce moment-là, vous pouvez appuyer sur le bouton de cheer pour le féliciter, ce qui a pour effet de remplir votre jauge de cheer attack (elle augmente également peu à peu au fil de votre avancée et quand vous êtes vous-même félicité). Une fois pleine, vous pouvez la déclencher et devenir temporairement surpuissant. Je rassure immédiatement ceux qui commencent à grincer des dents, il est possible de désactiver cette fonction pour jouer hors ligne dans votre salon sans vous soucier des autres.

Le mode principal, le story mode, est découpé en huit stages. Plutôt longs, ils sont vraiment agréables à parcourir avec des ennemis variés, des boss vraiment intéressants et un rythme très soutenu. Cinq difficultés sont disponibles pour s’adapter au talent du joueur. En plus de ça, votre prestation est évaluée en permanence et suivant vos résultats, vous obtiendrez une note à la fin de chaque section (de C à S) influant directement sur le niveau suivant. Il existe par exemple le niveau 3A, 3B, 3C, etc. Evidemment, mieux vous jouez et plus le jeu devient difficile, ce qui est une excellente chose, on retrouve le principe de rank bien connu des amateurs de shmup.

Si graphiquement Raiden V est assez pauvre, pour ne pas dire moche à certains endroits, les effets de lumière sont par contre réussis (le rendu de certaines armes est tout simplement magnifique) et le titre profite pleinement d’être en 3D pour jouer avec la caméra et proposer par exemple des dézooms donnant l’impression de piloter un vaisseau minuscule au milieu d’une énorme masse d’ennemis pour zoomer ensuite et replonger au cœur de l’action pour lutter contre un boss bien énervé.

La Director’s Cut, outre de nouvelles variations de niveaux, ajoute d’ailleurs un « boss mission mode » très sympa proposant une soixantaine de défis de plus en plus difficiles.



Scoring, difficulté et blabla

Le système de scoring est simple et efficace. Pour obtenir un maximum de points, il faut détruire le plus rapidement possible les ennemis dès qu’ils entrent à l’écran, en étant collé à eux et sans laisser de temps mort entre deux explosions. Il faudra donc évidemment connaître les niveaux par cœur pour optimiser au maximum vos déplacements. Pour gagner encore plus de points, vous devrez récolter un maximum de médailles lâchées par les ennemis lors de leur destruction (arrêter de tirer permet de les attirer vers le vaisseau) et détruire les bâtiments au sol car certains recèlent des secrets intéressants.

J’avais dit au début que le vaisseau pouvait embarquer trois armes différentes. Suivant la couleur des bonus que vous récupérez, elles augmentent en intensité (maximum 10), mais attention, vous pouvez uniquement utiliser celle liée au dernier power-up ramassé. Vous devrez donc bien réfléchir à vos besoins, autant un spray shot puissant fera des merveilles dans un niveau classique rempli de petits ennemis, autant il ne fera rien contre un boss doté d’un bon blindage.

Puisque cet épisode a été créé pour les consoles de salon, les développeurs savaient pertinemment que la zone de jeu verticale laisserait d’énormes espaces vides de chaque côté de l’écran. Ils ont donc décidé de les remplir avec de très nombreuses informations.

A gauche, vous pourrez suivre en temps réel via des courbes votre score, votre meilleur score, le meilleur score mondial, le niveau de vos différentes armes, les alertes cheer, le temps de jeu, le nombre d’ennemis détruits, etc.

A droite, vous trouverez en bas un radar inutile et tout le reste est dédié à l’histoire du jeu et au dialogue ininterrompu des PNJs parlant entre eux ou vous apostrophant. Et quand je dis ininterrompu, la première chose que j’ai faite après ma première partie a été d’aller dans les options audio pour baisser au maximum le volume de leurs communications, ils parlent en permanence, c’est insupportable ! C’est dommage car tout a été traduit en anglais. Autre conseil, désactivez l’affichage des dialogues dans la zone de jeu. J’ai découvert cette option malheureusement assez tard mais sans ça, les dialogues s’affichent non seulement à droite, mais également dans le tiers supérieur de votre zone de jeu, réduisant encore votre champ visuel. D’ailleurs pour enfoncer encore un peu le clou les succès steam apparaissent eux aussi au-dessus de la zone de jeu, mais en bas à droite.

Le jeu a également quelques problèmes de lisibilité, certaines boulettes se confondent avec le décor et je ne parle même pas des tanks qui tirent à bout portant (marque de fabrique de la licence), parfois même à travers le décor (moins bien). Heureusement, le vaisseau possède une barre de vie, ce qui évite la frustration de la mort injuste. Et il faut bien reconnaître qu’il répond au doigt et à l’oeil, avec un peu d’expérience vous réussirez à anticiper les passages critiques (les traversées au-dessus de ponts par exemple). Ceux qui ont déjà joué à Caladrius devraient reconnaître certaines armes et patterns de tir.

Si vous avez du monde à la maison, un mode coopératif à deux joueurs est présent. De quoi passer quelques heures à tout détruire en duo.

Dernier reproche pour la route, les options graphiques se limitent au strict minimum. Impossible de faire pivoter l’image pour les heureux possesseurs d’un écran pouvant se mettre à la verticale et les périphériques sont mal pris en compte. Le conseil des développeurs pour faire fonctionner un stick arcade par exemple, passer par le mode big picture de steam et voir avec les options que propose ce mode… super…


Pour une édition fêtant les 25 ans d’une licence, je trouve que c’est un ratage. Le jeu est bon, ça ne fait aucun doute, les vaisseaux sont variés, répondent parfaitement, il y a de nombreuses armes différentes, les niveaux sont longs, possèdent plusieurs variantes suivant vos prouesses, les boss sont intéressants, le rythme du jeu est parfaitement maîtrisé, etc. Mais à côté de ça plein de points noirs viennent gâcher l’ensemble. Graphiquement ce n’est pas terrible, la lisibilité est parfois très discutable, l’aire de jeu déjà bien réduite est envahie par les dialogues ininterrompus entre les PNJs et les notifications de succès, les options graphiques sont réduites au minimum et les périphériques sont mal gérés. C’est dommage, tous ces problèmes font passer Raiden V de bon jeu à sympa sans plus que je ne peux décemment conseiller qu’aux amateurs de shmup qui arriveront à passer outre l’enrobage médiocre pour s’essayer au scoring et au boss mission mode.


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