Reigns : Her Majesty

Un peu plus d’un an après la sortie de Reigns et son succès mérité, Nerial a décidé de renouveler son concept avec Reigns : Her Majesty, qui propose cette fois de jouer le rôle de la reine, plutôt que du roi. A l’heure où le sujet du féminisme doit être mis en avant mais approché avec délicatesse, était-ce un pari risqué ou un coup de marketing ? Peu importe, le résultat est là.



Tinder Surprise

Pour ceux du fond qui ne connaissent par Reigns, voyons rapidement les bases : Reigns est un jeu où l’on incarne un roi, qui doit faire des choix. Ceux-ci sont présentés sous la forme de cartes où l’on peut choisir une des deux réponses en balayant vers la droite ou vers la gauche. Concept totalement emprunté à Tinder, les célibataires auront déjà du skill de base. Ça à l’air très simple et très chiant, mais ça fonctionne totalement et on devient vite accro. On enchaîne alors les parties, mort après mort, en essayant de remplir les objectifs pour débloquer de nouvelles cartes.

Reigns : Her Majesty repose sur exactement la même chose. En tant que reine, il faudra donc prendre des décisions qui influeront sur la vie du royaume : sa population, l’armée, l’argent et l’église. Chacun de vos choix fera baisser ou augmenter l’une ou plusieurs de ces ressources. Si l’une atteint le minimum, vous mourrez. Si elle atteint son maximum aussi d’ailleurs. Il faut alors faire bien attention à ce que l’ont dit, et anticiper les variations positives et négatives des quatre indicateurs. Ce qui implique parfois de choisir l’opposé de ce que vous aimeriez répondre, juste pour survivre.

Mais reine oblige, ces décisions ne sont pas tout à fait les mêmes que celles offertes au roi. D’entrée de jeu, on sent bien que la reine n’est pas prise au sérieux et qu’on va devoir faire avec les sujets agaçants qui nous prennent pour une cruche. Si vous êtes une joueuse, il y a peu de chances que cela vous étonne. Mais là où Nerial a évité la catastrophe, c’est que malgré ces choix qui semblent futiles, l’influence qu’ils ont sur les différentes ressources est capitale. Le tout reste assez subtile et on est passé bien à côté des explications lourdes pour dire que les femmes en fait, c’est pas si inutile et ça ne sert pas seulement à avoir des héritiers. Bref, que l’on soit de n’importe quel genre, il y a peu de chance d’être froissé. Bien joué.



Elizabeth Teissier, la mère toute-puissante

Autre différence notable avec l’original Reigns, c’est la présence d’une sorte de méta jeu. En effet, les différentes vies/morts sont davantage liées entre elles et l’histoire suit un véritable fil rouge. En fonction de vos actions pendant toutes vos parties, la fin du jeu change. Il faudra aussi bien suivre le signe astrologique de vos reines, puisqu’il aura de l’influence dans vos choix. Celui-ci change à chaque nouvelle partie, il faudra donc faire bien attention à faire les bonnes actions au bon moment. Des objets sont également utilisables et fondamentaux pour avancer dans l’histoire, ou pour vous sortir de certaines situations désespérées. L’Église veut vous pendre pour vos péchés ? Un peu de parfum royal et les prêtres seront à vos pieds. Bloqué à un moment du jeu ? Essayez de montrer votre grimoire à la bonne personne. Les amitiés que vous liez sont tout aussi importante et peuvent parfois vous sauver d’une mort certaine. Comme cette princesse d’un autre pays qui vous prêtera ses troupes si votre armée est tombée, à condition bien sûr de le mériter.


Bien que le principe de base n’ait pas changé, Nerial a su donner un second souffle à Reigns avec Her Majesty en y ajoutant de très bonnes idées et en s’adaptant aux courants actuels avec humour. Le tout enveloppé de musiques d’ambiances agréables, et de voix agaçantes. C’est donc une réussite, que vous ayez joué à l’original ou non, vous y trouverez votre compte et enchainerez les parties comme les célibataires parisiens enchaînent les dates.

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