Tokaido

La France et le Japon sont deux pays empreint d’une forte culture et qui ne cessent de s’admirer l’un et l’autre (prenez la bande dessinée ou leurs cultures culinaires comme exemple). Antoine Bauza, un auteur de jeu de société français bien connu suite à son succès avec 7 Wonders, est un fervent admirateur de la culture du pays du soleil levant et a réalisé plusieurs jeux traduisant son amour pour ce pays via la thématique de ces jeux. Il y eu notamment Ghost Stories, un jeu coopératif où l’on incarne des moines taoïstes pouttrant du fantôme japonais à tour de bras, Takenoko où l’on jardine dans une bambouseraie ou encore Hanabi, aussi un jeu coopératif mais cette fois sur le thème des feux d’artifices. Des jeux abordant des thèmes rarement vus dans le monde du jeu de société et dont le plus poétique d’entre eux restera sans doute Tokaïdo.



Rien ne sert de courir, il faut marquer des points

Tokaïdo est un jeu zen. Calme. Où l’on va jouer un·e touriste visitant le Japon le long justement de la route éponyme. Car Tokaïdo c’est aussi le nom d’un des axe de circulation japonais les plus importants du pays, traversant les plus grandes villes et autres lieux ou paysages connus à aller visiter pour nous les étrangers avides de découvertes. Une ambiance originale donc, même si on a quelques fois vu des jeux basés sur le thème des vacances, ici le jeu joue totalement carte de la détente, de la douceur que peux avoir une estampe ou une cérémonie de thé.

Et la mécanique suit cette idée : c’est un jeu de parcours, où vous allez donc avancer sur une piste, sauf que vous pouvez vous arrêtez où vous le souhaitez. Le problème c’est qu’on ne joue pas dans l’ordre du tour et que c’est toujours le joueur en arrière qui joue (quitte à jouer plusieurs fois d’affilée si les autres ont avancés comme des malades) et surtout, on ne peut pas tous s’arrêter sur la même case, il n’y a qu’un ou deux emplacements. Le dilemme sera donc de savoir s’il faut avancer vite pour prendre tout de suite les bonnes cases, ou doucement pour ne pas laisser trop d’actions aux adversaires qui prennent leur temps et récupèrent les cases abandonnées. Pour les curieux c’est une mécanique inspirées du jeu de société Thèbes.


Manger des ramens en écoutant du Shamisen

Cette adaptation vidéoludique m’a vraiment conquis au niveau de son ambiance. Que ça soit la musique d’arrière plan toute en sérénité ou l’univers graphique qui apporte des animations pleines de bonnes idées pour entrer dans le thème du jeu (les paysages qui se dessinent au fur et à mesure quand on tombe sur une case paysage plutôt que juste nous indiquer qu’on gagne tant de points par exemple), tout dans ce portage offre de quoi s’immerger l’espace d’un moment dans l’atmosphère qu’Antoine Bauza a souhaité retransmettre avec le jeu de société original. Oui mais …



Et la technique dans tout ça

Le soucis c’est que le jeu ne nous propose pas vraiment plus que le jeu de société original. Bon quand même on peut jouer contre des bots ce qui est le vrai intérêt d’acheter ce jeu, mais points de variantes, de paramétrages quelconque et surtout là où le bas blesse : on ne peut pas jouer contre des bots si l’on joue à plusieurs joueurs physiques. C’est soit on joue contre des ordis, soit contre des joueurs. Difficile de comprendre ce choix.

J’ai noté aussi quelques petits bugs assez récurrents, pas spécialement grave mais qui souligne cette impression de produit mal fini. Dernier bémol : le jeu est plus cher sur Steam que sur les plate-formes mobiles, dommage pour ceux et celles qui souhaitaient découvrir le jeu sur PC.

Néanmoins on notera en point positif que les interfaces sont vraiment très soignées et ont été bien repensées par rapport au jeu d’origine afin d’avoir quelque chose d’assez minimaliste et intuitif afin de mettre en avant l’aspect graphique, c’est à dire l’ambiance du jeu, plutôt que seulement l’aspect gameplay.


Si vous ne connaissiez pas le jeu de société Tokaïdo, vous risquez d’être enchanté·e par son atmosphère sereine et son gameplay que j’estime plutôt abordable. Ce n’est pas le jeu du siècle, et loin d’être la meilleure adaptation de jeu de société en version numérique mais l’ambiance proposée vaut peut-être l’achat à elle toute seule.

Laisser un commentaire