Nouveau livre disponible chez Third Editions, La Légende Dragon Quest est écrit par le journaliste et podcasteur Daniel « Kamui » Andreyev. Forcément attendu par de nombreux passionnés de RPG, ce bouquin nous parlant de la saga la plus importante du jeu vidéo japonais ne fait rien comme les autres… Et c’est surement son point fort !
Le meilleur Third Editions à ce jour ?
Daniel Andreyev le précise dès l’introduction à son livre : il ne s’agira pas ici de reproduire une grosse page Wikipedia avec quelques sources en plus. Mieux, on découvre rapidement que La Légende Dragon Quest est l’un des rares livres de Third Editions à se débarrasser du format habituel découpé en plusieurs gros morceaux. On a le droit ici à du chapitrage en règle, bien pensé et fluide à lire. Tout cela augure du meilleur pour la suite puisque la liberté de ton y est vraiment totale.
Après une préface de qualité signée Rich Stanton (excusez du peu car niveau journalisme dans le jeu vidéo, on fait difficilement plus talentueux), le livre commence avec un Avant-Propos qui donnera le ton global : l’auteur se lance dans des anecdotes, de petits récits autour de la création de son livre. C’est ainsi que seront constitués la plupart des chapitres passionnants de ce bouquin : à travers une multitude d’anecdotes qui mises bout à bout, font l’histoire de Dragon Quest.
Ce qu’il y a bien dans le principe d’anecdote, c’est que c’est souvent amusant, marquant, que l’on voit très vite ou l’auteur veut en venir. Les anecdotes de cette Légende Dragon Quest en font un historique passionnant qui se lit très bien, se dévore même. On découvre à quel point la saga est une création « de petits vieux » comme le dit l’auteur : Yūji Horii (63 ans), Akira Toriyama (62 ans) et Kōichi Sugiyama (86 ans) sont évidemment au centre de tout ce qui est écrit dans cet ouvrage. Là aussi, via des anecdotes de voyages de presse et autres interviews retrouvées dans de vieux Famitsu, Daniel Andreyev parvient à nous les rendre accessibles et compréhensibles pour nous, Gaijins un peu perdus.
C’est d’ailleurs la seule chose qui manque à ce livre : des images, des photos. L’auteur nous détaille tellement de choses sur le Japon, les créateurs de la saga Dragon Quest, les jaquettes des jeux et autres visuels que l’on ne peut s’empêcher de traîner sur Google Images à l’instant même ou l’on termine un chapitre. C’est un véritable voyage dans une culture, une époque, que l’on ne connaît pas forcément très bien.
Revenons à la première personne
C’est toujours hyper facile de débarquer dans sa critique en disant ce qui va suivre, mais je me lance : La Légende Dragon Quest est tout simplement l’exemple typique de ce que doit être un livre à propos du jeu vidéo. C’est malin, passionnant, on y apprend un tas de choses et ça n’oublie pas de cadrer son ambiance, son époque, pour mieux être historique et y ressentir une certaine nostalgie. L’information est triée, commentée, traduite, vérifiée avec talent. La Légende Dragon Quest est sans aucun doute le meilleur Third Editions à ce jour, tout simplement.
Puisque le livre est pavé d’anecdotes, j’y vais aussi de la mienne : je n’ai jamais réussi à jouer plus d’une heure ou deux à un Dragon Quest quel qu’il soit, perdu dans un univers que je savais trop vaste et précieux pour certains. En lisant ce livre qui ne me semblait pas du tout destiné, n’étant pas friand de l’univers, je me suis plongé dans une saga que je ne connaissais vraiment pas. Après ces bases solides apportées par La Légende Dragon Quest, je me suis mis à Dragon Quest Builders. Sur PlayStation 4, la démo avait suffit à me faire décrocher. Mais en retentant l’expérience sur Switch, je me suis rendu compte à quel point il me manquait quelque chose à l’époque que ce livre avait tout à fait comblé. L’univers, l’ambiance, les musiques, tout cela manquait de contexte culturel pour moi. Le livre de Daniel Andreyev m’a semble-t-il apporté tout ce qu’il fallait pour que cette barrière culturelle explose et rien que pour ça, merci à lui !
La Légende Dragon Quest est exactement ce que doit être un livre à propos d’une saga culturelle, quel que soit son support. Parvenant à placer un contexte, un historique, une ambiance rien qu’avec des anecdotes et une information précise et vérifiée, le livre de Daniel Andreyev est un vrai bonheur à lire pour absolument tous les publics, même et surtout pour ceux qui n’y connaissent rien à Dragon Quest voir qui n’aiment pas la saga de prime abord. Voilà un livre que tout passionné de jeu vidéo se doit d’avoir dans sa collection et au-delà de ça, c’est sans doute même une belle leçon d’écriture.