Solo

Il y a des jeux qui, au premier coup d’œil, vous parlent. Que cela soit grâce à l’univers graphique, à l’ambiance, à la musique, il y a un je ne sais quoi qui vous attire vers ce titre. Solo, nouvelle production des madrilènes de Team Gotham, a su séduire presque 550 backers et investisseurs (dont Brian FARGO et Jonathan BLOW) en janvier 2017, pour nous proposer une aventure très particulière.



Voyage en soi

Contrairement au apparence, Solo n’est pas l’histoire d’un·e marin·e qui va d’île en île pour allumer des phares en résolvant des puzzles. Non, Solo est un voyage en chaque joueur·se, où son âme sera sondée pour comprendre et/ou renforcer la définition que l’on se fait de l’amour, celui avec un grand A. Pour mettre tout cela en scène, la Team Gotham ne laisse personne sur le quai et embarque tout être dans cette aventure. Ainsi, lors de la création de votre avatar ainsi que de celui de votre bien-aimé·e (ou du fantasme que vous vous en faites), vous pourrez choisir entre être un homme, une femme ou une personne non-binaire, aussi bien pour votre avatar que celui de votre amour. Solo n’est pas un jeu qui se partage, car comme son nom l’indique, il est à faire seul. Sans implication du joueur et uniquement de ce dernier, le jeu ne peut pas être.

Au fur et à mesure que l’on progresse dans le jeu, nous rencontrons des totems qui nous poserons des questions, plutôt intimes, encore une fois s’adaptant à tous types de personnes, qu’elle est connue l’amour ou non. Aucun jugement ne sera apporté, le but étant ici d’aider le·a joueur·se dans sa réflexion, en donnant à chaque fois une situation, avec trois solutions le mettant toujours face au mur. Si cela peut être assez violent, notamment pour les personnes réservées, elles ont le mérite de forcer le joueur à réfléchir sur sa position. Certains seront capables de répondre très facilement au question, d’autre prendront leur temps afin de s’interroger sur leur conviction.



Paix intérieure

Solo arrive à mettre le joueur en confiance grâce à une atmosphère rassurante. Plongé dans un soleil estival, on navigue à loisir d’île en île. Tout est paix dans cette univers : donnez à manger à un animal et il se laissera câliner. Vous voulez profiter du son de la mer sur une plage, en jouant de la guitare ? Vous pouvez. Team Gotham a poussé jusqu’au bout le confort du joueur pour qu’il puisse se dévoiler. Si votre truc c’est plutôt la mélancolie, alors jouez un air de guitare précis pour passer l’image en noir et blanc ou pour invoquer la pluie.

Si cela ne sert à rien dans les puzzles, ce petit gimmick n’est là que pour le joueur. Mais pour pouvoir s’affronter soi-même face à l’une des nombreuses questions que nous posera le jeu, il faudra sur chaque île activer un phare puis réussir à atteindre un totem. Pour cela, vous aurez à votre disposition des boîtes (allant de la simple caisse, au pont au passant par la boite ventilateur) qui vous serviront à grimper sur les petits récifs plus ou moins haut. Evidemment, les boîtes seront en nombre limitées, et il vous faudra un peu de réflexion pour comprendre comment les utiliser pour vous créer un escalier.

On déplore juste une caméra capricieuse pour les placements des cubes en hauteur, notamment lorsqu’il n’y a pas de mur pour bloquer le curseur rendant le placement des caisses bien trop compliqué, notamment dans les salles des puzzles des ombres (il faut empiler des caisses pour reproduire une ombre au sol).


Solo fait partie de ces jeux qui ne peuvent pas exister sans le·a joueur·se. Étant au centre de celui-ci, il faudra obligatoirement se dévoiler pour que Solo puisse fonctionner. Toujours juste dans ses questions, le but ici n’est pas de trouver la vérité sur l’amour mais de comprendre ce sentiment. Accompagné par un univers enchanteur, tout est fait pour que le joueur se sente à l’aise et puisse se confesser. D’autant plus que le jeu apporte des puzzles cohérents et intéressants, mais hélas souvent frustrés par une caméra pénible dès qu’il s’agit de manipuler les caisses dans les espaces ouverts.

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