Project Hospital

Pour un nerd du jeu de gestion comme moi, Project Hospital était le jeu le plus attendu de 2018. Pourquoi celui-ci et pas Two Point Hospital et sa production largement supérieure ? Car j’ai déjà joué a Thème Hospital et le remake n’apporte rien de neuf, et je ne suis pas fan des set up fantaisistes (désolé pas désolé). Si vous êtes comme moi, vous allez passer un bon moment sur Project Hospital.



Une cure d’austérité

Project hospital est un jeu indépendant développé par un Tchèque, visiblement tout seul. Sans aller jusqu’à lui donner un Tchèque en blanc, je reste indulgent sur l’interface un peu soviétique, on s’y fait, même au système de notifications peu pratique et frustrant.

Visuellement, on a droit à une vue isométrique qui donne un cachet old school au jeu assez réussi. L’inconvénient étant qu’on ne peut pas faire de rotation, dommage. L’ ambiance de l’ensemble reste un peu froide voire clinique. Il n’y a presque pas de bande son et si on s’attarde sur les consultations, les personnages murmurent des sons inquiétant. Pourtant, au microscope, on peut déceler quelques traces d’humours dans les succès du jeu, mais c’est pas Tropico.



Dites 33 :

Maintenant, passons aux choses sérieuses. La gestion d’un hôpital n’ayant rien d’une sinécure, on pourrait penser que le jeu est riche, complexe et difficile.

Si on devait résumer le principe du jeu : Il faut diagnostiquer le plus de patients possible en un minimum de temps, en se trompant au minimum (auquel cas la réputation de l’hôpital se dégrade et les compagnies d’assurances nous envoient moins de patients).

Pour cela, vous allez recruter le personnel le moins mauvais (j’insiste) possible, parce que si la réceptionniste arrive en retard ou que votre chirurgien star est surtout une star du levé de coude, ça peut ruiner la rentabilité d’une journée de travail. Vous allez également faire péter les machines et les services pour débloquer des examens/diagnostics, mais ça coûtera un rein, que vous prélèverez bien sûr sur un patient au service chirurgie.

Bien sûr, vous avez la possibilité de prendre le contrôle ce qu’on fera au début, mais il doit y avoir au moins une centaine de maladies dans le jeu, donc on se sent rapidement incompétent. De toute façon, vous avez probablement autre chose à faire, comme vérifier la rentabilité des hospitalisations du service cardiaque ou de vérifier que l’occupation des lits ne bloque pas l’arrivée et le soin de nouveaux patients quelque part.


De la pure logistique comme on aime.

Le développeur à tout de même lourdement insisté sur l’aspect de personnalisation de son hôpital, mais ça tombe à l’eau. Il y a tellement de petits objets qu’on ne construit qu’en préfabriqué, et j’ai rapidement perdu le goût de changer les papiers peints de chaque couloir.



Évitez les excès

La progression dans le jeu est soignée, il faut procéder lentement car la rentabilité est faible au début du jeu. ça force à progresser lentement mais sûrement, bien gérer et sous peser chaque investissement, en capital comme en travail . Je m’explique, dans 99% des jeux de gestions, il me suffit de faire un emprunt bancaire, investir dans le top du top, et la rentabilité est assurée.

Ici, sur ma première partie, je suis parti en fuite en avant et la punition n’a pas été le game over, mais c’était tout comme, vous ne pourrez plus construire. Sur la deuxième partie, avec l’expérience des coûts et de la mesure, j’ai pu arriver au late game. D’ailleurs le système de prêt est trop rudimentaire, il ne se rembourse pas progressivement et les interêts semblent ne pas fonctionner correctement, espérons que ce soit corrigé.

Outre ceci, les patients sont facturés « à la maladie » et non pas à l’examen, je considérais ça comme une bizarrerie, mais ça évite l’abus de faire faire une batterie de test pour un cor au pied. Au contraire, ici, les médecins doivent faire attention à diagnostiquer en faisant le moins de tests possible pour gagner du temps.

Project hôpital, bien qu’un peu brut de décoffrage arrive bien à son but, nous mettre dans la peau d’un manager dont le bien être des patients n’est qu’une variable et non le but ultime. Bien que très riche en contenu, il garde une marge de progression (pour de futures maj peut être ?). Je recommande.

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