Interview spéciale : Resident Evil


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LES FILMS RESIDENT EVIL

B. B. – Considérez-vous que ce soit une bonne chose que le scénario des films s’éloigne de celui des jeux ?

W. B. – Ce n’est pas une mauvaise idée en soit, je dirais même que c’est nécessaire. Je pense qu’il faut prendre le contexte des jeux et s’en servir pour faire des scénarios indépendants. Sinon, qui irait voir un film dont le déroulement et même la fin sont connus avant même de rentrer dans la salle ? Seules les personnes ne connaissant absolument pas la saga auraient eu un effet de surprise.

B. B. – Quel regard portez-vous sur l’ensemble des films ?

W. B. – Le premier Resident Evil est le seul que j’arrive à accepter, tout simplement parce que peu des éléments pris des jeux sont piétinés, contrairement aux films suivants. Dans ce premier film, on a un contexte d’épidémie dans un laboratoire d’Umbrella à Raccoon City par le virus T, des monstres connus comme des zombies, des cerbères ou des lickers, mais le tout sans être vraiment dénaturé. Le scénario est affranchi de la trame des jeux mais en reprend les bases, ce qui reste acceptable à mes yeux.

B. B. – Et les films suivants, alors ?

W. B. – C’est un vrai massacre : des personnages changent de camp (Ashford a un bon fond ?), des monstres ridicules (Nemesis de carton-pâte se battant à mains nues contre Alice ?). Les fans ont donc hurlés au scandale, et pour cause ! Voir sa saga favorite souillée de la sorte, il y a de quoi devenir fou !

B. B. – Les choses auraient pu être différentes quand on pense que George A. Romero était en charge du projet…

W. B. – Les fans de Resident Evil étant très souvent des fans de Romero, c’était le réalisateur idéal pour tourner le film. Il faut se souvenir aussi que c’est Romero qui avait réalisé la publicité pour Resident Evil 2 en 1998, un vrai chef d’œuvre à mes yeux. Bien sûr, elle a un peu vieilli, mais les moyens mis en œuvre pour cette publicité étaient énormes. Comment ne pas être en extase devant cette publicité à l’époque ? Même si la publicité était uniquement destinée au public Japonais, une cassette VHS avait été réalisée pour relayer la promotion du jeu. Une version locative existait et des gens ont donc payé pour voir cette publicité et son Making-of ! Romero était on ne peut plus heureux de sa production, et voyait déjà la suite en grand… Et malheureusement, Capcom a changé d’avis en 1999 sur le choix du réalisateur, en jugeant décevant le script de Romero – que j’ai pour ma part apprécié, mêlant scénario du jeu et idées originales.

B. B. – Pour finir sur une note humoristique, qu’avez-vous pensé du sixième et dernier film, Final Chapter ?

W. B. – Je ne compte pas le voir. Jamais ! Le succès de cette saga de films est planétaire, mais les États-Unis sont loin devant niveau box-office. Il faut savoir que là-bas, beaucoup de personnes pensent que les films ont donnés naissance aux jeux vidéo du même nom ! Les films sont un gage de qualité pour les jeux en Amérique (un comble), à tel point que contrairement au reste du monde, les deux épisodes Outbreak ont eu un boîtier PlayStation 2 reprenant la police d’écriture du film pour attirer le public ! Beaucoup de spectateurs voient aussi cette saga comme de bons films d’action (ce qui reste discutable), et ne connaissant pas ou peu les jeux, ils ne peuvent se rendre compte à quel point ils ont été charcutés.

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