Baba Is You

Dès que l’on a aperçu le prototype de Baba Is You, on a tout de suite vu le potentiel qu’allait avoir le jeu et forcément on l’a suivi. Quand on a vu qu’il allait être présent à l’Indiecade Europe 2018, nous étions joie et même encore plus (sans passer dans le 18+, bande d’esprits pervertis) après y avoir joué. Un report et quelques mois se sont écoulés depuis et le nouveau bébé du finlandais Arvi « Hempuli » Teikari est enfin arrivé sur nos PC/Switch. Préparez vous à faire fondre vos cervelles, car nous sommes face à un puzzle game qui vous hantera.



Baba Is Love

On ne va pas se mentir, si Baba Is You était un bébé, sa grande mère ne pourrait pas sortir la phrase typique « c’est pas parce que c’est le mien, mais c’est le plus beau bébé du monde ». Baba Is You est moche, avec une palette de 16 couleurs tout au plus bien terne et il sera incapable de faire lâcher une seule larme à David Cage (Monsieur Quantic Dream) vu qu’il n’y a pas un seul polygone. Vous savez quoi ? Heureusement que le jeu est moche, sans aucun détail laissant place ainsi à une lisibilité parfaite. Tous les éléments présents (ainsi que le mot qui leur est associé) sont visibles au premier coup d’œil, permettant ainsi de rapidement comprendre les effets des actions que nous allons entreprendre dans chacun des 200 niveaux que comporte le jeu, répartis dans une dizaine de mondes différents, chacun avec sa thématique, ses règles de jeu.

Le système de jeu est tout simple. En construisant des phrases (via des blocs de un mot), on doit changer les règles du tableau jusqu’à atteindre l’élément désigné comme condition de victoire. Si la plupart du temps vous êtes Baba (parce que quelque part dans le tableau il est écrit « Baba Is You »), il suffit de remplacer le bloc « baba » par celui de « rock » pour que l’on contrôle une pierre au lieu de baba.



Brain Is Hot

Évidemment, les premiers puzzles ont des blocs opératoires simples (« push », « stop », « defeat », « win ») afin de vous apprendre les bases (écriture en horizontal de gauche à droite et en vertical de haut en bas) et d’apprendre à jouer avec les règles imposées. Et puis le jeu va commencer peu à peu à proposer des conditions inamovibles (en les plaçant sur les bords de l’écran), mais surtout en ayant bien plus de règles différentes, en même temps. Et c’est dans ces moments précis que Hempuli montre tout son génie. En plus d’être un très bon game designer, c’est aussi un excellent level designer.

S’il existe une solution bien définie à chaque niveau, il est la plupart du temps possible de les résoudre de plusieurs façons, en « détournant » certains blocs (coucou « not »). Dans ces situations, on ne sait jamais finalement si le développeur a prévu le coup (surement) ou si on arrive à détourner les règles parfaitement conçues, prévues par le jeune Finlandais. Le tout est d’une justesse tellement maîtrisée que vous serez capable de trouver la solution de plus d’un puzzle loin de l’écran.

Si on veut trouver quelques petits reproches à faire au jeu, on signalera que certains blocs sont trop timidement introduits rendant leur utilisation complexe. Aussi, on apprend l’étendue de leur pouvoir par hasard (donnant des moments d’illumination incroyable). Enfin, la musique, qui en plus d’être peu inspirée, boucle bien trop rapidement alors que le jeu est conçu pour que le joueur tourne en rond de longues minutes dans chaque niveau afin d’expérimenter (il y a un touche pour revenir en arrière pas-à-pas permettant justement de tester des combinaisons infructueuses sans avoir à recommencer tout le niveau).

Ne vous laissez pas avoir par la laideur de Baba Is You, car derrière ce petit être pas très sexy se cache l’un des meilleurs puzzle game de ces dernières années. Avec un système tout bête, construire des phrases à l’aide de blocs opératoires, et d’un level design incroyable, Baba Is You arrive à surprendre par l’inventivité et le détournement primaire de chaque bloc présent dans le jeu. A chaque niveau, on observe, on comprend vers quoi le développeur veut nous amener et on cherche indéniablement à détruire les règles qu’il nous a imposé pour venir à bout de chacun des niveaux. Parfois on rage de se sentir très bête face à niveau « impossible », puis on jubile lors qu’on le termine. Baba n’est qu’amour.

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