Critique

AC Odyssey : Le Sort de l’Atlantide

Développeur : Ubisoft Québec – Éditeur : Ubisoft – Date de Sortie :  23 Avril 2019 – Prix : 24,99 €

Deuxième gros DLC du Season Pass, morcelé lui aussi en trois épisodes, Le Sort de l’Atlantide propose son premier chapitre et nous propose d’affronter des dieux de la mythologie, rien que ça. Ne jouez pas les mauvaises langues : l’Animus de l’univers Assassin’s Creed explique très bien la raison pour laquelle tout part en cacahuète et nous sort du paranormal et des divinités dans les Champs de l’Élysée, le Tourment d’Hadès et Le Jugement de l’Atlantide. Il y en aura autant pour les fans du jeu de base que ceux de la mythologie.

- Épisode 1 : Les champs de l’Élysée -

Dans ces champs de l’Elysée, il faudra parler à plusieurs divinités et se rendre compte d’un gros schéma politique au bord de la guerre. À vous de choisir votre camp : un peu complexe (parce que trop ellipsé sans doute), le pourquoi du comment vous sera surtout fatalement mis en pleine face au moment des différents choix que vous pourrez faire. Ceux-ci feront, comme le jeu de base, changer quelque peu vos amitiés et certaines scènes cinématiques à des moments précis de l’histoire. Néanmoins, la fin sera la même pour tout le monde. Et quelle fin d’épisode !

Le gameplay se voit quelque peu amélioré, grâce à des stèles de la Première Civilisation qu’il faudra retrouver dans des grottes labyrinthiques. Ces stèles vous permettront de booster certains de vos pouvoirs déjà acquis. La charge de taureau va prendre en force, vous aurez plus de temps et ferez plus de dégâts lors de vos ralentis, quant à vos attaques au bâton… Elles deviennent destructrices. Ceux qui ont retourné le jeu original comprendront davantage de quoi il s’agit mais clairement, ces nouvelles possibilités ne sont pas anecdotiques et relancent vraiment l’intérêt que l’on peut donner à ces attaques améliorées.

Merveilleux Elysée

Partout dans l’Elysée, zone ronde divisée en quatre segments, vous trouverez des statues de la déesse qu’il faudra détruire pour baisser la force de conviction de cette dernière sur les lieux. Je reste vague volontairement à ce sujet, mais sachez toutefois que ces statues sont protégées par d’étranges soldats dont certains sont inanimés… Avant de prendre vie si vous vous montrez trop agressif.ve près d’eux. Au combat, ces nouveaux soldats peuvent aussi vous lancer des sorts de zone ou au contact qui annulent votre jauge de pouvoir : il vous faut alors vous battre « à l’ancienne », sans artifices, pendant quelques secondes.

Tout cela mène donc vers une histoire qui mélange la mythologie grecque mais surtout, celle de la franchise Assassin’s Creed que beaucoup croient injustement rebooté depuis Origins. Ça n’a pas été le cas et l’Histoire de Desmond, Abstergo et la Première Civilisation sont toujours de la partie. On suivra, comme dans le jeu original, l’archéologue Layla désormais beaucoup trop liée à votre héros ou héroïne pour faire machine arrière. Et curieusement, les équipes d’Ubisoft mettent le paquet en termes de narration mais surtout, de dépaysement, dans ce premier épisode d’un DLC dont on attend désormais très impatiemment les deux suites.

Proposant une toute nouvelle aire de jeu ravissante et pleine de surprises (une verticalité inattendue, par exemple), ce premier épisode du nouveau DLC d’Odyssey se montre aussi très malin dans son utilisation de la Mythologie Grecque. Les fans de la franchise seront aussi ravis d’en savoir plus sur Abstergo et la suite du conflit. On ne s’attendait pas à être aussi emballés par un DLC d’une dizaine d’heures !

- Épisode 2 : Le Tourment d'Hadès -

On commence avec un affrontement divin, absolument mythologique (vous excuserez la facilité du propos) contre un Cerbère particulièrement énervé, avant de se plonger dans les enfers d’Hadès.

Le dieu n’est pas vraiment facile à vivre et il proposera au joueur plusieurs quêtes pour battre différents héros connus (Ulysse, Hercules et les autres) dans le but de prolonger l’histoire et avancer vers l’amélioration du Bâton d’Hermès. Trois pouvoirs seront d’ailleurs au rendez-vous, telles des améliorations d’aptitudes déjà disponibles dans le jeu de base. Pas excessifs en termes de force (contrairement à ceux de la troisième partie, nous en reparleront) ces nouveaux types d’attaques permettent entre autres de s’élancer dans les airs et tirer au ralenti sur ses ennemis. La pose de zone piégées et explosives à l’arc est aussi bienvenue pour les plus amusés par les possibilités d’infiltration que propose le jeu.

Un univers sombre et glauque est au rendez-vous, ce qui ne l’empêche pas encore une fois d’être dingue de réussite en termes de level-design et d’esthétique globale. On s’y croit, dans ces enfers, ou Hadès se fera un malin plaisir de refaire venir quelques vieilles connaissances déchues du scénario principal.

Enfer et contre tous !

Idée très intéressante de cet épisode : des zones ou les ennemis peuvent vous toucher, mais pas vous. À moins de briser un sceau qui vous permet d’entrer dans une seconde « dimension » ou vos adversaires sont capable de prendre des coups, mais ou votre vie est diminuée de moitié. Ce sont des défis intéressant bien qu’au bout d’un moment, on se mette à rusher les sceaux pour aller plus vite. Reste que l’idée est bonne et rend certains affrontements très gratifiants.

Pour Layla, l’histoire continue aussi de plus belle dans le présent et se révèle bien moins manichéenne que prévu. Le bâton a un pouvoir de corruption assez fort que l’archeologue va devoir à tout pris surpasser si elle veut continuer à rester fidèle à ses motivations premières. Sans vouloir en dire davantage, cette seconde partie est aussi réussie que la précedente en terme de narration et c’est pour l’instant une réussite globale très étonnante de la part d’Ubisoft qui signe, pour l’instant, un bien bel exercice de Season Pass de qualité.

 

Hadès est un méchant intéressant, les quêtes sont amusantes et resassent quelques bons et mauvais moments du jeu de base, les pouvoirs à obtenir changent clairement certaines façons de jouer et même le Présent continue d’intéresser. Non, vraiment, ce DLC est toujours aussi surprenant de qualité.

- Épisode 3 : Le jugement de l'Atlantide

Tout en verticalité surprenante, le monde de Poséidon révélera de beaux moments aux aficionados de l’histoire du Présent, de l’Animus et de la Première Civilisation, les Isu… Puisque la cité du dieu des mers est justement la leur. On découvre bien des années après Assassin’s Creed II et sa fin très cachée ce qui est vraiment arrivé aux Isus et quel est ce grand cataclysme qui leur est tombé dessus. L’histoire de Junon et de son effroyable mari est aussi au centre de ce DLC que tout fan de la série saura apprécier.

Pour les autres, c’est moins sur car des trois épisodes, il est l’un des plus beaux (la cité est sublime) mais on sent que le tout est sorti un peu trop vite. Quelques bugs persistent, le level-design est moins inspiré malgré cette verticalité dont on est curieusement peu habitué dans Assassin’s Creed et les différents affrontements manquent de logique. Certains soldats ennemis ont la même armure que les alliés dans des conditions un peu floues. Beaucoup de points d’intérêt sont là pour proposer une complétion qui, là aussi contrairement aux deux autres épisodes, manque vraiment de logique et d’implication dans l’histoire. Dommage… Mais pas assez pour nous décevoir finalement. Même si la fin est terriblement frustrante quand on sait que, pour l’instant, aucune suite n’est prévue avant le prochain épisode de la saga.

Davantage que ce Jugement de l’Atlantide un peu en deçà, malgré un univers visuel enchanteur, c’est tout ce DLC qu’il faut mettre en avant tant il est surprenant. Dépaysant, sans temps morts, avec des petites zones amusantes et jamais trop ennuyantes à vider de tout point d’intérêt, Le Sort de l’Atlantide est aussi un bon condensé de quêtes intéressantes, de personnages hauts en couleurs et d’un traitement global scénaristique qu’on aimerait beaucoup voir davantage dans les productions Ubisoft. Si vous avez aimé Assassin’s Creed : Odyssey, vous devez absolument faire ces trois épisodes.

Picture of Skywilly

Skywilly

Rédacteur en chef collectionneur de Skylanders et qui passe beaucoup trop de temps sur ces briques Lego. Heureusement qu'il y a des petits jeux pour s'évader ! Auteur de Le jeu vidéo indépendant en 2015 : Portraits de créateurs

D'autres Critiques

Laisser un commentaire