Critique

Ghost Giant

Développeur : Zoink Games – Éditeur : Thunderful Publishing
Date de Sortie : 22 février 2019 – Prix : 60 €

Jouer à un jeu en VR c’est problématique pour pas mal de raisons. Déjà, il y a un âge minimum, ce qui force le joueur a être au moins âgé d’une dizaine d’années. Ensuite, il y a la cinétose et il faut privilégier les jeux qui ne nécessitent pas trop de déplacement ni de mouvements brusques. Enfin, il y a les problèmes variés de vision : nous sommes tous inégaux face à la VR. Ghost Giant veut proposer une aventure mignonne, inventive, mais cumule ces trois soucis.

Hymne au néant

Vous allez jouer le rôle d’un géant que seul cet ersatz plus gentil de l’âne Trotro peut apercevoir. On le comprend vite, notre petit ami est en proie à pas mal de doute sur lui-même, sur le monde qui l’entoure, en plus de vivre quelques galères. D’un tableau à l’autre, vous devrez tenter de lui rendre le quotidien plus simple en enchaînant les missions basiques aux interactions amusantes. Ramener un objet particulier à un personnage, collecter des objets et les remettre au bon endroit ou encore, valider des objectifs bonus en envoyant la balle dans le panier caché dans chaque décor.

Du haut de votre gigantisme, vous avez une vue imprenable sur chaque scène et il suffit de tourner à 80° de gauche à droite pour avoir un net aperçu de tout ce qui se déroule autour de vous. Il est nécessaire cependant d’user de la possibilité de faire tourner le décor plutôt que de faire des va-et-viens physiques : votre cerveau vous le rendra au mieux et sinon, c’est vous qui risquez de « rendre ».

Dur de parler d’un jeu aussi mignon en parlant de renvois et de malaises, mais la VR c’est aussi ça et ce fut le principal soucis de Ghost Giant. J’ai beau m’enchaîner du Beat Saber tous les deux jours et faire de petites sessions de Batman Arkham Asylum, Ghost Giant fait subir pas mal de vertiges pour ceux qui ne sont pas prévus au préalable et y vont en pensant que “c’est pour les enfants”. Ghost Giant est cependant percutant et donne envie de continuer à aider ce petit être adorable. L’histoire se déroule avec aisance et bonheur et on ne veut pas que ça se termine en termes de narration. Mais à chaque session d’une petite heure, le dilemme est certain : il faut s’arrêter, sous peine de tomber malade.

Ghost Giant tire excellemment bien partie de la VR, mais ses qualités le rendent aussi frustrant pour quiconque en tombera amoureux. Abuser de la VR, c’est mal et pourtant, on veut dévorer Ghost Giant d’une traite. En résulte cependant une aventure sans aucun doute trop enfantine pour fonctionner totalement et des actes beaucoup moins bons que d’autres, qui oscillent entre volonté de raconter quelque chose et besoin de rendre la VR spectaculaire. C’est lorsqu’il combine ces deux objectifs que Ghost Giant est le meilleur. Cela n’arrive que trop rarement.

Véritable dessin-animé interactif à la double lecture un peu trop évidente, Ghost Giant est une aventure fraiche et agréable à parcourir pour peu que la VR ne vous pose aucun soucis. Sinon, c’est beaucoup de frustration qui prennent le pas sur la découverte. Reste que jouer les géants gentils et bienfaiteurs a un certain charme indéniable qui donne un petit côté unique à un titre ayant le mérite d’utiliser la VR de façon originale.

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Skywilly

Rédacteur en chef collectionneur de Skylanders et qui passe beaucoup trop de temps sur ces briques Lego. Heureusement qu'il y a des petits jeux pour s'évader ! Auteur de Le jeu vidéo indépendant en 2015 : Portraits de créateurs

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