Critique

The 7th Guest VR

Nyam Hazz
Publié le 21 novembre 2023
The 7th Guest VR

Développeur

Vertigo Games

Éditeur

Vertigo Games​

Date de Sortie

18 octobre 2023

Prix de lancement

29,99 €

Testé sur

PC avec Quest 2 en Air Link

Lors de sa sortie en 1993 sur PC, Mac et CD-I, The 7th Guest a connu le succès avec plus de deux millions d’unités écoulées dans le monde. Il faut dire que le jeu de Trilobyte et Virgin Interactive Entertainment a été l’un des premiers à exploiter le CD-ROM avec des graphismes impressionnants en 3D pré-rendue et l’utilisation de clips en Full Motion Video pour agrémenter sa narration. Primé plusieurs fois, il a notamment été élu jeu le mieux noté de 1994. Bill Gates lui-même avait d’ailleurs qualifié à l’époque le titre de « nouvelle norme en matière de divertissement interactif ». Il connaîtra une suite 2 ans plus tard (The 11th Hour), puis une autre en 2019 (The 13th Doll : A Fan Game of The 7th Guest), et nous revient aujourd’hui dans une version en réalité virtuelle sur PC VR, Quest et PS VR2, agrémentée de quelques améliorations, avec The 7th Guest VR signé Vertigo Games (Arizona Sunshine, After the Fall), en collaboration avec le studio marseillais Exkee. Il est donc temps de retourner dans le sinistre manoir d’Henry Stauf pour résoudre les énigmes imaginées par ce dernier.

Un jouet pour la vie

Après être arrivé en barque au pied du manoir construit par le célèbre et riche fabricant de jouets Henry Stauf, vous êtes accueilli par une âme perdue qui vous accompagnera et vous guidera tout au long de votre aventure. Là, 6 célébrités locales furent autrefois invitées (une ancienne star de Broadway manipulatrice, un illusionniste aux pouvoirs comme aux origines usurpés, un homme d’affaires sans scrupules, un couple de commerçants endetté et une directrice d’hôtel alcoolique), avec comme promesse de leur hôte — qu’aucune d’entre elles ne connaît — d’offrir une seconde chance à celui qui lui apportera ce qu’il souhaite. Pour cela, chacun doit démêler les ficelles tissées par Stauf à leur encontre et un seul des invités quittera les lieux avec son rêve le plus cher accompli. Mais aucun ne ressortira jamais de là. Que s’est-il passé au cours de cette terrible nuit ? Que leur voulait Stauf et qui est ce 7ᵉ invité qui se serait joint à la fête ?

Sombre et lugubre, le manoir sied bien à la mauvaise réputation de son propriétaire et aux rumeurs qui courent autour de lui, suite au décès de nombreux enfants avec ses jouets à leurs côtés. C’est à vous désormais de mener l’enquête et de découvrir ce qu’il se cache derrière tout cela. Pour ce faire, vous allez devoir revivre les évènements qui se sont déroulés au cours de la soirée. Cela vous amènera à visiter les différentes pièces de la demeure, chacune renfermant une énigme à résoudre élaborée par Stauf à l’endroit de ses invités. Pour vous aider, vous disposez d’une lampe d’esprit capable de raviver le passé. Grâce à elle, les fleurs desséchées et les fruits pourris retrouvent leur jeunesse, les toiles d’araignées et les trous dans les murs décrépits disparaissent, les évènements d’antan reprennent vie… et des indices phosphorescents bien utiles apparaissent un peu partout.

Une opportunité en or

Même si leur hôte leur a fait faux bond en ne venant pas au dîner auquel ils avaient été conviés, et même s’ils ne savaient pas ce qu’ils faisaient là, les invités ont tous été séduits par la promesse qui leur a été faite, et chacun a ainsi cherché à tirer la couverture à lui par tous les moyens afin de remporter la partie. Outre les énigmes présentes dans les pièces communes, ou dans les parties privées de Stauf, un puzzle personnalisé attend les 6 convives dans la chambre qui leur a été spécialement préparée, avec une petite boîte à musique où il leur rappelle les règles du jeu. Les différents casse-têtes proposés consistent généralement à déplacer et/ou trouver des objets, rien de bien compliqué, mais savoir ce que l’on attend de nous n’est pas toujours si évident, car aucune règle n’est annoncée, il faut donc utiliser ses neurones. Et les défis proposés sont non seulement plaisants à relever, mais aussi variés et originaux.

Entre le rez-de-chaussée qui vous accueille, le 1ᵉʳ étage où se trouvent notamment les chambres, mais aussi le sous-sol et les appartements privés de Stauf au grenier, ce sont en tout 17 salles qui vous attendent, chacune avec leurs énigmes à résoudre pour débloquer les pièces suivantes, car vous ne pourrez pas directement accéder à toutes. Pensez au passage à éclairer les tableaux pour les transformer en version malsaine d’eux-mêmes, c’est bien vu et certains rendent vraiment très bien. Il faut également ajouter à cela le dernier challenge qui se trouve dans un lieu que l’on tiendra secret. Notons que si les puzzles restent tout à fait abordables, vous disposez par ailleurs d’une planche de spiritisme pour obtenir des indices afin de vous aider, ou même résoudre automatiquement le défi proposé pour éviter que vous vous retrouviez bloqué. Pour cela, vous devrez dépenser des pièces de Stauf que vous pouvez trouver un peu partout, parfois bien en évidence, mais parfois aussi bien cachées. Il y en a 50 à collectionner.

Comme au Cluedo

Afin d’étoffer le lore, vous pourrez également mettre la main sur une photo de chacun des invités, mais aussi sur 12 chroniques de Stauf (des images déclenchant un commentaire du narrateur) dans le but de connaître son histoire, ou encore des disques laissés par ce dernier avec des consignes, et que vous pouvez écouter sur divers gramophones. À chaque énigme résolue, et à chaque fois que vous avancez dans le scénario, des souvenirs apparaissent devant vos yeux pour revivre les évènements de cette soirée en présence des invités. Cela se présente efficacement sous forme d’une vidéo volumétrique avec de vrais acteurs en live. On a un peu l’impression d’être face à un hologramme autour duquel on peut tourner et c’est plutôt sympa. On voit peut-être un peu trop le découpage et les dialogues sont clairement surjoués, mais ce n’est pas très grave, et cela colle bien avec le style des FMV des années 90. Saluons par contre la performance réussie du narrateur qui nous conte l’histoire de Stauf. Graphiquement, le rendu du manoir, sur Quest 2 en Air Link à partir d’une version PC VR du jeu, est particulièrement réussi, et la bande-son comme les bruitages à base de gloussements et autres rires d’enfants, créent une ambiance malsaine aux petits oignons.

Si l’on rajoute encore à cela une narration maîtrisée, le portage de ce titre phare des années 90 en VR est une franche réussite. Précisons tout de même que si l’interface est bien en français et les dialogues en VO sous-titrée dans notre très chère langue, il faudra maîtriser l’anglais pour pouvoir lire les coupures de journaux et autres indications manuscrites qui ont été laissées de côté au moment de la traduction. Point de vue réalité virtuelle, il s’agit enfin d’un vrai jeu VR avec déplacement libre ou par téléportation, jouable debout ou assis, avec de nombreuses manipulations et une bonne gestion des collisions participant à l’immersion. La contrepartie est toutefois qu’il n’est pas toujours facile de se saisir de ce que l’on veut, notamment quand on a du mal à s’approcher suffisamment à cause d’un obstacle. Mais il est agréable de fouiller un peu partout en soulevant les objets, d’ouvrir portes et tiroirs, de manipuler des leviers…   On a en tout cas passé un peu moins de 9h bien agréables dans ce triste manoir, et on en redemande encore.

Même 30 ans après, le concept de The 7th Guest VR fonctionne toujours. Avec ses puzzles variés, plaisants et originaux, il nous entraîne dans une aventure à l’ambiance réussie grâce à son intrigue comme à sa bande-son. Et même s’il y a quelques petites imprécisions ici et là, Vertigo Games est parvenu à porter d’une main de maître le jeu en réalité virtuelle, avec beaucoup d’interactions à la clé et des graphismes de très grande qualité. La présence de vidéos volumétriques apporte enfin un petit plus non négligeable avec des acteurs qui surjouent certes les scènes, mais donne aussi par la même occasion un petit cachet particulier au titre qui n’est pas sans rappeler la grande époque de jeux en FMV. Une proposition qui vaut donc clairement le détour.

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