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Rapide Critique
Warhammer Age of Sigmar : Realms of Ruin
Développeur
Frontier Developments
Éditeur
Frontier Developments
Date de Sortie
17 novembre 2023
Prix de lancement
26 €
Testé sur
PC
Si la licence Warhammer est connue depuis fort longtemps par les aficionados des jeux de plateau, elle aura eu bien du mal à sortir de l’ombre au sein du monde vidéoludique. Malgré les efforts de Games Workshop, les années 90-2000 n’offriront qu’une poignée d’œuvres à la qualité discutable… jusqu’à l’arrivée des Dawn of War, dont le gameplay nerveux séduira le public. Depuis, pléthore de titres estampillés Warhammer arrivent entre nos mains, qu’ils soient des FPS, RPG et autres jeux de stratégie. C’est d’ailleurs à ce dernier domaine qu’appartient la production qui nous intéresse aujourd’hui, Warhammer Age of Sigmar : Realms of Ruin. Derrière ce nom à rallonge se cache le fameux studio de Frontier Developments, plus connu pour ses pérégrinations dans les jeux de gestion. Autant vous dire qu’entre construire un parc d’attractions et diriger une équipe de gros bras, un monde existe. Ce que confirme ce Realms of Ruin, qui dispose d’une finition… plus que bancale.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, petit rappel de ce qu’est Age of Sigmar. Pour résumer les choses simplement, la dernière création de Games Workshop peut se qualifier de reboot du monde de Warhammer Fantasy, qui fut anéanti par une apocalypse. Exit l’ambiance un peu cradingue de la première licence GW, et place à de la haute fantaisie avec ses héros proprets et ses armures rutilantes. Figurines en main, cela donne lieu à des batailles à plus petite échelle, voisines des règles édictées par Warhammer 40 000. Il en va donc de même pour Realms of Ruin, dont la jouabilité se rapproche bien plus d’un Dawn of War, que d’un Total War.
Avec seulement neuf escouades de quelques bonhommes — entre troupes de mêlée, à distance, et héros aux pouvoirs dévastateurs —, on s’échinera à capturer les quelques portails arcaniques qui parsèment notre terrain de jeu, et qui nous servent à accumuler ressources et points de victoire. La microgestion se révèle donc au centre du gameplay de Realms of Ruin, mais est mise à mal par quelques écueils. Primo, que l’on dirige les Stormcast Eternals (humains), les Orruk (orcs), les Nighthaunt (morts-vivants) ou les Disciples de Tzeentch, le nombre d’unités que propose chaque faction se montre famélique, ce qui égratigne de facto les possibilités stratégiques. Deuzio, les affrontements se limitent à une logique pierre-papier-ciseaux éculée et redondante. Tertio, nos guerriers ne prennent aucune initiative, et peuvent mater leurs copains se faire décimer par l’ennemi sans réagir. Un vrai problème, alors que des escarmouches peuvent éclater aux quatre coins de la carte en même temps.
Par bonheur, si les combats se montrent à la fois mous, lourds et stressants, ils sont en revanche assez agréables à regarder. Encore une fois, Frontier Developments a mis le paquet sur les graphismes, avec des unités fidèlement modélisées, des lames qui brillent au soleil et des coups de lance tranchants. Bien sûr, certains déploreront la direction artistique un peu lisse de toute cette marmaille, caractéristique de l’ambiance haute fantaisie prônée par Age of Sigmar, mais c’est alors à Games Workshop qu’il faudra adresser ses doléances. Un manque de tempérament qui se retrouve dans la campagne solo du titre, au scénario mollasson et manichéen, qui s’oubliera facilement. Les joueurs se reporteront dès lors sur les modes en ligne et Conquête, où il s’agit de conquérir une carte au travers de multiples escarmouches. De quoi amuser quelques heures, avant que le jeu ne retombe dans ses travers.