Critique

Warhammer 40k : Space Marine II

H0wler
Publié le 10 octobre 2024

Développeur

Saber Interractives

Éditeur

Focus Entertainment

Date de Sortie

9 septembre 2024

Prix de lancement

59,99€

Testé sur

PC

On est en automne 2004, alors que je m’apprêtais à faire ma partie Halo 2 hebdomadaire en coop, l’ami chez qui je me rends est en train de jouer à Dawn of War. Premier contact pour moi avec Warhammer après cette incroyable cinématique, je me suis longtemps dit « en vrai, un jeu d’action de fou Warhammer 40K, pourquoi ce n’est pas encore sorti ? ». En fait, on avait déjà eu Fire Warrior en 2003, et c’est l’inverse d’un jeu d’action de fou. Heureusement, Relic Entertainment a sorti Space Marine en 2011 et Saber Interractive prend le relais en cette fin d’année 2024 avec sa suite. Après avoir fait joujou avec des zombies et des camions tout terrain, les voilà déterminés à vous faire tuer du xénomorphe en pagaille.

Balaye, Frère

Est-ce que ça vaut vraiment le coup que je vous explique Warhammer 40K ? Outre la densité et la complexité de l’univers, je ne pense absolument pas avoir les qualifications nécessaires pour faire une présentation d’un univers qui existe et évolue depuis 1987. Personnellement, j’ai eu la chance de commencer la campagne avec, à côté de moi, un ami, barbu et mage noir de niveau 28 (encore merci à lui), il m’a donc expliqué deux ou trois trucs. Globalement, je peux au moins résumer les évènements de cette aventure : Titus, le héros du premier jeu, était en exil depuis un siècle dans la Deathwatch suite à un soupçon d’hérésie. Il se retrouve parachuté au milieu d’un conflit contre les Tyranides et sauve la planète envahit. Le voilà ainsi récompensé d’une promotion de Primaris (des Space Marines ++) saupoudré d’un discours bien paternaliste de « Hé désolé pour l’exil, tu comprends, on ne pouvait pas être laxiste ». Nous voilà donc enrôlés pour participer à ce conflit, pour seul but de tuer tous ceux qui ne nous ressemblent pas. Hé oui, c’est un peu un truc de droite Warhammer.

Bon, clairement, si vous êtes fan de la licence, vous allez peut-être vous ennuyer sur l’histoire. Déjà, parce que les Ultramarines, c’est toujours un peu ronflant comme chapitre (je pense que j’aurais même préféré un jeu sur la Deathwatch). Mais surtout, c’est vraiment « un lundi chez les G.I Joe de l’espace« , seul un petit twist vers la deuxième moitié du jeu vous fera sortir de vos espadrilles (et encore). En revanche, si vous n’y connaissez rien, c’est probablement la meilleure porte d’entrée, notamment si l’univers vous intriguait déjà auparavant. Il faut être un peu curieux, mais rien que les concepts de Dieu-Machine exposé pendant l’histoire devrait vous faire lever un sourcil. On sent d’ailleurs que les personnes de chez Saber Interactive ont une grosse affinité avec le lore et ont voulu le partager aux autres, comme des passionnés un peu fous, mais attendrissant.

Armure Mark VI-genre

Soyons honnête deux minutes, ce qui fait qu’on joue à Space Marine 2, c’est surtout pour tout casser et il le fait très bien. Le premier épisode arrivait à nous faire sentir fort et puissant (mais pas invincible !). La formule est quasiment similaire, avec un sentiment de puissance fort, couplé à une certaine fragilité, avec un système de récupération de vie moins permissif que pour le premier épisode. Il faudra un peu se retenir de ne pas constamment foncer dans le tas, tant le jeu nous invite régulièrement à faire la bagarre, avec son moteur qui envoie des vagues en boucle et tient le choc à toutes les épreuves d’une manière assez indécente. Saber me fait beaucoup penser à Asobo dans leur évolution. Un studio de commande, qui s’est démarqué par sa technique en faisant du portage dans tous les sens. Par la suite, ils ont braqué les projecteurs sur eux avec Mud/Snowrunner et World War Z. D’ailleurs, ce dernier est important vu qu’avec, ils ont pu développer le Swarm Engine, un moteur optimisé pour afficher de grandes hordes. On pourrait presque croire que c’est fait exprès quand on fait un jeu avec des Tyranides. Les hordes d’ennemis arrivent en continu, notre Space Marine déferlent une quantité astronomique de puissance et d’effet spéciaux, sans jamais que le jeu flanche une seule seconde. Il a même l’outrecuidance de nous faire visiter nombreux décors aux ambiances différentes (nous évitant les 50 nuances de bétons sablés du premier). La manière dont Saber a pu associer qualité et quantité est tout simplement bluffante.

Mais outre la technique, il y a un vrai sens de la mise en scène à l’ancienne. Elle me rappelle cette bonne vieille époque de la Xbox 360, où les développeurs donnaient tout ce qu’ils avaient pour que les joueurs en aient pour leur argent. D’ailleurs, la campagne m’a régulièrement redonné le goût de Gears of War 2 dans la bouche, avec cette propension à dégueuler le plus d’ennemis possible et la sensation que chaque minute est pire que l’autre. Les scènes de combat sont pensées comme des théâtres de guerre et les nombreuses armes, corps à corps comme distance, ont largement de quoi s’adapter à la fureur de l’Empereur qui sommeille en vous (et celles de vos camarades, si vous souhaitez jouer en coop à 3) pendant la douzaine d’heures qui vous attend sur la campagne.

Avec la campagne se rajoute aussi un mode « opération », vous permettant de jouer avec deux autres copains des missions qui se passent en parallèle à l’histoire principale (afin d’épaissir un peu l’aventure). Pour ces missions (tout comme le PvP) vous aurez le choix parmi six classes que vous allez devoir farmer en boucle pour débloquer des armes, des capacités et du cosmétique. Hé oui, vous vous doutez bien qu’on est là pour parfaire le skin de son edgelord de l’espace avec grande minutie, en témoigne le season pass déjà annoncé. Bien sûr, tout ceci est caché derrière un système de progression un peu long, on conseille fortement de vite trouver la classe qui nous fait vibrer et d’y rester, tant pour le mode opération que pour le PvP.

Est-il enfin là, le Messie qu’attendent tous les fans de Warhammer depuis des années ? Eh bien tout dépend de vous. Si vos expériences sur la licence vous ont toujours frustré par le manque cruel de d’ambitions et de mise en scène, et que votre plus grand rêve, c’est de tout cassé armé d’un bolter et d’une épée tronçonneuse, il se pourrait que vous passiez toute votre fin d’année sur le dernier bébé de Saber Interactive. Si en plus, vous voulez un jeu bourrin avec les copains, vous voilà servis.

Memoriapolis

L’Histoire comme on aime jouer avec.

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