Le jeu du studio Argentin de Blyts, à qui l’on doit déjà Kelvin and the Infamous Machine et la série des Nobodies nous offre surement la première grosse sortie Point & Click de l’année avec Slender Threads, un jeu d’aventure d’horreur psychologique qui s’est fait attendre et remarquer notamment grâce à une belle patte graphique léchée et stylisée.

Harvey Green, vendeur itinérant de livres et aspirant écrivain, se rend dans la bourgade paumée de Villa Ventana afin d’écouler un peu ses stocks dans la librairie locale. Décidant de sortir de sa chambre de motel miteuse pour prendre un peu l’air, il va entendre, en passant devant une maison aux fenêtres barricadées, une radio semblant l’appeler… Par son nom. Surpris, il va alors décider d’y rentrer afin de comprendre ce qu’il se passe. Une décision qui va marquer le début d’une aventure pleine de péripéties inquiétantes, voire dramatiques. 

Vous l’aurez saisi, mais Slender Threads est un jeu qui, sous ses airs cartoonish faisant de prime abord attendre un jeu humoristique, tend plutôt vers l’horreur psychologique. S’il n’est pas là pour vous faire peur, il raconte cependant une histoire assez sombre et inquiétante, et décrit, parfois de façon très graphique, des évènements brutaux, dans laquelle certains personnages connaissent des fins tragiques, et où tout le monde parait aux prises avec leurs destinées, auxquels ils ne parviennent pas à se défaire, manipulés par de mystérieuses ombres tirant les ficelles… eh ben dans l’ombre justement. On est tout de fois plus dans une ambiance films de genre, ça reste en effet assez bon enfant, notamment grâce à des touches d’humours, et très loin de l’aspect dramatique marquant d’un titre comme The Night Is Grey par exemple, pour les connaisseurs. C’est en tout cas plutôt réussi et on est souvent surpris par la tournure des évènements. 

Côté gameplay, le titre se montre très agréable à prendre en main, avec tout ce qu’on peut attendre d’un Point & Click moderne. Une action rapide se déclenche simplement d’un clic selon le contexte (prendre, parler…) et on peut afficher une roue d’action avec trois choix possible (observer, prendre/utiliser, parler) d’un clic droit, même si les trois icônes sont peut-être un peu trop rapprochées. On retrouve également un affichage de points d’intérêts et aussi un système d’indice interne, celui-ci n’étant néanmoins pas forcément hyper utile. Les seules fois où j’ai voulu m’en servir, il se contentait uniquement de détailler tout le process de l’énigme que j’avais déjà réalisé et s’arrêtait là où j’étais justement bloqué, sans rien m’apprendre de plus. Merci Captain Obvious. Heureusement, les blocages seront assez rares, le jeu restant accessible au niveau de la difficulté de ces énigmes. Ce qui posera potentiellement le plus de soucis au joueur est la taille de la carte jouable et l’oubli de certains endroits ou objets vus auparavant. 

On évolue en effet dans un petit monde-ouvert représenté par les rues de Villa Ventana. Une carte assez grande, mais qui s’ouvre progressivement au fil de l’aventure. Fort heureusement, il est possible de réaliser des voyages rapides sur les lieux d’intérêts déjà visités. C’est immédiat et facile d’utilisation, ça fonctionne très bien et ça évitera de nombreux aller-retours à pied, même si les déplacements sont assez agréables. Néanmoins, il se peut, si on en abuse un peu trop, que l’on oublie certains endroits, voir qu’on ne passe plus devant certains objets qui trainent dans la rue et qui pourrait être maintenant utile. Il vaut donc mieux bien garder en tête les lieux et objets que l’on a pu croiser. 

Autre difficulté, la définition des objectifs court et moyen terme est souvent assez vague. On se retrouve alors à visiter beaucoup d’endroits qui ne semblent pas forcément pertinents au départ avant d’enfin réussir à se débloquer. Heureusement, les déplacements instantanés sont dans ces cas vraiment pratiques, et sur ce point, le système d’indices pourra au moins vous mettre sur le bon chemin.