Les jeux d’arcade très techniques sont toujours quelque chose que l’on retrouve dans les curations indépendantes, principalement par nostalgie, mais aussi, on le comprend, parce qu’il y a une demande de joueurs qui n’est absolument pas assouvie par les éditeurs actuellement. On le voit avec Pizza Tower par exemple et son succès surprise (mais pas tant que ça, quand on remonte l’histoire du développement de ce titre). Seafrog se place un peu dans ce genre en promettant de l’arcade pure et de la plateforme à base de skate.

On joue donc une grenouille des mers maitrisant à perfection sa clé à molette lui servant de skate : on retrouve toutes les bases de cette pratique avec la possibilité de sauter sur des rambardes et de slider dessus, de prendre des sauts pour gagner en attitude ou encore de… surfer sur des rats pour les exploser en vol ?! Ok, ça, c’est original.

L’entier jeu se repose sur un bateau qui sert de hub et un canon permettant de propulser notre héros sur d’autres bateaux/niveaux. Tout est très fluide, avec autant temps de chargement visible, ce qui est très appréciable. En règle générale, Seafrog bénéficie d’un concept très fonctionnel avec sa mer de bateaux et ses portes à franchir pour tout autant de petit ou longs niveaux proposant leur lot de défis. Certaines portes recèlent juste un ou deux ennemis et des trésors, pendant que d’autres vous demanderont d’enchainer les figures ou de sauver un fantôme de rats envahissant en un temps limité. Diversifié, malin, plutôt joli avec son pixel 3D du plus bel effet, Seafrog a tout pour lui alors ?

Malheureusement non : il manque énormément d’accessibilité. On est devant un jeu qui pêche par une trop grosse difficulté d’entrée et rien ne va améliorer la situation au fil du temps. Le jeu n’est jamais assez amusant tant il est frustrant à prendre en main avec ses nombreuses idées de gameplay différentes sur seulement quelques boutons. La maitrise du skate prend un certain temps et les quelques petites erreurs de contrôles sautent aussi rapidement aux yeux. On peut par exemple surfer sur les murs : si vous appuyez sur le turbo, vous pouvez surfer à l’envers ou sur des parois moins logiques d’un point de vue de la gravité. Mais quand vous mettez le turbo, cela devient compliqué de lâcher prise pour, par exemple, retomber sur un ennemi ou une plateforme en contrebas. On a aussi un sérieux problème de maitrise de la droite et de la gauche une fois le surf activé.

Ces soucis sont très habituels du genre dans l’indépendant : on est sur un jeu que ses créateurs connaissent par cœur et qu’ils maitrisent évidemment à la perfection. Difficile de se rendre compte alors de la prise en main des joueurs et d’à quel point ils vont devoir s’y prendre à plusieurs fois pour s’en sortir. On en vient donc à un beau jeu, mais frustrant à beaucoup trop de moments. Reste qu’il propose de jolis niveaux visuels et 10 heures de jeu franchement intéressantes… mais seulement si vous mangez du jeu d’Arcade au petit dej’ depuis les années 90. De plus, on a le droit encore a quelques bugs bien bloquants (des cinématiques qui ne se lancent pas par exemple) ce qui fini par nous donner envie de lancer la manette contre les murs.