
Pas une simulation de Valéry Giscard d’Estaing, mais plutôt un P&C Cyberpunk
On continue une année riche en aventure Point & Click avec le nouveau titre d’un habitué du genre, et de GSS, Cosmic Void, qui, après un passage par le jeu d’aventure rétro à text-parser avec Tachyon Dreams Anthology puis le jeu d’horreur à la première personne Devil’s Hideout, revient à du plus classique avec ce Neon Heart City, qui comme l’indique son titre, nous offre cette fois-ci un voyage en univers cyberpunk.
C’est dans la peau d’Elijah, détective privé, que va se dérouler l’histoire de Neon Heart City. Comme toute histoire du genre, tout commence par l’apparition inattendue d’une cliente, une mère dont la fille, Audrey, une ado de 17 ans, a mystérieusement disparu. Elijah décide d’accepter l’enquête, mais ne garanti pas pour autant de résultat positif, avec tant d’affaires similaires en ville. C’est que l’aventure se passe dans un univers cyberpunk retro-futuriste, aussi appelé le futur vu par les années 80’s. Les technologies semblent datées, on y trouve des TV cathodiques, et même les services de location de vidéos semblent avoir survécu. On retrouve également une ambiance typique du genre, sombre, pessimiste, presque fataliste, où, bien évidemment, une police de la pensée y trouve toute sa place. Le titre ne vous noiera d’ailleurs pas sous les infos dès le début, mais les distillera naturellement ci et là au cours de vos avancées, l’intro se contentant de vous donner le minimum sur votre affaire, et c’est parti.
Bien que l’on connaisse le genre par cœur… Transhumanismes, drogues et excès à gogo, manipulation de la mémoire, et bien sûr ramens… Il faut bien reconnaitre que l’ambiance est véritablement réussie dans ce Neon Heart City. À la fois sombre, mais nostalgique, calme et étrangement presque… Légère ? Une caractéristique donnée par certains jeux Point & Click difficile à décrire. On est cependant loin d’un Blade Runner. L’ambiance du titre est en tout cas bien servie par son habillage audio, que ça soit l’excellente bande son à la fois néo-retro et jazzy, ou par les doublages, qui ont été permis grâce à une campagne de crowdfunding, de très bonne facture, parfois un peu exagérés, voire stéréotypés, certes, mais qui s’intègrent justement parfaitement à un tout cohérent qui en devient assurément prenant. Visuellement, ça colle bien avec le tout, avec un pixel art efficace, sans être exceptionnel, que l’on reconnait maintenant bien dans les productions de Cosmic Void.
Pour les habitués du genre, rien de bien nouveau concernant le gameplay, c’est du Point & Click on ne peut plus classique, avec des énigmes, dans la grande majorité assez simples, à base d’objets et de discussions. Le jeu vous fera explorer différents recoins de la ville, sous forme d’écrans fixes, accessibles grâce à une carte permettant le déplacement instantané vers les lieux découverts. On regrettera peut-être l’absence d’un récapitulatif des objectifs en cours, sur un bloc note par exemple, ce qui irait bien avec Elijah, un détective à l’ancienne, dépourvu d’augmentation cybernétiques. On pourra aussi rigoler du trope sur-utilisé de l’objet qui casse comme par magie juste après son utilisation, il faut croire que dans le futur, les objets manufacturés sont de très mauvaises qualités. Sûrement une obsolescence programmée exacerbée ? Au moins cela évite un encombrement de l’inventaire superflu, et donc des red herring inutiles.
Neon Heart City fait donc partie du haut du panier des jeux de Cosmic Void, similaire en termes de qualité au très sympa Twilight Oracle. On appréciera particulièrement le très bon travail d’ambiance réalisé qui fera passer un agréable moment pendant les 2-3 heures proposées par l’aventure, parfait si vous cherchez un titre plus court avant de passer de Rosewater à Old Skies.
Pas une simulation de Valéry Giscard d’Estaing, mais plutôt un P&C Cyberpunk