Un thriller psychologique et une aventure narrative vous plaçant dans les chaussures d’une détective à l’aube de la retraite pour une dernière sombre affaire ? C’est effectivement le genre de pitch qui pique mon intérêt et m’a incité à en voir plus de ce The Empty Desk.

Alors qu’il apprend dans les journaux la mort du richissime et influent Arthur Blackthorn, CEO de Blackthorn & Co Insurances, l’expérimenté détective Thomas H. Bennett spécialiste des homicides, reçoit un coup de fil de son supérieur alors qu’il souhaitait mentalement bon courage au malheureux qui serait assigné à cette affaire. Pas de chance, c’est justement pour lui refiler le bébé que son chef l’appelle et insiste malgré la réticence de notre protagoniste à seulement une semaine de la retraite. Très bien, puisqu’il n’a pas le choix, ça sera alors sa dernière affaire, en espérant qu’il ne s’attaque pas à plus gros que lui, d’autant qu’en plus de sa mort, la fille de Blackthorn ainsi que son beau-fils, semblent avoir disparus.  

Vous êtes donc envoyé dans l’immeuble de l’entreprise pour enquêter, là où va se passer l’intégralité du court titre (2-3 heures). Vous devrez alors explorer à la première personne de petites zones à la recherche d’indice et de quoi faire avancer les chapitres. The Empty Desk ne propose pas vraiment d’énigmes à proprement parler, mais plutôt de la recherche d’objets cachés qu’il faudra photographier pour emmagasiner les preuves. Un indicateur vous dira d’ailleurs combien il vous faudra en trouver avant de pouvoir progresser vers la suite. C’est assez vite redondant malheureusement, même s’il est assez satisfaisant de pousser des piles de papiers pour voir ce qu’il y a en dessous. C’est à peu près la seule boucle de gameplay du jeu, à l’exception de collectibles en forme de pièces à ramasser cachées dans les niveaux. 

Vous serez interrompu par des dialogues sous forme de visual novel venant étoffer l’histoire et la narration. À noter que les dialogues ne sont pas doublés, le jeu étant fait par un développeur solo, on sent vite que le budget était minimal. Il est cependant possible d’activer dans les options une lecture des textes par IA, qui n’est pas de grande qualité, mais pourra satisfaire ceux qui ont du mal avec les textes non lu. Je vous laisse juge de l’utilisation de l’IA, mais au moins CheesecakeGames a pris le soin de désactiver l’option par défaut, et a indiqué chercher des acteurs pour réaliser un vrai doublage. 

Graphiquement aussi, on ressent le scope du jeu. Les décors oscillent entre le plutôt convaincant avec des design intéressants aidés par de bons jeux de lumière, à du beaucoup plus basique, pour ne pas dire de l’utilisation d’assets peu inspirée. De plus, les portraits affichés lors des conversations semblent, eux aussi, avoir été générés par IA et ne sont pas des plus originaux, néanmoins étrangement et justement de par ce fait, ils se marient bien avec l’ambiance générale dystopie futuriste dégagée par le titre. On notera aussi une spatialisation du son très étrange et exagérée, un son bruyant ne se fera plus du tout entendre simplement en regardant de l’autre côté par exemple. 

Si comme je l’indiquais, le pitch du titre était intriguant, l’histoire en elle-même reste assez basique, sans être inintéressante, mais fait l’utilisation de twists et de tropes connus qui font que l’on est tout de même assez peu souvent surpris pour un titre du genre. The Empty Desk essaye tout de même d’apporter une perspective horreur et fantastique à son histoire qui arrive à créer une bonne ambiance, mais tente surtout de faire utilisation de jumpscares plutôt gratuits, car on a du mal à comprendre pourquoi ils sont là. Heureusement, ceux-ci sont loin d’être vraiment marquant, et ne m’ont pas vraiment fait bouger de ma chaise, et de plus peuvent être désactivés dans les menus.