Rapide Critique

Copycat

Nyam Hazz
Publié le 21 juin 2025

Développeur

Spoonful of Wonder

Éditeur

Neverland Entertainment
Nuuven Inc

Date de Sortie

29 mai 2025 (PS5, Xbox Series)
19 septembre 2024 (PC)

Prix de lancement

14,99 €

Testé sur

PS5

Présenté comme une lettre d’amour aux chatons perdus et aux âmes solitaires, Copycat est à la base un projet mené par deux passionnés, mais qui finira par devenir un véritable petit jeu narratif indépendant d’environ trois heures. Il est publié sous le label Spoonful of Wonder, grâce au financement du gouvernement australien via Screen Australia et au concours de Neverland Entertainment et Nuuven Inc pour l’édition. Sorti en 2024 sur Steam, il a été très bien reçu et s’est écoulé à plus de 50 000 unités. Lauréat du meilleur jeu international aux Level Up KL Sea Game Awards 2024 et vainqueur de l’Aus Indie Showcase de la PAX Aus 2023, il a également été nommé, voire finaliste, dans de nombreux autres festivals. C’est donc tout naturellement qu’une version console a vu le jour sur PS5 comme sur Xbox Series le 29 mai 2025. C’était pour nous une belle occasion de se pencher sur ce jeu qui vise à responsabiliser tout propriétaire d’un animal de compagnie.

Copycat suit ainsi l’histoire d’un chat abandonné et adopté par Olive, une vieille femme qui souffre de solitude, surtout après avoir perdu son chat. Et c’est avec tout l’amour du monde qu’elle accueille ce nouveau venu chez elle, mais celui-ci n’a plus vraiment confiance dans les humains qui l’ont déjà abandonné par le passé, et s’avère particulièrement méfiant. Petit à petit, il finira cependant par trouver sa place dans ce doux foyer. Malheureusement, la santé d’Olive est quelque peu défaillante et l’ancien félidé locataire des lieux finit par réapparaître. Tant et si bien qu’une fois de plus, il se retrouve à la rue, seul et abandonné, devant retrouver son âme libre de prédateur qu’il chérit tant. Mais il n’est pas forcément très doué pour cela et se retrouve tiraillé entre deux mondes.

Le thème de l’abandon exploré ici est assez dur. Ce pauvre chat ne comprend pas pourquoi il se retrouve à nouveau rejeté, est-il responsable de cela ? Mais après tout, peu importe, c’est un chat sauvage adulte qui préfère la liberté et n’a pas besoin d’un foyer. Il rêve d’ailleurs lorsqu’il dort qu’il est une panthère noire vivant dans la savane. Mais Olive et la douceur de ses caresses lui manquent aussi. Jeu narratif par nature, Copycat enrobe son aventure avec les propos d’un narrateur efficace présenté comme un « spécialiste de la nature » qui, au-delà de s’adresser au chat que nous sommes pour nous donner des conseils ou nous expliquer certaines choses, est une mine d’informations sur les félins. Notons au passage que le titre n’est disponible qu’en anglais sous-titré avec un doublage des différents personnages que l’on croise globalement efficace. Le bruitage comme la musique et les chansons sont également de très bonne facture et particulièrement bien adaptés à chaque instant de notre épopée.

Côté gameplay, cela ne va, bien entendu, pas chercher très loin. On peut se déplacer, courir, sauter, grimper aux arbres, miauler et c’est à peu près tout. De toute façon, on ne peut aller que là où c’est prévu, quand c’est prévu et pour y faire ce qui est prévu. C’est très dirigiste, mais ce n’est pas un problème, c’est aussi la formule qui veut cela. La curiosité des chats, comme leur attrait pour le jeu et les bêtises, est bien mise en avant : jouer à dérouler le papier toilette, renverser et casser des objets en les faisant tomber par terre, voler de la nourriture… De temps en temps, le soft nous fait d’autres propositions, comme choisir l’action à effectuer (griffer ou mordre par exemple, accepter ou refuser les caresses…), ou encore suivre une trace à l’odorat, se lancer dans une course-poursuite avec des chiens agressifs, se battre avec des chats de gouttière, chasser des poissons, des rats ou des oiseaux… Et si la vue est à la troisième personne la plupart du temps, on passe en vue subjective pour les combats et la chasse où il s’agit d’effectuer le bon clic au bon moment.

Nous terminerons sur l’aspect visuel qui offre des images simples qui ne manquent toutefois pas de charme. On traverse certes quelques lieux à plusieurs reprises, mais l’utilisation de la surimpression textuelle dans l’environnement pour transcrire les pensées du chat est particulièrement efficace. Et certains passages sont vraiment réussis. La proposition de trois champs de vision, pour rendre compte de la possibilité pour les chats de balayer jusqu’à 260°, est bien vue, mais j’avoue avoir eu du mal avec cette vision large et avoir préféré une visibilité plus humaine. Enfin, la présence de chargements trop fréquents nuit à l’immersion, et la caméra a parfois tendance à mal se positionner, notamment à traverser les murs, ce qui n’est pas toujours agréable. Les animations peuvent également être discutables, tout comme la gestion des collisions. Techniquement, Copycat reste donc perfectible, mais pour un premier jeu réalisé par seulement deux développeurs, c’est une vraie réussite.

Avec sa proposition de vivre une vie de chat tiraillé entre sa volonté d’être libre et sauvage et l’attrait d’un foyer doux et chaleureux où vivre en toute sécurité, Spoonful of Wonder vise juste. Premier jeu de deux développeurs seulement, il n’est pas techniquement parfait, mais s’en sort haut la main, avec une direction artistique et une bande-son séduisantes. En tout cas, le message est efficacement transmis, alors allez vite choyer votre animal de compagnie. Et souvenez-vous qu’aucun prétexte ne peut justifier leur abandon.

Copycat
Riven
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